Hordes

lundi 19 mai 2014

KröniK | Expo '70 - Virtually From The Unknown (2013)




Organique et propice à la contemplation, la musique tricotée par Justin Wright à travers son projet Expo '70, est de fait taillée par nature pour le live. Aux côtés d'une multitude d'albums studio, ce type d'enregistrement se compte par palettes entières au sein d'une discographie joyeusement désordonnée. Pour autant, tous les live gravés par le groupe ne se ressemblent pas (tout à fait), même lorsqu'ils sont issus de performances assez rapprochées dans le temps. Il suffit de comparer deux d'entre eux, "Closet Full Of Candles" et "Virtually From The Unknow", pourtant capturés la même année 2012, pour réaliser que l'art des Américains n'est pas figé, bien au contraire, véritable rampe de lancement vers l'inconnu, vers l'Absolu. Si le premier, janus musical halluciné, arbore un visage double, tour à tour heavy et hermétique, forant la terre d'un psychédélisme noir, le second se révèle quant à lui plus accessible, plus stratosphérique, quoiqu'il puise lui aussi sa sève dans la Kosmiche Musik des années 70 mais influencé davantage par les travaux de Manuel Göttsching et d'Ash Ra Temple que deTangerine Dream dans sa période Pink. Ceci dit, les trois pistes (forcément) instrumentales qui l'animent sont elles même bien distinctes les unes des autres, témoin du talent démentiel de leur principal auteur, pour l'occasion secondé par une paire rythmique du feu de dieu. C'est avec 'Figures In Black Turn Night Back Into Day', piste de décollage longue de près de 30 minutes au compteur, que l'opus écarte les cuisses, chemin béant vers sa cotonneuse intimité. Avec un rare feeling, Wright étend peu à peu sa toile, cosmique et duveteuse grâce à sa guitare tentaculaire qui avale l'espace, parfois noyée sous une couche d'effets hypnotiques qui confine à la transe. Orgie d'effluves psyché, ce titre semble vouloir s'étirer à l'infini, pour ne jamais mourir, comme si son guide ne pouvait plus arrêter son instrument d'une jouissive volubilité cherchant à capter des vibrations plus que de simples notes. Plus court et tendu, lui succède "Closet Full Of Candles" repose sur des riffs plus Heavy, plus durs, tandis que le bassiste décoche des lignes toute en rondeur. Aérienne sur le morceau précédant, la six-cordes se fait cette fois-ci plus terreuse, plus rampante, charriant des sons lourds plus proche du doom que du space rock. Celui-ci est néanmoins à l'honneur avec le terminal "Planet Ego, The Astral Return To Yourself', exploration cosmique et répétitive de plus de 13 minutes, remplie de sonorités spatiales. Le Klaus Schulze des années 70 n'est parfois pas loin mais l'ensemble, véritable voyage astral aussi sensitif qu'entêtant, s'avère (beaucoup) moins aride que le 'Hypnogogic Vibrational Meditation' clôturant le live "Closet Full Of Candles". De tous les lives gravés par Expo '70, "Virtually From The Unknown" est peut-être le meilleur, le plus indispensable car il voit son auteur dresser comme jamais sa turgescente inspiration, hommage jubilatoire à la musique psyché des seventies.  (cT14)


Drone/Space Rock | 57:27 | Sonic Meditations | FB



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