Hordes

vendredi 17 décembre 2010

From the grave | Sole Remedy - Apoptosis (2010)






Il n’y a pas que l’originalité dans la vie, il y a aussi le plaisir. Pourquoi une telle entame ? Pour signifier qu’il existe en fait deux façons d’aborder cette seconde rondelle de Sole Remedy, Finlandais de sol mais Anglo-suédois de cœur. Si vous êtes de ceux qui voyez le verre à moitié vide alors vous estimerez – à raison d’ailleurs – que Apoptosis ne fait que braconner sur des terres à la mode, celles d’Opeth, de Porcupine Tree et autre Katatonia. Mais pour être évidentes, ces influences ne grèvent pas du tout la satisfaction qu’il est franchement permis d’éprouver à l’écoute de ce disque très bien fait. Si c’est le cas, vous faites partie de la seconde catégorie, celle du verre à moitié plein. Vous aurez donc vite compris vers quelle direction tend cette chronique. Après un premier titre, "Comatose", sorte d’introduction squelettique sur laquelle plane déjà l’ombre de Steven Wilson, décidément un des musiciens les plus influents de ces dix dernières années, Apoptosis déploie ses ailes à partir du superbe "Present Remorse", assez envoûtant avec son riff hypnotique et ses lignes vocales oscillant entre limpidité et reliefs rocailleux. Plus lourd est "Leave" qui pilotent des growls nerveux. Là encore, l’architecture est intéressante avec ses multiples motifs. Autre apothéose, "The Burden" démarre sur des mesures veloutées avant de voir son ton se durcir. Frissons garantis, quand bien même on pense beaucoup au Viva Emptiness de Katatonia. Placé à mi parcourt, l’instrumental tout en progression "Ordeal" fait figure de pivot de l’album avant que celui-ci n'entame une seconde partie aux titres riches en arabesques. Suivent alors plusieurs perles, dont "Undertow" auquel succède "Apoptosis" en un beau fondu enchaîné. Les références à Porcupine Tree sont encore une fois des plus évidentes et pourront en gêner certains tandis que le sinueux "Solace" tend un pont entre le groupe de Wilson et Opeth pour un résultat bougrement efficace bien que dépourvu de la démesure si jouissive de ses illustres aînés. Et finalement, davantage que les emprunts gros comme des câbles à haute tension qui alimentent sa musique, c’est bien dans ce manque d'envergure et de puissance émotionnelle que pêche sans doute le plus Sole Remedy, élève appliqué mais sans folie. Mais ne boudons pas notre plaisir face à ce qui n’est après tout que le deuxième opus d’un jeune groupe dont le potentiel, néanmoins déjà bien visible, ne demande qu’à s’extraire de sa gangue. Apoptosis est carré, tout y en place et si les Finlandais parviennent à affirmer une identité encore peu marquée, si ce n'est la relative froideur qui les caractérise, gageons qu’ils devraient s’imposer dans les années à venir. Une (très) bonne surprise à tout le moins. (cT10)

Progressive Death | 56:43 | Aftermath Music | FB



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