Hordes

lundi 24 mars 2014

From the grave | Voodoo Circle - Voodoo Circle (2008)



Un jour. Oui, il faudra bien un jour reconnaître le talent de Alex Beyrodt, autrefois faire-valoir qui besognait dans l’ombre de Mats Sinner, avec lequel il s’est réconcilié comme le prouve la participation de ce dernier à ce side-project, aujourd’hui l’un des meilleurs guitaristes du circuit grâce au sous-estimé Silent Force. Sauf que personne ne semble le savoir ! Il faut dire à sa décharge que le heavy metal teinté d’influences néo-classiques qu’il se plaît à lutiner n’a plus vraiment le vent en poupe désormais. Les choses changeront peut-être avec ce premier essai en solo qui est une manière de démonstration pour l’Allemand qui n’a clairement (plus) rien à envier à Yngwie Malmsteen en terme d’exécution. Mieux, contrairement à ce dernier qui n’en a plus enfantées depuis bien longtemps, lui sait composer de vraies chansons. Et si de prime abord, on pense forcément au Bibendum suédois à l’écoute de Voodoo Circle, c’est pourtant le maître spirituel de ces deux musiciens qu’il faut évoquer afin d’identifier l’influence principale de cette galette, à savoir le grand Ritchie Blackmore. Beyrodt est un fan et cela s’entend. Ce gars transpire le Deep Purple (un peu) et le Rainbow (surtout) par toutes les notes de sa Fender (tiens tiens). Alors, bien sûr, ces branlettes de manche, ces éruptions (« Kingdom Of The Blind », l’instrumental « White Lady Requiem »)  renvoient évidemment à Malmsteen tout comme l’intro au cithare de « Enter My World Of Darkness »  mais à l’arrivée, c’est bien de l’esprit du ménestrel dont se nourrissent ces morceaux. Et la présence en invité de Doogie White, sur l’épique « Dream Of Eden », dernier chanteur historique de l’Arc-en-Ciel, avant de rejoindre d’ailleurs le groupe de Yngwie, le temps de deux opus (un exploit !), est un signe qui ne trompe pas. Il y a donc dans cet album beaucoup de Stranger In Us All, testament du groupe de Blackmore injustement sous-estimé par des wagons entiers de pisse-copies qui se sont visiblement un peu trop astiquer le chibre. Et cette descente de manche qui ouvre l’accrocheur « Man And Machine », ça ne vous dit rien ? Si, le « Difficult To Cure » de qui vous savez bien sûr, tandis que « We’ll Never Learn » se veut un parfait mélange de l’Homme en noir et du Suédois. Entouré, sans compter les guests tels que Rudy Sarzo, d’un line-up solide où l’on retrouve un David Readman (chant) que, honnêtement, je ne croyait pas aussi bon ou l’ancien batteur de Simple Minds et de Gary Moore, le guitariste se déchire aussi bien en terme d’écriture que d’interprétation. et livre treize compositions (dont deux bonus) absolument imparables. Rien, absolument rien à jeter, de l’inaugural « Sweping Lies » au sombre « Master Of Illusion », de l’énorme « Kingdom Of The Blind » à « Angels Will Cry ». Alors, bien entendu, les mauvaises langues se pinceront le nez à l’écoute de ce qu’ils jugeront être d’un autre temps, argueront que Voodoo Circle n’invente rien (mais après tout, est-ce le but ?) et s’interrogeront sur la pertinence pour un artiste de mener de front deux groupes à l’identité musicale assez proche. Pourtant, à bien y regarder, cet essai n’aurait jamais pu être publié sous l’étiquette Silent Force car il est vierge notamment de ces nombreux emprunts à Judas Priest ou cette touche plus américaine qu’apporte DC Cooper dans ce dernier. Flamboyant sans être pompeux, Voodoo Circle s’impose comme le meilleur opus dans le genre de l’année 2008, bien supérieur en tout cas au Perpetual Flame de Malmsteen, aussi bon soit-il. (cT08)

Hard Rock | 58:43 | AFM Records | FB




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