Hordes

lundi 21 octobre 2013

Chronique : Twilight Of The Gods - Fire On The Mountain (2013)




Cela fait un bon moment déjà que nous entendons parler deTwilight Of The Gods et que nous attendions avec une excitation croissante son premier signe de vie discographique. Pourquoi un tel intérêt de la part de ce qui n'est après tout qu'un tribute band ? C'est que ce groupe n'est justement pas un tribute band tout à fait comme les autres. Rendre hommage à Bathory, puisque c'est de lui dont il s'agit bien entendu, "Twilight Of The Gods" étant pour les puceaux le nom du sixième album du regretté drakkar et le second de sa période épique et viking, ne révèle en soi rien de très original, surtout depuis la mort de Quorton, son unique membre. C'est en revanche la brochette de musiciens à l'origine du projet qui explique cette exposition, agrégat international de mercenaires de la scène Black Metal. Imaginez le chanteur Alan Averill (Primordial), les guitaristes Rune Eriksen (ex Mayhem) et Patrick Lindgren (Thyrfing), le bassiste Frode Glesnes (Einherjer) et le batteur Nick Barker (ex Cradle Of Fitlh), jouer ensemble l'oeuvre de Bathory a donc de quoi déclencher des orgasmes à répétition. Alors quand est annoncé la production d'un véritable album original, on se met à rêver, imaginant le souffle du Grand Nord  nous congeler les oreilles. Or contre toute attente, si dans le fond "Fire On The Mountain" puise dans la forge de la mythologie nordique, sa forme quant à elle, bien que minérale et sévère, ne noue finalement que peu de liens avec le Metal Viking que beaucoup espéraient trouver en écoutant cette première offrande. A la place, on est tout étonnés de tomber sur du Heavy Metal à l'ancienne, façon Manowar (quand il était inspiré), presque trop classique mais néanmoins rehaussé de choeurs majestueux ('At Dawn We Ride'). Cela fait-il de "Fire On The Mountain" un mauvais disque ? Que nenni mais celui-ci est donc à prendre pour ce qu'il est et non pas pour ce que certains auraient souhaité qu'il soit. C'est épique, souvent grandiose et parfaitement exécuté. A ce titre, il faut souligner la qualité de la prise de son, massive sans l'être trop, laissant à chaque instrument et aux lignes de basse en particulier, l'espace nécessaire pour s'exprimer, avec cette sécheresse granitique à laquelle sont attachés la plupart des musiciens en présence, à commencer par Alan Avrill. Parlons d'ailleurs de l'Irlandais qui, selon son habitude, grave dans cette roche froide sa marque, sa puissante et charismatique empreinte. La surprise vient pourtant en premier lieu de sa performance. Reconnaissable entre mille le plus souvent, à commencer sur 'Destiny Forged In Blood', sur lequel plane l'ombre de Primordial, son chant n'hésite pas à monter très haut dans les aigües tel un Rob Halford de la grande époque. L'homme livre ainsi une prestation hallucinante sur des morceaux tels que 'Fire On The Mountain' ou 'Sword Of Damocles'. Ce faisant, il se montre plus à l'aise avec Twilight Of The Gods qu'avec Blood Revolt, un autre de ses side-projects. Mais ses compagnons ne sont pas en reste, de Nick Barker dont le jeu de batterie emporte tout sur son passage à Rune Ericksen aux attaques glaciales et nerveuses ("Children Of Cain"). Tout en se faisant visiblement plaisir, ceux-ci accouchent dans le genre d'excellentes compositions chez lesquelles on cherchera longtemps le moindre défaut... A condition d'apprécier les riffs à la Maiden et les vocalises haut perchées s'entend. Tous pourtant ne s'y (re)trouveront peut-être pas. A tort, car l'entité réussit pourtant à sa manière à capter ce feeling épique qui animait Bathory à l'époque de "Hammerheart". D'où la réussite de "Fire On The Mountain", album à l'écriture précise regorgeant de morceaux de bravoure mais dont on peut se demander s'il ne sera pas l'enfant unique de musiciens aux déjà multiples activités...



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