Hordes

vendredi 1 novembre 2013

Chronique : Extol - s/t (2013)



Extol a toujours été un groupe un peu à part au sein de la scène extrême scandinave. Si par l'ébouriffante technicité de sa musique, il a pu être tentant de l'arrimer à certains de ses compatriotes norvégiens façon Atrox/Tactile Gemma, le message chrétien qu'il véhicule depuis ses débuts en 1993, évidente ligne de faille au milieu de hordes exaltant davantage les ténèbres que le Christ, a tôt fait de brouiller les cartes, singularité renforcée par une écriture galopant entre Techno Death et Extrême progressif. Après une décennie d'efforts, le groupe, alors signé chez Century Media explose en 2003 avec son troisième album, Synergy, succès confirmé deux ans plus tard par The Blueprint Drives. Pourtant, malgré cette ascension, les Norvégiens décident de se saborder peu après. Un peu oubliés aujourd'hui, ils se reforment en 2012 autour du trio historique composé du chanteur Peter Espevoll, du batteur David Husvik et du guitariste Ole Borud. Ont-ils eu raison de ressusciter ? A l'écoute de cette tardive cinquième offrande dont le nom éponyme lui confère bien évidemment des allures de nouveau départ, on serait tenté de répondre par l'affirmative, quand bien même leur Death Metal où la mélodie le dispute à une virtuosité tarabiscotée, étonne moins désormais. Ce qui surprenait il y a douze ans paraît beaucoup moins original à l'heure où ces quelques lignes sont écrites, à l'image de cette alliance entre chant caverneux et (rares) voix claires. Reste que Extol conserve encore cette pureté froide, ce goût pour les lignes limpides, faisant souffler un blizzard de notes. Sur un canevas resserré, le groupe tisse un maillage extrêmement dense. A la courbe droite, il préfère le labyrinthe, les cassures rythmiques où se niche pourtant une beauté glaciale et souterraine ("Unveilling The Obscure"). Si "Betrayal" inaugure l'album de manière assez classique bien qu'efficace, la suite fait montre d'une réjouissante inspiration. A commencer par "Open The Gates" que sillonnent des éraillures de guitares gonflées d'une sève frissonnante. Désormais plus progressif que brutal, si tant est qu'il l'est jamais vraiment été, et bien que les aplats lourds dominent ("Behold The Sun"), le trio a peut-être gommé une partie de sa personnalité, ce qu'il compense par une capacité à faire jaillir le sublime de ces cavalcades alambiquées, témoins "Faltering Moves", qui décolle parfois très haut ou bien encore la respiration instrumentale et aérienne  "Dawn Of Redemption", idéalement positionnée avant ce "Ministers" aux sombres et complexes crevasses. La bonne tenue de ce retour suffira-t-il à Extol pour effacer ce  hiatus inattendu ? L'avenir nous le dira... 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...