Hordes

mercredi 9 avril 2014

From the grave | S.U.P. - Hegemony (2008)



Trois ans après un Imago d’excellente mémoire qui voyait les Nordistes retourner à leur Spherical Unit Provided après l’éphémère résurrection de Supuration le temps d’une Incubation réussie (2003), le groupe enfante aujourd’hui sa sixième  progéniture. SUP est détenteur d’une identité particulièrement affirmée et singulière que tous ses amoureux seront enchantés de retrouver. Ecrit par Ludovic Loez, Hegemony,  à l’instar de ses prédécesseur, est une œuvre d’art total, laquelle, du visuel – superbe comme d’habitude et dont le packaging en forme de digipack comprenant en sus un DVD live extrait de la dernière tournée, est l’écrin parfait – aux textes narrant le thème passionnant d’une humanité dominée par des clones (les Neovocyts) qu’elle a pourtant créés pour la servir, forme un ensemble cohérent, homogène. Passé un titre introductif très SF en guise de prologue à l’histoire (« Hegemony »), on reconnaît de fait d’entrée de jeu la patte du quatuor grâce à ce chant reconnaissable entre mille, ces riffs trempés dans l’acier de l’indus, avec l’obsédant et glacial « March Of The Neovocyts », pièce imparable, écrasante au pouvoir d’envoûtement démentiel, l’une des plus belles du lot avec « The Far Horizons ». SUP y ouvre les vannes de son univers d’une froideur frissonnante et unique. Aucune chaleur aucune émotion ne de dégagent de cet édifice déshumanisé à l’image de son fil rouge qui s’aborde comme un roman ou mieux, comme un long métrage. Plus que jamais, le combo y démontre son amour pour la coldwave et surtout pour Paradise Lost (dont il avait repris un titre sur le tribute que leur label Holy Records avait dirigé en ?) ? Ainsi, « The Searing Desert » se nourrit des mêmes ambiances qui drapaient le One Second des Britanniques par exemple. Malgré ce patronage, les Nordistes continuent d’emprunter un chemin qu’ils restent les seuls à prendre. Et comme toujours, Hegemony est un disque peu accessible, qui réclame de nombreux préliminaires avant de pouvoir être invité au sein de son trésor intime d’où ruisselle un liquide plein de richesses, à la beauté immense pour qui sera la mériter (« Death Dance », « Salinity », « Dissolution »). Tous les titres sont d’une densité intense qui trahit un travail de composition particulièrement élaboré. Encore un sans faute pour SUP qui livre à nouveau un opus remarquable qui pourtant ne risque pas de changer d’un iota son statut auprès du  public : les fans ne seront pas déçus tandis que les éternels réfractaires le resteront… Tant pis pour eux !   (cT08)


Cold Metal | 50:44 | Holy Records | FB




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