Hordes

dimanche 25 mai 2014

From the grave | Satyricon - The Age Of Nero (2008)



Il y a une mauvaise et une bonne manière d’aborder ce nouvel album de Satyricon, déjà le septième tout de même depuis sa naissance en 1990. La mauvaise consiste à ne voir en The Age Of Nero uniquement un enchaînement de morceaux – huit au total – qui donnent tous l’impression d’avoit été cuisinés dans le même moule : basiques, mid-tempo, rampants avec le chant si particulier vomi par Satyr comme vigie. Pour être franc, c’est le sentiment qui domine durant les deux ou trois premières écoutes. La bonne, quant à elle, réclame des efforts, de nombreuses haltes car cet essai est en fait loin, très loin d’être le disque primitif et dépouillé (ce qui peut être une qualité) qu’il semble être tout d’abord. Qu’il est difficile d’entrer dans ces compositions qui n’ouvrent pas leurs cuisses facilement ! Mais les multiples écoutes aidant, on prend peu à peu conscience du remarquable travail d’écriture fourni par l’éternel tandem. Proche de Now, Diabolical, The Age Of Nero délivre donc huit titres parfaitement équilibrés et denses, tour à tour accrocheurs, presque rock, à l’image des puissants « Commando », « The Wolfpack » ou « My Skin Is Cold », que l’on connaissait déjà grâce au EP du même nom publié il y a quelques mois, ou bien plus lancinants et mortifères, comme l’illustrent les sombres « Black Crow On A Tombstone », « Die By My Hand », « The Sign Of The Trident » ou bien le terminal « Den Siste », autant de perles guidées par des riffs vemineux et obsédants qui vrillent les chairs à la manière d’un scalpel. Le schéma est donc identique à celui de l’œuvre précédente, mais une noirceur encore plus absolue drapent cette fois-ci l’ensemble ce qui fait de The Age Of Nero sans doute la création la plus noire jamais enfantée par un Satyr qui, ce faisant, prouve ainsi à tous ses détracteurs qui l’accusent d’avoir vendu son âme au nom du profit, que ce n’est vraiment pas le cas. Aucune lumière, aucun espoir, aucune issue au bout du chemin balisé par des compos empruntes d’un désespoir palpable tout du long. Difficile d’accès si l’on souhaite prendre le temps d’en découvrir tous les trésors, mais excellent de bout en bout, ce disque ne réconciliera en revanche toujours pas tous les Ayatollahs de la cause black metal et les nostalgiques de Dark Medieval Times, époque désormais totalement révolue. Depuis Volcano (2002), Satyricon a atteint la maturité, a trouvé son style, son identité. Comme on peut s’en rendre compte sur scène, le duo est désormais plus serain, plus heureux, et que l’on adhère ou pas à l’orientation choisie par le groupe depuis trois albums, on ne peut que s’en réjouir. Comme quoi, on peut toucher un plus large public et demeurer intègre. Les Norvégiens n’ont décidément rien à voir les clowns de Cradle Of Filth, leurs compagnons de label ! (cT08)


Black Metal | 42:52 | Roadrunner | FB




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