Publié en cd
par Stellar Winter, To Kampf n’est en fait qu’une simple démo d‘une trentaine
de minutes seulement (pour cinq titres tout de même), la seconde après
Stormheit. Gravée en 1995, elle fixe et définit le black metal singulier de
Branikald, un des f(i)ers de lance du camp de concentration NSBM avec Forest,
Waknut ou Temnozor, pour n’en citer que quelques uns. Le son tient de la
bouille mais c’est peut-être justement dans cet habillage primitif et pollué
que réside une bonne part de la personnalité des Russes. De fait, on n’imagine
pas ces longues complaintes misanthropiques et haineuses enrobées d’une
cuirasse claire et propre. Cela les dénaturerait complètement. Bien plus que
d’autres, Branikald parvient à capturer l’essence cryptique et evil de l’art
noir. Il en donne une lecture qui a une âme et un fluide ténébreux. Souvent
inaudible donc, répétitif et affreusement cru, rapide (« With the Only
Eye ») ou plus lancinant (« By the Breath of the murder »), To
Kampf suinte le malsain et un sentiment de décrépitude absolue. Des boyaux
décharnés tels que « Painest Sea a Kosmafarne » ou l’interminable
outro, agonisante marche aux accents mortuaires avec on piano hanté, laquelle
abrite plus de malaise que des discographies entières de hordes sous disant
suicidaires, tendent ainsi un pont avec le Burzump le plus maladif. Un vraie
gangrène fielleuse ruissèle de cette cacophonie crépusculaire que d’aucuns
jugeront pauvre mais qui irradie pourtant une vicieuse et pourrissante beauté.
Et si c’était ça, le vrai black metal ? Kaldrad, le cerveau de cette entité,
n’a peut-être pas incendié d’église mais c’est tout comme, quand bien même le
black metal d’Europe de l’Est se nourrit davantage d’un terreau nationaliste et
identitaire que du dogme satanique. De tous les groupuscules NSBM, Branikald
reste un des plus intéressants musicalement, To Kampf le démontrait déjà…
Genre NSBM
Label Stellar Winter
Durée 36:18
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