Hordes

mercredi 11 juin 2014

Krönik | Blackwülf - Mind Traveler (2014)



Il y a des albums qui s'imposent à vous d'emblée, vous attrapent pour ne plus vous lâcher en une pénétration immédiate. Instantanée mais néanmoins durable. Tel est le cas de Mind Traveler, galette séminale de BLACKWÜLF dont le "Speed Queen" en guise d'amorce accrocheuse met tout le monde d'accord en cinq petites minutes. Tout y est, des grattes orgasmatiques à la rythmique épaisse, du chant puissant aux lourdes mélodies. Bon d'accord mais c'est quoi, BLACKWÜLF ? Une seule réponse possible à cette question : une des meilleures surprises de cette première moitié d'année 2014 en terme de Stoner Rock, le vrai, l'Américain, celui qui a des couilles. D'aucuns jugeront peut-être justement qu'il n'en a pas assez. Pas faux. Pas si gras que ça et ne sentant pas sous les bras, le quatuor californien (d'Oakland, pour ceux que cela intéresse) affiche des traits finalement des plus lisses, en dépit de ces riffs Heavy qui coagulent en un amas de goudron. Il est vrai que le jeu de Pete Holmes propulse souvent Mind Traveler vers des sommets de jouissance, citons à titre d'exemples ses performances jubilatoires et bourrées jusqu'à la gueule de feeling sur "Capp Street" ou "The Prophet". Il est véritablement l'homme de ce disque au format ramassé découpé en huit morceaux pour 34 minutes aussi dynamiques que fiévreuses. Mais en définitive, on se moque pas mal que BLACKWÜLF ne soit pas aussi méchant que souhaité car à la puissance animale celui-ci préfère les lignes mélodiques racées qui frôlent à tous les coups le point G. Chaque titre fonctionne comme une mécanique d'orfèvrerie, autant de bijoux d'écriture, parfois presque psyché (l'excellent "Thunderwitch", "Beastmasters"), souvent assez lents ("Royal Pine"), toujours tenaces à l'image de ce "GNC" fabuleux dont l'entame acoustique cède ensuite la place à une envolée à la fois rugueuse et émotionnelle, piste vallonnée d'une fébrile beauté. Le chanteur Alex Cunningham y brille de mille feux comme sur le reste de l'album d'ailleurs, album qui déroule trop vite ses nombreux trésors, défilant à la vitesse d'un cheval au galop. Pour le coup et pour une fois, on en aurait bien repris une bonne louche de ce Stoner Rock qui fait mouiller les orifices. Rien à jeter au final de ces huit titres  aux allures d'hymnes qui font de Mind Traveler une pépite que tous les amateurs du genre se doivent de posséder d'urgence, assurés d'y trouver la dose de riffs recherchée. (cT14)


Stoner Doom | 34:50 | Wicker Man Recordings | FB





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