Hordes

samedi 5 avril 2014

From the grave | Theudo - Cult Of Wuotan (2008)



Si la Suisse a toujours été un vivier de formations souvent très singulières (Coroner, Celtic Frost, Zatokrev…), si les Pays-Bas fourmille de groupes, la Belgique, en revanche, ne peut pas s’enorgueillir de posséder le même bouillonnement artistique en matière de metal. Toutefois, depuis 2002, elle peut compter sur Theudho et son black pagan d’honnête facture. Encore prépubères certes, les guerriers  ne se sont pas contentés de bouffer des frites et boire de la bière depuis six ans et Cult Of Wuotan est déjà leur troisième offrande (sans compter divers autres sorties de moindre importance). Publié par le sympathique label Det Germanske Folket, entièrement dévoué à cette cause, et habillé d’un écrin au paganisme des plus évidents, cet album, basé sur les légendes germaniques et sur les périodes historiques sombres qu’ont été la fin de l’antiquité et le haut moyen Age, affiche d’entrée son cadre, ses couleurs folkloriques. Se ravitaillant à la source du heavy metal, ce que les guitares, très NWOBHM parfois, acérées et véloces, illustrent avec un réel sens de la mélodie (« Silence Reigned Over The Bog »), Theudho nous propose une véritable épopée que ses géniteurs voudraient grandiose – chœurs, narrations, samples et claviers participent de cette dimension quasi cinématographique souhaitée -, mais dont le manque de moyen empêche encore d’atteindre une ambition qui ne supporte pas la médiocrité et l’artisanat aussi honorable soit-il. Certains sons libérés par les synthés, notamment sur « The Fall Of Rome » dont le sujet méritait sans doute davantage d’ampleur, s’avèrent être à la limite du kitsch.  Ni tragique comme peut l’être Primordial, ni progressif à la manière d’un Enslaved, ni épique et flamboyant façon Moonsorrow, le groupe belge reste en définitive très (trop) terre à terre, aidé en cela par une production sèche comme un coup de sabre, néanmoins claire et couillue. Pour autant, Cult Of Wuotan parvient avec un savoir-faire certain à plonger l’auditeur dans cette époque lointaine et barbare au goût de sang et de mysticisme. Parfois réhaussés de chants féminins (« Veleda », « Prophecies In Flames »), ces leçons d’histoire s’enfilent avec plaisir car le professeur sait toujours intéresser son auditoire, surtout quand des Walkyries chevauchent une vierge de fer aux atours vikings  (« Ahnenkult »). Bref, de la bonne série B, efficace, rapide, bien que la puissance mythologique qui aurait permis à cette évocation d’accéder au Valhalla, lui fasse défaut. Dans tous les cas, le guerrier belge, à force de combats, commence sérieusement à se parer d’armes capable de faire mordre la poussière à ses adversaires.   (cT08)


Pagan Black Metal | 49:04 | Det Germanske Folket - FB




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