Que j’aurais aimé dire beaucoup de bien de cette
première cuvée longue durée de Serpentcult ! Rassurez-vous, je vais en
dire, du bien, mais malheureusement pas autant que je l’aurais souhaité. Car ce
groupe force le respect et succite l’empathie. Pourquoi ? Parce qu’on y
croise les trois quart du vénérable et défunt Thee Plague Of Gentlemen, des
mecs intègres donc et parce ses derniers ont bon goût, eux qui ont été bien
inspirés de reprendre du Uriah Heep de la grande époque (le magnifique
« Rainbow Demon ») sur le EP Trident Nor Fire l’an passé. Et surtout
car Serpentcult tente de conjuguer pur doom metal et voix féminine. Seulement
voilà, il y a loin entre les (bonnes) intentions et la concrétisation réelle.
En effet, sur le papier, sculpter un heavy doom épais comme la pulpe masculine
après deux jours d’abstinence avec comme burin un chant féminin dans la grande
tradition des metal queen des années 80 était une idée judicieuse et originale.
Originale car on ne parle pas ici de doom atmosphérique façon The 3rd
And The Mortal première mouture ou de ses héritiers Skumring et Ava Inferi qui
eux aussi font appel à une femme pour guider leurs sombres mélopées. Non, avec
Serpentcult, on parle d’un hard rock qui a des couilles et qui sent sous les
bras. Cette combinaison ne court donc pas les rues. Judicieuse car le doom
classique doit beaucoup au heavy metal lequel reste son principal combustible.
Ainsi, avoir choisi une chanteuse telle que Michelle afin de donner corps à cet
art pétrifié ne semblait pas être absurde. Mais, le verdict est le même que
pour Trident Nor Fire : la mayonnaise a du mal à prendre et au final
malgré des titres plus élaborés que sur le EP, plus longs également (deux
d’entre eux dépassent tout de même les huit minutes), qu’il est difficile
d’accrocher totalement à ce Weight Of Light qui recèlle néanmoins quelques très
bonnes choses, à commencer par une interprétation qui ne saurait succiter la
moindre réserve. Certains morceaux sont particulièrement réussis, notamment le
gras « Templar » et sa rythmique de bucheron, le super heavy
« New World Order », le terrassant « Screams From The
Deep », l’instrumental mortifère « Awaken The Kraken » ou bien
encore le terrible « Serpentcult ». Voilà donc une oeuvre à la
sincérité certaine, courageuse bien qu’à demi-réussie seulement, autarcique et
difficile d’accès. Soit on accroche au chant singulier de Michelle et dans ce
cas, Weight Of Light passe comme une verge dans le cul de Lanny Barbie, soit on
estime que ces lignes vocales sont trop un peu trop décalées par rapport à la
musique qui lui sert de support, et alors, on reste sur sa faim. Inutile de
préciser dans quelle case je me situe. Je le regrette pourtant… Un bon album
néanmoins, cela est incontestable mais qui aura du mal à trouver son public.
(cT08)
Doom Metal | 44:55 | Rise Above Records | FB
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