Déjà, il y a ce nom, massif et velu, sentant bon la
sueur et le stupre, qui en dit plus long sur le mur sonore érigé par le groupe
que les dizaine de lignes d’une chronique, annonciateur d’une mémorable baffe
dans la gueule, deux mots qui associés renvoient à quelque chose de puissant,
d’intense. De vicieux, pourquoi pas aussi. Petit machin qui ne franchit même
pas la barre des 20 minutes au jus peut-être, Hand Of Glory prouve qu’une
petite courageuse vaudra toujours mieux qu’une grosse mollassonne. En effet, en
deux titres, les Lillois tracent un univers qui, s’il manque encore de
personnalité car inféodé à des références – ce n’est pas grave - que les mecs ne cherchent d’ailleurs pas à
nier, de Pelican à Sunn O)))), devrait aboutir, la maturité et l’expérience
aidant, à du lourd, du très très lourd même. Ce qu’il est déjà du reste.
Forcément. Labourant les terres du Sludge, du Drone voire du Post Rock, The
Lumberjack Feedback possède une particularité qui en fait n’en est pas vraiment
une, sa musique est garantie 100% instrumentale sans la moindre trace de chant
dedans (au moins pour le moment). Quand bien même depuis l’émergence de
formations telles que Russian Circles, ou Red Sparrowes, ce paradigme ne nous
étonne plus vraiment, il convient de souligner ce trait de caractère qui
détermine de fait une écriture à la fois dynamique et gonflée d’une sève
rugueuse. Le groupe se structure autour d’une double combinaison - deux
guitares, deux batteries – que complète une basse au fuselage épais,
environnement qui participe de cette dimension tectonique. Deux titres donc,
deux blocs, deux masses d’une énergie abrasive. « A Whisper To The
Thunder », tout d’abord, déclenche d’emblée un tsunami d’ondes sismiques
qui affole le compteur Geyser, pulsation ultra Heavy aux racines noueuses
directement connectées au centre de la terre. Titanesque, la rythmique abat une
chape de plomb et tricote des instants comme suspendus au-dessus d’un gouffre
sans fin mais ne freine pas une progression engluée dans un désespoir poisseux
que sculptent dans la roche des riffs beaux à en pleurer. Tout aussi rampant,
Golem grondant d’une force souterraine, « The Dreamcatcher » est
emporté par des rouleaux de batterie qui viennent s’écraser contre une falaise
érodée par ces guitares accordées plus bas que terre, vibrations telluriques
chargées de négativité. Hand Of Glory est la première pierre d’un édifice qui
s’annonce monumental.
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