VI. Derrière ce patronyme aussi énigmatique que
sibyllin se cache le nouvel antéchrist de Balrog (Aasoth, Balrog, Genital
Grinder…) auquel il a donné naissance en 2007 avec IIII de Deus Spityerertoiio.
Publié par l’entremise du vénérable Debemur Morti, De Praestigiis Daemonium est
le premier mini album né de cette union. Mini peut-être mais parfois (comme
c’est le cas ici) une vingtaine de minutes suffisent pour se rendre compte que
l’on tient là entre les oreilles du evil, du pur, du saignant comme les menstrues.
Propulsé par des textes en français, ces quatre agressions ont dans leur veine
le sang noir d’un black metal fiévreux au profond goût de fiel. Brutal et
intense, poisseux comme du sperme, épidermique et rapide. Et d’une beauté
sulfureuse surtout, sécrétée par des riffs obsédants, venimeux, qui labourent
autant les chairs que l’âme. « Et maintenant je lui appartiens… »,
« Je me dresse devant le trône… », « Si le sommeil de ma raison
se fait… » et plus encore le long (plus de neuf minutes d’orgasme) et
superbe « Il n’y a pas de repos ni le jour ni la nuit… », assurément
le point G du disque, se parent d’une dimension quasi religieuse au point de
presque pouvoir parler d’un art noir liturgique à l’encontre de VI. Les chœurs
et chants grégoriens qui viennent se greffer à ces pistes tendues comme une
verge priapique participent bien entendu de ce caractère. Religieuses certes,
mais attention, il n’y a ni lumière ni positivisme béat dans ces prières
irriguées par une négativité absolue. Le Mal, le vrai, y est véritablement
tapi, loin du satanisme bas du plafond que bien trop de hordes grimées à la
truelle chez Leroy Merlin sans imagination vomissent à longueur d’étrons. On
sent que les deux musiciens ont du métier car leur œuvre est carrée, habillée
d’un son puissant ni trop clair ni trop sale ; elle ne patauge jamais dans la semoule car
elle suit une direction précise qu’elle atteint toujours. De Praestigiis
Daemonium est un sermon noir et implacable qui laissera pendant longtemps des
résidus dans votre mémoire. On souhaite maintenant que VI ne reste pas un
projet éphémère tant on devine dans cet acte de naissance un potentiel énorme.
A suivre donc… (cT09)
Black Metal | 24:53 | Debemur Morti | FB
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