Hordes

samedi 19 octobre 2013

Chronique : Grave - Burial Ground (2010)




Vous l’aimez comment votre Death Metal suédois ? Servi avec une sauce Heavy et relevé d’une dose de Thrash ou plutôt sale et baveux avec des cadavres et des zombis dedans ? Vétéran de la scène de Stockholm, Grave rejoint bien entendu la seconde catégorie. Après un hiatus de quelques années, les fossoyeurs menés par le (seul) rescapé Ola Lindgren, sont revenus de sous terre en 2002 avec le bien nommé Back From The Grave. Depuis, tous les deux ans, un nouvel album vient compléter cette discographie débutée il y a maintenant plus de vingt ans et dont la boucherie la plus célèbre demeure Into The Grave. Si ce retour a été accueilli avec une certaine excitation par une poignée de nostalgiques de ce son boueux sentant la carcasse et attirant les mouches, une indifférence sinon l’impression d’entendre toujours à peu près la même chose s’est ensuite très vite installée, quand bien même il serait exagéré de prétendre queFiendish Regression ou As Rapture Comes sont de mauvais rejetons. Seulement voilà, une nouvelle génération de creuseurs de tombe est apparue récemment, dont le plus culte demeure Hooded Menace, renvoyant les ancêtres dans le formol. Heureusement, Burial Ground, en faisant plus que patauger dans les marais du Doom Death, permet à Grave de reprendre du poil de la bête et se montrer plus saignant que jamais. Salis par une prise de son grésillant bricolée à la maison digne de la grande époque (ou presque), les titres arpentent des caveaux un peu moins rapides que sur les méfaits précédents. Lourds comme un Panzer, certains d’entre eux entament des décélérations monstrueuses : "Conquerer", sur lequel plane l’influence évidente de Bolt Thrower, "Dismembered Mind", le sinistre "Burial Ground" qui, du haut de ses sept minutes, s’enfonce dans la terre, lente reptation mortifère qui résonne comme le glas et ferme la marche sur une note funéraire énorme. Citons aussi la première partie de "Ridden With Belief" et son entame aux faux airs de "South Of Heaven" (Slayer). Le reste est constitué d’agressions à la vélocité éprouvée mais coulées dans ce suint baveux qui leur confère une rugosité cradingue. "Liberation", "Sexual Mutilation" ou "Semblance In Black" déversent ainsi des boyaux visqueux et rapides dans lesquels les morts vivants peuvent se repaitre avec délectation. Mix habile entre Death Metal bourrin (beaucoup) et Doom prisonnier d’une flaque de mazout (un peu), Burial Ground est une excellente surprise de la part d’un groupe dont on pensait un peu avoir fait le tour. Certes, il n’invente plus rien (le peu de différence entre cet album et son prédécesseur Dominion VIII le confirme) mais il le fait avec un solide savoir-faire. Et alors que Entombed, celui qui fut le premier à imposer le genre en Suède avec sa trilogie Left Hand Path / Clandestine / Wolverine Blues, court depuis longtemps après cette réussite passée sans vouloir l'admettre, Grave, de même que Unleashed, connait quant à lui une seconde jeunesse qui fait plaisir à entendre même si elle est inégale. Il reste donc un des meilleurs artisans de ce Death old school que tant de groupes tentent de copier.



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