Hordes

vendredi 25 avril 2014

From the grave | Slavia - Strength And Vision (2007)



Strength And Vision est peut-être le premier effort longue durée de Slavia, mais le groupe n’en a pas moins multiplié les éjaculations frénétiques de démos et de EP depuis qu’il a vu la nuit en 1997. Ses membres sont issus de formations telles que Disciplin, Taake ou Koldrann : des poètes donc, des romantiques. Et que font des romantiques lorsqu’ils se retrouvent ensemble ? Ils chantent l’amour, la beauté, l’humanisme… Trêve de plaisanterie. Rien de tout cela bien entendu avec ces lascars qui préfèrent la pénétration sauvage aux tendres caresses et aux doux baisers. Ce méfait envoie donc la purée et démontre en outre que les Norvégiens n’ont pas de leçon pas recevoir des Suédois, les rois de la vitesse supersonique, en terme de violence et de rapidité. Et l’intro empruntée au répertoire classique ne doit tromper personne ainsi que l’outro acoustique « Triolifum Repens », belle comme un chat qui dort : les huit titres révèlent une intensité hallucinante, une brutalité inouïe. Slavia ne connaît pas la vaseline, il perfore le cul à la préhistorique, fait saigner les muqueuses. Pourtant, son black metal reste accessible, voire presque mélodique ( ?), notamment quand il ralentit la cadence pendant la copulation (« The Blasphemic Art », « The Abess Desecrator »…) ou quand il insiste sur les atmosphères poisseuses en érigeant un mur de riffs (le monumental « Pissdrained Castles Of Gold », le rampant « Divided By Three »). Ces perforations des vagins auditifs ne rechignent pas non plus à varier les plaisirs, trouées par des chants patriotiques ou bien par des sonorités orientales. Mais bon, Strength And Vision va à 100 à l’heure avec des saillies qui oscillent souvent entre 2 et trois minutes et laisse exsangue à la fin d’un parcours qui dépasse à peine la demie heure. Et quand résonne le temps de deux titres (« Divided By Three », The Abess Desecrator ») la voix possédée du grand Vikotnik, (de DHG, notamment, pour les puceaux qui n’auraient jamais entendu parler de lui) , c’est l’apocalypse de Saint Jean qui se déchaîne. Dans le livret, le groupe se défend de tout message politique, pourtant la roue solaire (discrètement) figurée, la bribe de discours à la Hitler que l’on peut entendre durant quelques instants et les atours guerriers et martiaux infirment quelque peu cette déclaration. Mais cela n’a pas une si grande importance, sauf pour une poignée de pisse-copies gauchistes et soit disant bien pensants qui ne trouveront sans doute rien de mieux que de faire une moue politiquement correct à l’endroit de cet opuscule vigoureux dont l’érection créatrice ne faiblit jamais. Féroce certes, mais Slavia sait atteindre un degré dans le malsain tout à fait admirable. Tendu comme une verge turgescente après deux jours d’abstinence, Strength And Vision devrait ravir tous les (vrais) amateurs de l’Art Noir quand celui-ci sait ne pas oublier d’où il vient… (cT08)


Black Metal | 34:59 | Drakkar Productions




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