Hordes

lundi 14 avril 2014

From the grave | Soulfly - Conquer (2008)



Max Cavalera est-il un musicien qui souffre ( ?) de priapisme ? On aurait pu penser que sa semence épaisse avait versé sa dernière goutte avant une pause bien méritée suite à la fondation de son nouveau projet, Cavalera Conspiracy lequel, cette année lui a permit de rejouer avec son frangin, Iggor, balayant d’un coup une bonne décennie de guerre plus que larvée entre les deux Brésiliens. Et bien non, l’homme dresse déjà une belle érection quelques mois à peine après un Inflikted de bonne mémoire. On aurait pu penser également que cette boulimie de travail aurait pu être préjudiciable à la qualité de ce sixième opus de Soulfy, le premier depuis trois ans. Certains titres un peu faibles, notamment l’instrumental terminal obligatoire, d’une banalité insupportable, témoignent tout de même de cette précipitation. Pour autant, Max livre à nouveau avec Conquer un très bon album, enregistré à la fois à Miami, au Caire et à Saint Etienne ( !), qui confirme le regain de brutalité que son prédécesseur, Dark Ages, affichait. Une preuve ? « Blood Fire War Hate », terrible déflagration d’ouverture qui voit David Vincent vociférer comme il se doit, clin d’œil au début de Sepultura quand celui-ci partageait avec Morbid Angel une fanbase identique. « Unleashed » et « Paranoia », éclairés par des soli magnifiques de Marc Rizzo, plus guitar-hero que jamais sont comme des panzers en pleine invasion de la Pologne : ils écrasent tout sur leur passage. « Warmageddon » débute  par une longue intro d’une lourdeur implacable  avant de se transformer en missile SS20, emporté par une rapidité épidermique qui exsude une urgence quasi punk, à l’image des cependant moins convaincants « Enemy Ghost » et « Rough ». Mais c’est durant sa dernière partie que Conquer bande le plus fermement. Tout d’abord grâce à la saillie  « Fall Of The Cycophants », brûlot thrash organique qui s’achève avec ses touches orientales et dub que Cavalera affectionne tant et qui colorent l’ensemble de ces dernières pistes. Ensuite avec « Doom » qui défouraille sévère avant de s’élever très haut propulsé par la guitare virtuose de Rizzo et par des teintes reggaes timides étonnantes. Puis surgit « For Those About To Rot », allusion évident à AC/DC, tendu et rugueux que termine une mélodie orientale du plus bel effet. C’est enfin le superbe « Touching The Void », hommage lancinant à Black Sabbath particulièrement réussi qui entraîne Soulfy aux confins du doom le plus abyssal.  Terrifiant. Dommage que l’écoute s’éteigne avec l’insipide bien que plaisant « Soulfy VI », très en deçà de ses aînés. Les fans du groupe seront donc rassurés : malgré Cavalera Conspiracy, Soulfly n’est pas encore bon pour le grenier. Sans doute pas le meilleur jet du groupe, mais incontestablement un très bon cru. A noter que l’édition limitée, engoncée dans un beau packaging, vous offre trois bonus dispensables extraits des sessions des précédents opus et surtout un DVD live capturé en 2004. (cT08)


Metal | 57:10 | Roadrunner Records | FB




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