Malgré la
renommée dans l’underground bruitiste et expérimental, de Marcia Bassett et de
Jenny Graf, reconnaissons que le fruit de leur association, Peradam est quand
même un ovni sonore plus que musical difficilement compréhensible. Voyez
plutôt : trois pistes dont deux d’entre elles dépassent le quart d’heure
et un ensemble certes cohérent gravitant quelque part entre Noise, musique
drone et Ambient. Cet happening tient plus du maelstrom déglingué voire
franchement étouffant (« Zero the Sky », lente déréliction dont les
structures sont rongées par la rouille) que du simple disque. Pourtant au
milieu, sorte de respiration salvatrice, se glisse l’étrange « Black
Waters Glow », perle intimiste dont les notes sont égrenées par une guitare
grêle tandis qu’un chant incantatoire répand sa mélancolie. Puis, c’est à
nouveau le bruit blanc avec « Phantasmagorical Mapping », masse de
sons grouillante qui paraîtra absurde pour la majorité de la population de la
planète mais qui devrait déclencher de moites érections chez certains. Ces
quinze minutes déroulent en effet un modelé inquiétant forgé à partir de la
copulation entre des guitares Drone et une myriade d’effets électroniques,
cacophonie hypnotique ennuyeuse ou géniale, c’est selon. Que dire de
plus ? Peradam est à l’image de la pierre qui a inspiré son nom : un
diamant brut dont la pureté est constamment parasitée par la corrosion de
plaques bruitistes. Par conséquent, à l’image de la plupart des autres sorties
émanant du très recommandable label Utech Records, cet album (est-ce le terme
adéquat ? On peut en douter…) se vit, se ressent, plus qu’il ne s’écoute.
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