Hordes

mercredi 5 novembre 2014

Krönik | Maybeshewill - Fair Youth (2014)




Encore un groupe de post rock instrumental ! Telle la pensée première qui s'impose à vous au moment de découvrir Maybeshewill. Mais, outre le fait que ces Anglais de Leicester ne sont pas des puceaux tout juste sortis de l'école - ensemble depuis 2005, ils ont déjà quatre albums à leur actif -, leur formation vaut mieux que ce raccourci rapide. Alors certes, tous les invariants propres au genre sont sagement alignés comme des pinces à linge sur un fil : envolées aériennes, progression pulsative, guitares émotionnelles... Tout cela est connu et à priori sans surprises. Néanmoins, enracinée dans cette terre britannique, la musique du combo est tavelée d'une sorte de mélancolie lumineuse à la fois apaisante et chargée d'amertume. "Fair Youth" est à l'image de son artwork dont les teintes bucoliques et ensoleillées masquent une forme de tristesse vaporeuse, presque éthérée. Son écoute évoque des promenades dans une campagne verdoyante, chauffée par un soleil de fin d'été lorsque l'automne est en maraude, près à dévêtir les arbres. Invitant à une tendre rêverie en romantique compagnie, ces compositions vibrent d'une belle puissance émotionnelle. Dynamiques et légères ('In Amber'), elles savent ne jamais ennuyer, piège dans lequel sombre bien des adeptes du tout instrumental. Elles tirent cette capacité d'une palette sonore variée aux confins de l'electro, témoins le terminal 'Volga' d'une douceur hypnotique ou bien encore 'In The Blind' où guitares et piano s'accouplent, donnant naissance à une partition belle comme un chat qui dort. "Fair Youth" a quelque chose d'un récit qui se déploie, se délie peu à peu, depuis l'introductif '...' jusqu'à l'apothéose de sa conclusion tendrement désenchantée. C'est délicat, toujours juste, presque pointilliste dans son expression d'une émotion contenue et jamais l'absence de chant ne vient encombrer la défloration d'un album qui fait tout simplement du bien et dont on regrettera juste qu'il ne s'emballe pas davantage. Mais là n'est pas le propos de Maybeshewill, maître du pastel lumineux tout en atmosphères et jamais appuyé. "Fair Youth" ne donne qu'une envie, celle de se plonger plus sérieusement dans la discographie de ses auteurs. (cT2014)


Post Rock | 49:00 | Superball Music




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...