Les mecs de Moribund, je vous aime bien. Pour
Leviathan, Necronoclast et Catacombs (pour ne citer qu’eux), vous méritez tout
mon respect. Les mecs, je vous aime bien, mais est-ce que vous ne poussez pas
un peu mamie dans les orties en vendant ce premier essai de Brown Jenkins avec
le sticker qui parle, en gros, de la copulation entre Justin Broadrick et
Bathory, sous l’œil salace de Burzum et de Hellhammer, quand bien même ces
comparaisons opportunistes ne coulent pas de votre plume ? Rien que ça !
Aux dernières nouvelles, se balader avec la mention « Funeral Black
Doom » sur le coin de la gueule ne fait pas forcément un bon disque. Cette
chapelle ayant le vent en poupe actuellement suite au succès au Top 50 de
Leviathan, Xasthur et autre Nortt ( ?), j’ai tendance à me méfier quand je
vois arriver un petit malin avec comme gros sabots ce genre d’étiquette.
Bathory ? Pas trouvé. Hellhammer ? Pas davantage. Justin
Broadrick ? Un peu, dans le son ferrugineux des guitares peut-être.
Burzum ? Alors là, oui, bien évidemment, le Count étant, un peu malgré
lui, à l’origine de toute cette mouvance. Projet d’un seul homme qui s’agite
aussi dans Starshine, Brown Jenkins régurgite un black doom forgé par des riffs
grésillants, affreusement lancinant avec son tempo de traviole qui ne
parvient jamais à avancer correctement. Ni lentes ni rapides, mais un peu les
deux à la fois car elles pataugent constamment dans le mazout, répétitives à
l’extrême, les sept complaintes étouffantes de cette offrande, construites au
fond du même moule funeste, finissent de fait toutes par se confondre.
« Black Procession », « Forever Funerals ou bien encore
« Pale Conqueror » sont les différents côtés d’un même édifice noir
aux arêtes identiques. Je renifle la
fumisterie planquée derrière la volonté affichée d’enfanter une sorte de transe
hypnotique. Pourtant, en dépit de ces réserves, cette galette sinistre remplit
son cahier des charges. Drainant des ondes négatives vicieuses, elle déverse
avec largesse un climat malsain et putride qui fascine et engourdit à la fois.
Voix caverneuses et guitares qui hérissent les poils pubiens, dans lesquelles
réside surtout la personnalité de la musique de l’Américain, forment le
substrat de cette ode attendue à la noirceur, au suicide et à la misanthropie.
Rien de bien nouveau donc dans ce ciel nocturne chargé de nuages, mais pour qui
aime s’abîmer en bon masochiste, dans les tréfonds de la douleur, Angel Eyes,
titre ironique s’il en est, se révèle donc fortement recommandé par votre
pharmacien habituel. Un bon moment de dépression en perspective…
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