Comme le flot menstruel, les Allemands de LAY DOWN ROTTEN ont cette régularité précise leur permettant d'engraisser peu à peu une discographie riche de sept albums déjà (en comptant le sujet de cette chronique) et ce en quatorze ans de carrière. Après trois cartouches offertes sous l'imposante bannière Metal Blade, Deathspell Catharsis marque le retour du groupe sinon dans le giron underground du moins au sein de structures qui compensent la modestie de leurs moyens par une motivation que les gros labels n'ont pas toujours. Gageons que les Teutons sont certainement plus leur à place chez le jeune Apostasy Records que chez Metal Blade où ses trois précédents opus se sont retrouvés noyés dans la masse. De fait, on ne saurait apparenter ce changement de label à une sanction commerciale et croire que Lay down rotten amorce un déclin, bien au contraire car deux ans après avoir éjaculé un Mask Of Malice honnête mais guère plus que cela, ce dernier revient particulièrement en forme. Comme toujours, Deathspell Catharsis peut compter sur le savoir-faire d'Outre-Rhin, machine-outil robuste qui a les qualités des produits fabriqués dans ces aciéries. C'est du travail solide, sans bavure. Sans âme peut-être encore que certains titres tels que le court intermède instrumental et acoustique "Release Into Nothingness Final" et plus encore "Cassandras Haunting", dont les sept minutes lourdes et mélodiques à la fois amorcent un menu prometteur, témoignent que leur auteurs ne savent pas uniquement faire parler la poudre. Dommage cependant que tous les morceaux ne soient pas du niveau de cette puissante ouverture qui parvient à conjuguer le sens de la mélodie à la scandinave et la force rampante du Death à la germanique. Panzers avalant les cadavres, ses successeurs n'en demeurent toutefois pas moins de redoutables machines de guerre, à l'image de "Deathspell Catharsis" auquel s'enchaîne "Schaedelberg", édifices massifs que sillonnent des crevasses de guitare gonflées d'un stupre mélodique. D'ailleurs, malgré l'apparat bestial qu'il trimbale, le Death Metal forgé par LAY DOWN ROTTEN reste au final des plus accessibles. Même une agression telle que "Blasphemous Rituals Of The Perverted Flesh", saillie aussi tranchante que galopante, cache en fait des éruptions de mélodies qui en grève la noirceur. Si on peut regretter une fin de parcours en demi-teinte car davantage axée sur l'efficacité au détriment des nuances et les maladresses vocales émaillant "The Fever" au refrain un peu énervant, ce septième opus respecte son cahier des charges, caverne intense forée dans une roche épaisse et éprouvée. Rien de très original ni de novateur donc mais un bon disque de Death Metal à l'ancienne. (La Horde Noire 2014)
Genre Death Metal
Label Apostasy Records
Durée 49:54
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