Hordes

samedi 12 avril 2014

From the grave | Striborg - Foreboding Silence (2008)



Sin Nanna devrait peut-être aller chez son pharmacien pour se voir prescrire plusieurs boîte de dragées Fucca ; il en a bien besoin, le pauvre. En effet, l’homme est malade, il souffre de diarrhées créatrices frénétiques. Résultat ? De la musique sort continuellement de tous ses orifices, abreuvant toujours davantage votre disquaire favori. Succédant à Automnal Melancholy publié un peu plus tôt dans l’année (sans compter le Pentemple, véhicule live éphémère de Sunn O))) auquel il a participé), The Foreboding Silence en témoigne. Et plus que jamais, Striborg est une question de foi plus que de raison qui fait que les réfractaires à son art ne risquent pas cette fois encore de voir leur avis changer à son endroit tandis que ceux qui suivent le misanthrope de Tasmanie depuis ses débuts y trouveront à nouveau matière à alimenter le culte qu’ils lui vouent, du reste sans doute un peu exagérément. Sans surprise, cette énième offrande s’inscrit dans la droite lignée de ses aînés. C’est toujours produit avec des moufles ; c’est pollué comme d’habitude par une brochette de courts instants instrumentaux  - on en compte six cette fois-ci, sur onze morceaux ! - qui tiennent plus lieu de remplissage que d’autre chose ; c’est du black ambiant, lancinant, répétitif jusqu’à l’écœurement, dépressif comme c’est pas permis avec ces gargouillis en guise de lignes vocales et ces complaintes souvent interminables. On trouvera ça chiant à mourir ou envoûtant, c’est selon. La vérité se situe sans doute quelque part entre les deux. Pourtant, Sin Nanna, s’il demeure donc fidèle à une forme d’écriture de laquelle il ne se détachera sans doute jamais vraiment, tente un tout petit peu de se renouveler. Cette évolution timide passe par un visuel, stylisé, plus original qu’à l’accoutumée ainsi que par une tentative de briser quelque peu la routine en accélérant le tempo comme sur « Weeping Abandoned Spirit ». Les teintes psychédéliques colorant « Interval II » tout comme l’aspect narratif façon bande originale de film du troisième interlude participent aussi de ces (très) légères nouveautés. Sinon, le chemin est balisé. The Foreboding Silence résonne comme un écho lointain, tellement lointain que l’on a l’impression d’être happé dans une autre dimension baignant dans un halo brumeux aux portes de l’étrange. Un (bon) album de plus donc, ni meilleur ni moins bon que ses prédécesseurs, quand bien même il semble avoir été enfanté rapidement, limite bâclé, comme le démontre les deux titres de 2003 (« Intro II » et « My Journey Through The Hills And Paddocks ») agglomérés à l’ensemble, lesquels auraient tout aussi bien pu avoir été gravés il y a quelques mois tant ils se fondent avec aisance dans le reste du menu. (cT08)


Depressive Black Metal | 43:56 | Displeased Records




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