(V.E.G.A.).
Vacuum Era Gelid Atmosphere. Ce trio italien né en 1998 forge une musique
singulière qui n’appartient qu’à lui où copulent black metal et nappes
électroniques. Contrairement aux apparences, ce Alienforest – A sick Mind’s
Hologram » n’est pas la suite de Cocaine dont il a accouché il y a six ans déjà mais son
premier enregistrement originellement publié en format cassette à seulement 300
exemplaires. Ecrites entre 1999 et 2001, ces compositions déroulent donc un
tapi étonnant dont la dimension instrumentale s’impose très vite au détriment
de parties vocales volontairement placées en retrait. Le programme alterne,
d’une manière par trop systématique probablement mais avec intensité, pistes
électroniques, souvent vierges de chants, effrayantes et hypnotiques (notamment
« Wilkommen », « Cocaine », « Neongraphite »
« (Vacuum Era Gelid Atmosphere » et surtout le terminal
« Alienforest », pulsation trippante faites de bruitages et de sons
étranges comme issus du néant, de l’inconnu, qui s’étire sur plus de 10
minutes) et passages purement black metal, organiques et d’une violence
hallucinante, que gangrène une folie corrosive (« Kill Me »,
« Insex Infect », « Absence »…). Corollaire de cette
ambivalence, Alienforest a quelque chose d’un Janus sonore que le groupe a
souhaité bien moins accessible que son (faux) prédécesseur, carte de visite
plus rassurante (tout est relatif) pour les néophytes. Cet album est un
labyrinthe, un entrelacs d’ambiances noires et négatives, bande-son
cauchemardesque, chaotique dont on ne peut sortir indemne. Des deux visages
qu’il affiche, c’est bien celui qui fouillent dans les méandres de la musique
électro qui réussit le mieux à (V.E.G.A.) tandis que le second se veut moins
original, plus banal bien que tout à fait jouissif (« Fleisch »).
Ceci dit c’est justement cette juxtaposition qui fait toute la force de son art
et qui permet à ces deux directions de gagner une dimension dont elles auraient
été sinon privées. Bien que éloigné des travaux de leurs compatriotes de Void
Of Silence ou Tronus Abyss, ces musiciens partagent avec eux ce même sens des
atmosphères froides et maladives mais au
pouvoir d’envoûtement absolument énorme (« Ocean Woods »). Plus
encore que Cocaine, Alienforest – A Sick Mind’s Hologram » devrait imposer
ses auteurs comme des pionniers dans l’art de la transgression, qui utilisent
avec intelligence le black metal comme un terreau d’où naissent toutes les
expérimentations possibles. On attend donc désormais avec une impatience qui
tient de l’euphémisme une véritable nouvelle offrande qui devrait être baptisée
Klinik. Tout un programme… Une œuvre excellente et (encore !) une très
bonne pioche dans le catalogue de mon chouchou Debemur Morti qui le propose,
qui plus est, en édition A5. (cT09)
Black Metal | 74:08 | Debemur Morti | BC
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