Hordes

lundi 30 janvier 2012

Omit - Repose (2011)

Souvenez-vous, c'était en 2005, Skumring offrait ce qui reste encore à ce jour le seul témoignage de son existence, le douloureux De Glemte Tider. Chantre d'un Doom atmosphérique repoussant à son paroxysme l'art de la lenteur tragique, il nous avait permis de découvrir une chanteuse exceptionnelle, Cecilie Langlie dont la voix aussi envoûtante que fantômatique entraînait l'oeuvre à travers un chemin forestier nappé de brouillard. Et depuis, plus rien. Malheureusement. 

Mais si les Norvégiens semblaient s'être endormis dans le permafrost, l'actualité de la belle s'emballe enfin de nouveau aujourd'hui après plusieurs années de silence, seulement interrompues par le premier album éponyme de Vagrant God, dont on aurait bien aimé entendre au moins quelques notes. En attendant la ressortie - enfin ! - de celui-ci et le retour d'Havnatt, dont la récente participation à la précieuse compilation Whom The Moon The Nightsong Sings résonne comme un bruissement annonciateur d'un futur album, c'est Omit qui nous permet de la retrouver, le charme et la puissance d'évocation vocale intacts, soit le troisième côté d'un triangle dont le coeur repose sur le duo que la jeune femme forme avec Tom Simonsen, son compagnon depuis Mandylion et secondé par Kjetil Ottersen, ancien guitariste de Fallen (auquel la blonde participa à ses débuts) et deFuneral, tous les trois également aux commandes du nouveau label Secret Quaters. C'est donc à toute une famille de musiciens que cimente un amour du Doom à laquelle nous avons affaire, un Doom qui conjugue toujours romantisme et lenteur extrême. 


Attendu comme un messie tragique, Repose se mérite, se déployant par le biais de cinq complaintes dont la répartition à travers deux disques témoignent d'une durée qui ne descent jamais en-dessous de la barre des 14 minutes, la palme revenant à la dernière d'entre elle, "Insolence" qui tutoie la demie-heure. Drapée dans un délicieux suaire mélancolique, cette offrande est une cathédrale de tristesse infinie, témoin d'une faute que l'on ne peut pardonner. Oeuvre d'une poésie austère, elle sécrète cette glaciale beauté propre aux groupes norvégiens en même temps qu'elle capte les vibrations de ces paysages figées par l'hiver, où le temps semble s'être arrêté. 


Parler de lenteur tient en fait presque de l'euphémisme tant ces cinq compositions ne parviennent jamais à s'extraire d'une gangue dont elles demeureront prisonnières à jamais. Et sans aller aussi loin dans ce registre que De Glemte Tider (ce qui parait du reste presque impossible), Repose épouse la trajectoire d'un interminable chemin de croix, baignant dans une pale lumière, chaque titre étant un acte de contrition. Tout est mis en oeuvre pour nous engourdir, pour ralentir un tempo qui jamais ne s'emballe ou s'accélère. Jamais. Le paroxysme étant atteint avec le terminal "Insolence" qui redonne tout son sens au Doom, lente respiration mortuaire après laquelle il ne peut rien y avoir, si ce n'est la mort elle même. 


Soulignée par des guitares qui tissent une toile aux couleurs tristes ainsi que par des lignes de violons séches, il y a la voix de Cécilie, véritable vigie perçant la brume et guidant l'auditeur égaré jusqu'à une destination que l'on devine (forcément) funeste. Quelle voix, mon dieu, magique et frissonnante, clé d'un édifice qu'elle voile d'un linceul d'émotions tragiques. 


Chargé de spleen, Repose porte bien son nom, offrande aux froides couleurs automnales et magnifique dans sa lancinance désespérée, qui vient effacer de (trop) longues années d'attente.  8.5/10 (Music Waves)




Remember, it was in 2005, offered Skumring what remains to date the only evidence of its existence, the painful Glemte Tider. Bard of Doom at its worst air pushing the art of the slow tragedy, we had uncovered an exceptional singer, whose voice Cecilie Langlie as ghostly haunting also led the work through a forest road fog. And since then, nothing. Unfortunately.

But if the Norwegians seemed to have fallen asleep in the permafrost, the news of the beautiful runaway finally again today after years of silence, only interrupted by the debut album of Vagrant God, which we would have liked hear at least a few notes. Until the spring - finally! - Of it and return to Havnatt, including recent participation in the valuable compilation Whom The Moon Sings The Nightsong rustling sounds like a harbinger of a future album, Omit it allows us to find her, the charm and the evocative power voice intact, the third side of a triangle whose heart is based on the duo that the young woman as Tom Simonsen, his companion from Mandylion and seconded by Kjetil Ottersen, former guitarist of Fallen (in which the blonde participated in its infancy) and deFuneral, all three also in charge of the new label Secret Quaters. So in a musical family that cements a love of Doom in which we deal, a Doom that combines romance and still very slow.

Expected as a messiah tragic rest wins, unfolding through five laments whose distribution across two discs show a period not ever descent below the threshold of 14 minutes, the prize went to the last of them, "Insolence" familiar terms that the half-hour. Wrapped in a delicious melancholy shroud, this offering is a cathedral of infinite sadness, witnessed a mistake you can not forgive. Work of an austere poetry, it secretes this icy beauty peculiar to Norwegian bands at the same time it captures the vibrations of those frozen by the winter landscape where time seems to stand still.

Speaking slowly is in fact almost an understatement as these five compositions never reach escape of a matrix in which they remain trapped forever. And without going so far in this register that De Glemte Tider (which seems almost impossible the rest), rest follows the path of an interminable Way of the Cross, bathed in a pale light, each title being an act of contrition. Everything is done to numb us to slow a tempo that never gets carried away or accelerating. Never. The climax is reached with the terminal "Insolence" which gives full meaning to Doom, slow breathing death, after which he can not be, if not death itself.

Underscored by guitars that weave a fabric colors as well as sad violin lines to dry, there is the voice of Cecil, watch real piercing the mist and guiding the listener lost to a destination that can be guessed (necessarily ) fatal. What a voice, my god, magical and shivering, the key to a building that sailing in a shroud of tragic emotions.

Responsible for spleen, rest up to its name, offering to the cold and beautiful fall colors in his throbbing desperate, just delete (too) long years of waiting. 8.5/10

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