Hordes

dimanche 4 mai 2014

From the grave | Serpentcult - Weight Of Light (2008)



Que j’aurais aimé dire beaucoup de bien de cette première cuvée longue durée de Serpentcult ! Rassurez-vous, je vais en dire, du bien, mais malheureusement pas autant que je l’aurais souhaité. Car ce groupe force le respect et succite l’empathie. Pourquoi ? Parce qu’on y croise les trois quart du vénérable et défunt Thee Plague Of Gentlemen, des mecs intègres donc et parce ses derniers ont bon goût, eux qui ont été bien inspirés de reprendre du Uriah Heep de la grande époque (le magnifique « Rainbow Demon ») sur le EP Trident Nor Fire l’an passé. Et surtout car Serpentcult tente de conjuguer pur doom metal et voix féminine. Seulement voilà, il y a loin entre les (bonnes) intentions et la concrétisation réelle. En effet, sur le papier, sculpter un heavy doom épais comme la pulpe masculine après deux jours d’abstinence avec comme burin un chant féminin dans la grande tradition des metal queen des années 80 était une idée judicieuse et originale. Originale car on ne parle pas ici de doom atmosphérique façon The 3rd And The Mortal première mouture ou de ses héritiers Skumring et Ava Inferi qui eux aussi font appel à une femme pour guider leurs sombres mélopées. Non, avec Serpentcult, on parle d’un hard rock qui a des couilles et qui sent sous les bras. Cette combinaison ne court donc pas les rues. Judicieuse car le doom classique doit beaucoup au heavy metal lequel reste son principal combustible. Ainsi, avoir choisi une chanteuse telle que Michelle afin de donner corps à cet art pétrifié ne semblait pas être absurde. Mais, le verdict est le même que pour Trident Nor Fire : la mayonnaise a du mal à prendre et au final malgré des titres plus élaborés que sur le EP, plus longs également (deux d’entre eux dépassent tout de même les huit minutes), qu’il est difficile d’accrocher totalement à ce Weight Of Light qui recèlle néanmoins quelques très bonnes choses, à commencer par une interprétation qui ne saurait succiter la moindre réserve. Certains morceaux sont particulièrement réussis, notamment le gras « Templar » et sa rythmique de bucheron, le super heavy « New World Order », le terrassant « Screams From The Deep », l’instrumental mortifère « Awaken The Kraken » ou bien encore le terrible « Serpentcult ». Voilà donc une oeuvre à la sincérité certaine, courageuse bien qu’à demi-réussie seulement, autarcique et difficile d’accès. Soit on accroche au chant singulier de Michelle et dans ce cas, Weight Of Light passe comme une verge dans le cul de Lanny Barbie, soit on estime que ces lignes vocales sont trop un peu trop décalées par rapport à la musique qui lui sert de support, et alors, on reste sur sa faim. Inutile de préciser dans quelle case je me situe. Je le regrette pourtant… Un bon album néanmoins, cela est incontestable mais qui aura du mal à trouver son public. (cT08)


Doom Metal | 44:55 | Rise Above Records | FB




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