Hordes

mercredi 22 février 2012

Apostle Of Solitude / Rituals Of The Oak / The Flight Of Sleipnir -Split (2011)


Apostle Of SolitudeRituals Of The Oak et The Flight Of Sleipnir: Trois entités parmi les plus excitantes apparues ces dernières années sur l’échiquier du Doom. Trois visions différentes mais finalement complémentaires d’un seul et même art doloriste et un album scellant leur éphémère alliance sous l’égide du label Eyes Like Snow, sous-division, rappelons-le, du respectable Nothern Silence, intégralement consacrée au genre et, dans une moindre mesure, au pur Heavy Metal. Ses sorties sont rares mais exigeantes et ne se moquent jamais du fan toujours prêt à vider son compte en banque pour communier avec les vicaires d’une musique qui est bien plus que cela.

Preuve en est, encore une fois, avec ce split dont l’édition vinyle se rapproche plus de la pierre précieuse que du simple bout de rondelle, format du reste idéal pour pouvoir admirer des heures durant le travail d’illustrateur de David Csicsely (The Flight Of Sleipnir), artiste aux nombreuses facettes s’il en est. Démonstration de la fraternité fondant un genre où le respect des valeurs a encore un sens, l’offrande aligne cinq plaintes dont la lourdeur pachydermique n’a d’égale que la beauté désespérée qui les drapent de son linceul.

Si, contrairement à ses deux compagnons de douleur, Rituals Of The Oak n’a droit de cité qu’une seule fois, son prêche étale sa lenteur pétrifiée durant près de 20 minutes, durée qui lui est nécessaire pour ériger son tertre dont la base repose sur ce chant féminin sentencieux qu’engourdie une fatalité tragique. Fidèles à un style dont le monolithisme d’une pureté absolue confine à une forme d’ascétisme, les Australiens nous proposent un véritable chemin de croix au bout duquel une faible lumière, incarnée par une accélération finale que le groupe semble avoir voulu repousser jusqu’au dernier moment, finit par surgir d’une manière salvatrice. Arriver au bout tient de l’épreuve, du supplice, malgré la délivrance qui l’achève in extremis, symbole d’une vie sans joie ni espoir que l’on traîne péniblement en attendant la mort. Tel est le Doom, tel est Rituals Of The Oak.

En comparaison, la contribution d’Apostle Of Solitude, pour aussi Heavy qu’elle soit, paraît presque accrocheuse et légère ! "This Mania" dévoile en effet un groupe porté sur le riff velu mais nourri au Métal traditionnel, cependant que le long "Transgressions" (près de 12 minutes tout de même) creuse une lente excavation mortifère qu’enténèbre un chant d’où perlent des gouttes de désespoir. Perforé par un pan instrumental qui le voit descendre une marche supplémentaire vers l’expression d’une résignation profonde, le titre s’impose comme une des plus douloureuses - et donc une des plus belles – pièces composée par les Américains, dont le dernier album Last Sunrise nous avait un peu déçu. 

Enfin, The Flight Of Sleipnir sculpte dans la roche des fjords séculaires, deux pavés dans lesquels s’incruste sa marque si personnelle faite d'un Doom Viking aux sédiments Black Métal. "A Legacy Of Iron" est porté par des chœurs majestueux et voit ses traits s’obscurcirent en fin de parcours. On lui préfèrera toutefois son jumeau "Draugr" qui met en scène des arpèges sylvestres et des aplats terrassant de toute beauté.

Très en forme, les trois groupes font donc honneur à leur réputation en livrant des compositions inédites de qualité, loin des titres au rabais que l’exercice du split pourrait (à tort) supposer. Avec celui réunissant Lord Vicar et Funeral Circle, ainsi que le nouvel opus de The Flight Of Sleipnir, décidément très productif, Eyes Like Now remplit l’actualité du genre pour notre plus grand plaisir. 8/10 (Music Waves)

A lire : The Flight Of Sleipnir - Essence Of Nine (2011)



Apostle Of Solitude, Rituals Of The Oak and The Flight Of Sleipnir: Three entities among the most exciting in the recent years on the board of Doom. Three different but ultimately complementary visions of a single and an album art doleful ephemeral sealing their alliance under the label Eyes Like Snow, subdivision, remember, the Nothern Silence respectable, and entirely devoted to the genre, to a lesser extent, pure Heavy Metal. Its outputs are rare but challenging and do not make fun of the fan always ready to empty his bank account to commune with the vicars of music that is much more than that.

Proof is, again, with this split with the vinyl edition is closer to the gem that the simple piece of washer size is ideal for hours to admire the work of illustrator David Csicsely (The Flight Of Sleipnir), artist of many facets, if any. Demonstration of brotherhood based on a genre where respect for the values ​​still makes sense, offering aligns five complaints which do mammoth heaviness matched only by the beauty desperate to drape a shroud.

If, unlike his two companions of pain, Rituals Of The Oak has freedom of the city only once, his sermon spreads its slow petrified for nearly 20 minutes, it needs to build its mound whose base based on the female vocals sententious benumbed a tragic fate. True to style with absolute purity monolithic borders on a form of asceticism, the Australians we propose an ordeal after which a faint light, played by a final acceleration that the group seemed to want to push up at the last moment, eventually emerge in a way saving. Is reaching the end of the race, the torture, despite the issuance of which ends in extremis, a symbol of a life without joy or hope that it drags painfully waiting for death. This is the Doom, so Rituals Of The Oak.

In comparison, the contribution of Apostle Of Solitude, for as Heavy as it is, seems almost catchy and light! "This Mania" reveals indeed a group focused on the riff but hairy-fed traditional metal, while the long "Transgressions" (almost 12 minutes anyway) a hollow excavation deadly qu'enténèbre a slow song where pearl drops of despair. Perforated by a piece instrumental seen down a step forward towards an expression of profound resignation, the title itself as one of the most painful - and therefore one of the best - pieces composed by the Americans, whose latest album Last Sunrise we were a little disappointed.

Finally, The Flight Of Sleipnir carved into the rock of ancient fjords, two blocks in which encrusted his personal brand if made a Doom Black Metal Viking sediment. "A Legacy Of Iron" is carried by majestic choirs and saw his features obscured in the end. He prefers, however, his twin "Draugr" which features wild arpeggios and solids slaying of beauty.

Very fit, the three groups are therefore to their reputation by delivering quality original compositions away from the cheap titles that could split the exercise of (wrongly) assumed. Together with the Lord Vicar and Funeral Circle, and the new installment of The Flight Of Sleipnir, decidedly productive, Eyes Like Now fills the news of its kind for our pleasure.

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