Label précieux qu’il paraît inutile de présenter à nouveau, Black Widow nous (r)assure à chaque nouvelle publication (ou presque) sur au moins trois points, Blue Dawn, une de ses dernières signatures, l’illustre bien. Premièrement, d’avoir affaire à une bande d’Italiens (hormis Orne par exemple, c’est généralement le cas), l’entreprise puisant dans un vivier national plus riche qu’on ne le croit. C’est ensuite l’assurance de voyager dans le temps et plutôt en direction des années 70 et leur foisonnement artistique. Hard-Rock et proto-prog en constituent les deux principales destinations. Enfin, une qualité (la plupart du temps) au rendez-vous boucle cette liste d’invariants immuables d’un opus à l’autre. Originaire de Gènes et conçu il y a deux ans à peine, le quatuor sujet de cette chronique, livre déjà un premier album dont la classe insolente pourrait nous faire suspecter le recours à de quelconques substances illicites (ou pas). Car sinon, comment expliquer une telle réussite de la part de musiciens au curriculum vitae maigrelet ? Blue Dawn, l’album, dévoile ainsi un Doom (Hard) Rock jouissif que recouvrent une fine couche de sédiments progressifs. L’usage d’un saxophone aux couleurs tragiques, guidant le final superbe, de "Deconstruting People", participe notamment de cette influence pointilliste. Par ailleurs, le chant féminin (qui s'accouple parfois avec un organe masculin), celui de Monica, biberonnée aux prêtresses du Heavy Doom (Jex Thoth en tête), le jeu flamboyant de Paolo Cruschelli, sur lequel plane l'ombre imposante du ténébreuxHomme en noir, Ritchie Blackmore, (comme sur "Hypnotized By Fire", notamment) et plus encore une écriture généreuse, terminent de définir un très grand Hard-Rock plombé et riche en lignes mélodiques inspirées. Après un début des plus classiques, animé par une intro et un morceau pêchu dans la grande tradition du genre, "The Hell I Am", l'album gagne peu à peu en valeur, alignant les perles gorgées d'un feeling rugueux. C'est tout d'abord "Inner Wounds", transpercé par un solo nerveux, puis "Shattered Illusions", théâtre de ligne de guitare presque malmsteeniennes (dans le bon sens du terme, s'entend), cependant que la dernière partie de l'écoute s'enflamme avec le lent et sombre "In My Room", où éclate encore une fois le talent de Paolo qui se pose clairement comme un brillant héritier de Blackmore, sans oublier le déjà cité "Deconstructing People", le titre le plus long et donc le plus progressif du lot, dont le saxophone déchirant et cet accordéon fantomatique le poussent aux confins du Roi Cramoisi en une conclusion d'une mélancolique beauté.Blue Dawn fait donc une entrée fracassante dans le landerneau du Heavy-Doom avec ce très grand disque, passionnant tout du long. Une très belle découverte. (1)
Hordes
dimanche 23 octobre 2011
Chronique : Blue Dawn - Blue Dawn (2011)
Label précieux qu’il paraît inutile de présenter à nouveau, Black Widow nous (r)assure à chaque nouvelle publication (ou presque) sur au moins trois points, Blue Dawn, une de ses dernières signatures, l’illustre bien. Premièrement, d’avoir affaire à une bande d’Italiens (hormis Orne par exemple, c’est généralement le cas), l’entreprise puisant dans un vivier national plus riche qu’on ne le croit. C’est ensuite l’assurance de voyager dans le temps et plutôt en direction des années 70 et leur foisonnement artistique. Hard-Rock et proto-prog en constituent les deux principales destinations. Enfin, une qualité (la plupart du temps) au rendez-vous boucle cette liste d’invariants immuables d’un opus à l’autre. Originaire de Gènes et conçu il y a deux ans à peine, le quatuor sujet de cette chronique, livre déjà un premier album dont la classe insolente pourrait nous faire suspecter le recours à de quelconques substances illicites (ou pas). Car sinon, comment expliquer une telle réussite de la part de musiciens au curriculum vitae maigrelet ? Blue Dawn, l’album, dévoile ainsi un Doom (Hard) Rock jouissif que recouvrent une fine couche de sédiments progressifs. L’usage d’un saxophone aux couleurs tragiques, guidant le final superbe, de "Deconstruting People", participe notamment de cette influence pointilliste. Par ailleurs, le chant féminin (qui s'accouple parfois avec un organe masculin), celui de Monica, biberonnée aux prêtresses du Heavy Doom (Jex Thoth en tête), le jeu flamboyant de Paolo Cruschelli, sur lequel plane l'ombre imposante du ténébreuxHomme en noir, Ritchie Blackmore, (comme sur "Hypnotized By Fire", notamment) et plus encore une écriture généreuse, terminent de définir un très grand Hard-Rock plombé et riche en lignes mélodiques inspirées. Après un début des plus classiques, animé par une intro et un morceau pêchu dans la grande tradition du genre, "The Hell I Am", l'album gagne peu à peu en valeur, alignant les perles gorgées d'un feeling rugueux. C'est tout d'abord "Inner Wounds", transpercé par un solo nerveux, puis "Shattered Illusions", théâtre de ligne de guitare presque malmsteeniennes (dans le bon sens du terme, s'entend), cependant que la dernière partie de l'écoute s'enflamme avec le lent et sombre "In My Room", où éclate encore une fois le talent de Paolo qui se pose clairement comme un brillant héritier de Blackmore, sans oublier le déjà cité "Deconstructing People", le titre le plus long et donc le plus progressif du lot, dont le saxophone déchirant et cet accordéon fantomatique le poussent aux confins du Roi Cramoisi en une conclusion d'une mélancolique beauté.Blue Dawn fait donc une entrée fracassante dans le landerneau du Heavy-Doom avec ce très grand disque, passionnant tout du long. Une très belle découverte. (1)
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