Il ne faut parfois pas grand chose pour être attiré, ferré par un album comme un aimant. Un nom énigmatique, un visuel qui l'est tout autant, sans compter sur une description pour le moins alléchante, oeuvre d'un label qui sait trouver les mots pour déclencher de suite une agréable chaleur au niveau de l'entre-jambe. De fait, quand I, Voidhanger ose présenter cette offrande séminale de THE ORDER OF THE SOLAR TEMPLE comme le fruit de copulation entre BLUE ÖYSTER CULT et PAUL CHAIN, cela suffit pour hisser les couleurs. Ajoutez à cela la présence derrière ce mystérieux projet de Matt "Macabre" Emery, qui a collaboré avec FUNERAL CIRCLE le temps de l'unique Sinister Sacrilege et c'est la gaule des grands jours qui se dresse à l'écoute de cet opus venu d'ailleurs. Parler de groupe à son endroit serait inexact car THE ORDER OF THE SOLAR TEMPLE se présente comme le jardin secret du seul musicien qui s'est donc chargé de tout, démontrant ainsi un talent complet et encore trop méconnu. Pour une fois le label n'a pas menti ni exagéré : on y croise effectivement ce feeling occulte, cette flamboyante noirceur propres au dinosaure américain, accouplés à des relents de doom italien obscur et cryptique. Le mimétisme avec la bande à Buck Dharma se révèle franchement troublante, non seulement sur la reprise de "Dominance and Submission", fidèle à l'originale mais sur nombre de compos qui renouent grâce à la voix et au jeu de guitare du maître des lieux, avec le style pourtant inimitable du Culte de l'huitre bleue, témoins ce "Fallout Woman" d'un autre âge ou le très progressif "Aeon Of Horus", sans oublier le remuant "Pale Horse", zébré de griffes de six-cordes nerveuses à souhait ou bien encore "The Cult (Of Rock And Roll)". Plus discrètes, les racines doom affleurent d'une manière sournoise à la surface, à l'image de "Jervas Dudley" ou de "The Order", lequel illustre si besoin en était combien la musique des Américains pouvait déjà être sombrement heavy et tellurique, presque ténébreuse. La rapprocher d'un doom antédiluvien n'est finalement pas si étonnant que cela. C'est la leçon de ce premier album miraculeux baignant dans un suranné parfum d'occultisme dont on espère qu'il ne restera pas orphelin. Les fans de la grande époque de Blue Öyster Cult y trouveront de quoi cultiver leur passion. Une excellente découverte en définitive. (cT2014)
Occult Doom Rock | I, Voidhanger Records
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