Malgré les
pauses guerrières étudiées et les discours tapageurs dont Helmuth et sa bande
ont le secret, plus les années passent et plus Belphegor dresse sa verge
gonflée du fluide du Grand Bouc avec de moins en moins de vigueur. Cela ne fait
pas forcément de mauvais disques mais les ayathollas de la première heure
jugeront, sans doute à raison, que la musique des Autrichiens a tout de même
énormement perdu en négativité depuis Lucifer Incestus voire même depuis The
Last Supper. A l'instar d'un Destroyer 666, Belphegor tend à confondre
désormais une brutalité, qu'on ne peut leur contester, avec un sens du malsain
qui gangrenait leurs premiers méfaits. De fait, si vous esperez déloger dans
Walpurgis Rites - Hexenwahn, du garanti
100% evil alors vous pouvez passer votre chemin. Bien entendu le trio sait
toujours blaster et faire saigner les mucqueuses, des saillies rugueuses telles
que "Walpurgis Rites " ou "Hail The New Flesh", le
démontrent avec une science de l'agression parfaitement maîtrisée, canalisée mais,
à y regarder de plus près, on se rend compte aussi qu'une bonne dose de mélodie
y a été injectée. C'est très bien fait certes, toutefois ça ne devrait guère
faire peur qu'à une pucelle n'ayant jamais croisée le gland de la virilité.
Même une déflagration de l'acabit de "Reichswehr in Blood", pourtant
riche en violence, affiche des couleurs finalement des plus accessibles, tout
comme "Destroyer Hekate". Très court et ramassé, une des marques de
fabrique du groupe, ce huitième blasphème préfère emprunter la porte de
derrière plutôt que de pénétrer de face ce qui, du reste, lui réussit toujours
plutôt bien. De fait, davantage que les mines qui explosent dès les premières
secondes, ce sont surtout les mid-tempos implacables, ce qui n'empêche pasle
groupe de foncer par moment pied au plancher, qui sauvent Walpurgis Rites de la
banalité. Ils permettent à Belphegor de dessiner des atmosphères noires et
parfois presque sinistres. Le long - plus de sept minutes - "Veneratio
Diaboli - I Am Sin" constitue ainsi l'orgasme le plus intense de l'écoute.
Lourde et secouée par des riffs obsédants, cette pulsation démentielle déploie
ses arcanes et avale l'espace qui l'entoure avec une puissance insolente, quand
bien même la descente de manche finale malmsteenienne fera passer Belphegor
pour les Vital Remains (dernière période) du black metal ! Après une entame
presque copié à In Flames, "The Crosses Made Of Bone" imprime une
charpente rythmique digne d'un panzer et délivre des décharges électriques
fiévreuses. Lui succède le pesant "Der Geistertreiber", enrobé d'une
basse généreuse. Le chant aux consonnances germanique d'Helmuth" y est
délicieux... pour qui aime cette diction très particulière. Et là aussi, on
peut noter des guitares dignes d'une chatte en chaleur d'où ruissellent un
liquide des plus mélodiques. Le disque prend fin d'ailleurs sur deux titres aux
ambiences lourdes, mortifères et glaciales : "Enthralled Toxic
Sabbath" qui ne débute qu'après un long prologue rampant puis passés des
méandres obscures, vicieux égrenés par des riffs déglingués, s'enchaine au
court "Hexenwahn - Totenkult", manière de conclusion où crépitent les
flammes (d'une église entrain de brûler ?) et des cris en provenance de
l'enfer. Walpurgis Rites se pose comme une réussite incontestable de la part de
ces désormais dinosaures de l'art noir mais qui ne devrait trouver grâce
qu'auprès de ceux qui les ont découvert récemment. Les autres resteront
hermétiques à ce black metal certes sombre et violent mais dépourvu de toute
once de malignité.
Genre Black Metal
Label Nuclear Blast
Durée 39:23
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