Trois ans après un Imago d’excellente mémoire qui
voyait les Nordistes retourner à leur Spherical Unit Provided après l’éphémère
résurrection de Supuration le temps d’une Incubation réussie (2003), le groupe
enfante aujourd’hui sa sixième
progéniture. SUP est détenteur d’une identité particulièrement affirmée
et singulière que tous ses amoureux seront enchantés de retrouver. Ecrit par
Ludovic Loez, Hegemony, à l’instar de
ses prédécesseur, est une œuvre d’art total, laquelle, du visuel – superbe
comme d’habitude et dont le packaging en forme de digipack comprenant en sus un
DVD live extrait de la dernière tournée, est l’écrin parfait – aux textes
narrant le thème passionnant d’une humanité dominée par des clones (les
Neovocyts) qu’elle a pourtant créés pour la servir, forme un ensemble cohérent,
homogène. Passé un titre introductif très SF en guise de prologue à l’histoire
(« Hegemony »), on reconnaît de fait d’entrée de jeu la patte du
quatuor grâce à ce chant reconnaissable entre mille, ces riffs trempés dans
l’acier de l’indus, avec l’obsédant et glacial « March Of The
Neovocyts », pièce imparable, écrasante au pouvoir d’envoûtement
démentiel, l’une des plus belles du lot avec « The Far Horizons ».
SUP y ouvre les vannes de son univers d’une froideur frissonnante et unique.
Aucune chaleur aucune émotion ne de dégagent de cet édifice déshumanisé à
l’image de son fil rouge qui s’aborde comme un roman ou mieux, comme un long
métrage. Plus que jamais, le combo y démontre son amour pour la coldwave et
surtout pour Paradise Lost (dont il avait repris un titre sur le tribute que
leur label Holy Records avait dirigé en ?) ? Ainsi, « The
Searing Desert » se nourrit des mêmes ambiances qui drapaient le One
Second des Britanniques par exemple. Malgré ce patronage, les Nordistes
continuent d’emprunter un chemin qu’ils restent les seuls à prendre. Et comme
toujours, Hegemony est un disque peu accessible, qui réclame de nombreux
préliminaires avant de pouvoir être invité au sein de son trésor intime d’où
ruisselle un liquide plein de richesses, à la beauté immense pour qui sera la
mériter (« Death Dance », « Salinity »,
« Dissolution »). Tous les titres sont d’une densité intense qui
trahit un travail de composition particulièrement élaboré. Encore un sans faute
pour SUP qui livre à nouveau un opus remarquable qui pourtant ne risque pas de
changer d’un iota son statut auprès du
public : les fans ne seront pas déçus tandis que les éternels
réfractaires le resteront… Tant pis pour eux ! (cT08)
Cold Metal | 50:44 | Holy Records | FB
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