Narqath, notre Viking finlandais préféré, aime le
Black Metal. Et comme le genre est multiforme, il se sent obligé de monter un
projet afin d’exploiter chacune de ses ramifications. Ainsi, si Wyrd lui permet
d’honorer la branche pagan, celle de Bathory et d’Ulver mâtiné d’une louche de
Burzum, si Valar est sa vision d’un black atmosphérique à la Summoning, si Hin
Onde reste le plus mélodique, le plus lyrique de cette kyrielle de groupes plus
ou moins sérieux, Vulyr, est son terrain de jeu boueux pour patauger dans un
black cru, malsain et dépouillé, toujours accessible toutefois. Planqué sous le
nom de Godslayer, il partage la direction du groupuscule avec une autre
gargouille. Par rapport à la première saillie, Monument Of Misanthropy en 2001
sorti chez Oaken Shield, qui avait bien fait saigné les muqueuses, Philosophy
Of The Beast y va avec un plus de délicatesse quand bien même le morceau
éponyme vous empale à la préhistorique sans vaseline. Plus mélodique dans
l’ensemble, à l’instar du quasi rock’n’roll « Murdered And Undone »,
groovy en diable et toujours conduit par le chant de Narqath, un peu hésitant
quand il est clair, cette quatrième (et dernière ?) pénétration se déroule
sans temps mort mais sans grande passion non plus. Courts, sans afféteries,
certains coups de boutoir sont pourtant efficaces et plaisants, tels que le bon
« Dedication » et ses grattes grésillantes, « Vultyr
Culture » illuminé par un solo surprenant, tout comme « Life’s
Obsession » ou bien encore « Death On The Self » qui ouvre la
danse macabre, mais l’orgasme peine à pointer son nez. Plus intéressant que
Valar par exemple, Vultyr reste par contre en deçà de Wyrd en terme d’érection
créatrice. Il souffre en outre de l’écueil dans lequel sombrent tous les
projets du Finlandais, à savoir ce côté bricolé à l’arrache dans un home
studio. Le groupe n’en conserve pas moins ce charme de l’artisanat modeste et
sans prétention. Après une première partie de carrière démarrée sur les
chapeaux de roue (quatre opus en quatre ans, sans compter divers splits et EPs,
le duo, depuis, ne frétille plus guère de la queue ; sa semence s’est
tarie. Il serait exagérer de prétendre qu’on regrette cette abstinence,
cependant, reconnaissons à Vultyr un talent certain pour composer des titres
qui tiennent la route, comme en témoigne ce Philosophy Of The Beast de bon aloi
à défaut de se révéler véritablement transcendant. Mais là n’est certainement
pas le but… (cT08)
Black Metal | Solistitium Records | 37:43
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