Hordes

vendredi 8 novembre 2013

Chronique : The Lumberjack Feedback - Hand Of Glory (2013)



Déjà, il y a ce nom, massif et velu, sentant bon la sueur et le stupre, qui en dit plus long sur le mur sonore érigé par le groupe que les dizaine de lignes d’une chronique, annonciateur d’une mémorable baffe dans la gueule, deux mots qui associés renvoient à quelque chose de puissant, d’intense. De vicieux, pourquoi pas aussi. Petit machin qui ne franchit même pas la barre des 20 minutes au jus peut-être, Hand Of Glory prouve qu’une petite courageuse vaudra toujours mieux qu’une grosse mollassonne. En effet, en deux titres, les Lillois tracent un univers qui, s’il manque encore de personnalité car inféodé à des références – ce n’est pas grave -  que les mecs ne cherchent d’ailleurs pas à nier, de Pelican à Sunn O)))), devrait aboutir, la maturité et l’expérience aidant, à du lourd, du très très lourd même. Ce qu’il est déjà du reste. Forcément. Labourant les terres du Sludge, du Drone voire du Post Rock, The Lumberjack Feedback possède une particularité qui en fait n’en est pas vraiment une, sa musique est garantie 100% instrumentale sans la moindre trace de chant dedans (au moins pour le moment). Quand bien même depuis l’émergence de formations telles que Russian Circles, ou Red Sparrowes, ce paradigme ne nous étonne plus vraiment, il convient de souligner ce trait de caractère qui détermine de fait une écriture à la fois dynamique et gonflée d’une sève rugueuse. Le groupe se structure autour d’une double combinaison - deux guitares, deux batteries – que complète une basse au fuselage épais, environnement qui participe de cette dimension tectonique. Deux titres donc, deux blocs, deux masses d’une énergie abrasive. « A Whisper To The Thunder », tout d’abord, déclenche d’emblée un tsunami d’ondes sismiques qui affole le compteur Geyser, pulsation ultra Heavy aux racines noueuses directement connectées au centre de la terre. Titanesque, la rythmique abat une chape de plomb et tricote des instants comme suspendus au-dessus d’un gouffre sans fin mais ne freine pas une progression engluée dans un désespoir poisseux que sculptent dans la roche des riffs beaux à en pleurer. Tout aussi rampant, Golem grondant d’une force souterraine, « The Dreamcatcher » est emporté par des rouleaux de batterie qui viennent s’écraser contre une falaise érodée par ces guitares accordées plus bas que terre, vibrations telluriques chargées de négativité. Hand Of Glory est la première pierre d’un édifice qui s’annonce monumental.




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