Hordes

lundi 5 mars 2012

Drudkh - Eternal Turn Of The Wheel (2012)


La situation que connaît aujourd'hui Drudkh, devenu en l'espace de quelques années, une véritable référence au sein du landerneau noir et atmosphérique, donnant ainsi le branle à une kyrielle de suiveurs plus ou moins inspirés, est pour le moins paradoxale. Alors que le groupe n'a sans doute jamais aussi bien joué, celui-ci peine pourtant à retrouver la réussite de ses offrandes séminales et notamment de Forgotten Legends dont on se rend compte maintenant qu'il n'est sans doute jamais parvenu à le surpasser depuis. La technique employée à ses débuts était plutôt rudimentaire mais ces albums tentaient - et réussissaient ! - avant tout à capturer des vibrations, un feeling sinistre et la beauté des forêts ukrainiennes lorsque celles-ci sont incendiées par l'automne. Avec seulement quelques notes minimalistes, Roman Saenko faisait jaillir une tristesse infinie, sentiment qui a toujours réclamé sincérité plus que virtuosité. Le constat est d'ailleurs le même, dans un genre différent, avec Anathema qui suintait à ses débuts un désespoir qu'il est désormais incapable de restranscrire. 

Tout cela pour dire qu'il est de bon ton, entre l'injustement méprisé Tales Of Wanderings de Old Silver Key  et la doublette Microcosmos/Handful Of Stars, de jeter l'oprobe sur un Saenko auquel on reproche l'effrené stakhanovisme, hyper productivité qu'on lui a pourtant toujours connu, même au temps du vénéré Hate Forest. L'homme devrait peut-être, il est vrai, prendre plus de temps entre deux albums. C'est la première impression qui s'impose à l'écoute de Eternal Turn Of The Wheel, annoncé par les Ukrainiens eux-même comme un retour aux sources après un dernier opus aux (timides) véleités évolutives qui ne furent pas - à tort d'ailleurs - du goût de tous. 

Encore une fois, l'oeuvre défile très vite, n'atteignant même pas la quarantaine de minutes, selon les habitudes du groupe. Encore une fois, celui-ci nous (re)sert un prologue instrumental "Eternal Circle" qui, égrené par une guitare squelettique, tient moins de l'accessoire que prévu. Puis déboule le long "Breath Of Cold Black Soil" où l'inamovible Thurios crache sa haine avec sa puissance coutumière. Ce qui s'impose certainement comme le meilleur titre du lot avec sa seconde partie plus lancinante et ses cassures, renoue effectivement avec le Black Metal épique vibrant de cette slavité sur laquelle s'est très tôt bâtie Drudkh tandis que les guitares grésillantes grattant la terre ocre renvoient au sombre Blood In Our Wells. Dommage que le groupe se soit senti obligé d'y glisser quelques nappes de claviers qui ne justifiaient pas. "When Gods Leave Their Emerald Halls se nourrit du même humus rapide mais est tavelé d'une influence plus dépressive que dessinent de lointains hurlements. Un bon titre, en-deça toutefois de son prédécesseur. En tout cas, ces deux traversées épiques sont à même de rassurer la vieille garde.

A partir de "Farewell To Autumn's Sorrowful Birds", Eternal Turn Of The Wheel adopte un tempo plus lent, plus mélodiques aussi, où les couches synthétiques dominent.. Un peu trop. Malheureusement, quand bien même cette troisième piste voit son pouls s'emballer en milieu de parcours. On lui préfèrera "Night Woman Of Snow, Winds And Grey-Haired Stars" où, étonnement, les lignes de basse de Krechet gronde. Ce morceau, qui aurait pû figurer sur Handful Of Stars, témoigne que Drudkh n'a en réalité pas vraiment renoncé à progresser, équilibre précaire entre le réveil d'un majestueux passé et une envie d'évoluer que cette neuvième offrande tente d'atteindre. 

Réussira-t-elle à réconcilier les fans de la première heure des Ukrainiens regrettant  une tendance soit à tourner en rond (Estrangement, Microcosmos) soit à s'éloigner quelque peu du terreau originel ? Rien n'est moins sûr. Eternal Turn Of The Wheel demeure certainement un bon album comme Drudkh sait toujours en fabriquer mais la beauté séculaire et un peu austère qui nimbait autrefois Forgotten Legends semble toutefois s'être évaporée à tout jamais. Mais, faussement simple, se nichent en lui beaucoup de richesses que seules de nombreuses écoutes peuvent mettre à jour. Reste que, en dépit de ses qualités, dont le retour à une forme de haine n'est pas la moindre, on a néanmoins le sentiment d'être passé à côté d'un plus grand disque encore... 7.5/10 (La Horde Noire)





The situation facing today Drudkh, become in a few years, a benchmark within the landerneau black and atmospheric, giving the impetus to a host of followers more or less inspired, is somewhat paradoxical. While the group has probably never played as well, it just yet to regain the success of his seminal offerings including Forgotten Legends which we realize now that it is probably never reached the overcome since. The technique used in its early days was rather crude but these albums tried - and succeeded! - Primarily to capture vibration, a feeling sinister beauty of the forests where they are burned by the fall. With only a few notes minimalist, Roman Saenko did gush infinite sadness, a feeling which has always demanded more sincerity than virtuosity. The finding is also the same, in a different genre, with Anathema oozing desperation in its infancy it is now unable to restranscrire.

All this to say it is fashionable among the unjustly despised Wanderings Tales Of Old Silver Key and the doublet Microcosmos / Handful Of Stars, throwing the oprobe on Saenko which is alleged the unbridled Stakhanovism, hyper productivity that he has always known, however, even at the time of the venerated Hate Forest. Man should perhaps, indeed, take more time between albums. This is the first impression that is required to listen to Eternal Turn Of The Wheel, announced by the Ukrainians themselves like a homecoming after a last opus (timid) véleités that were not scalable - wrongly for that matter - to everyone's taste.

Again, work quickly scrolls, not even reaching the forty minutes, according to the habits of the group. Again, this, we (re) used an instrumental prologue "Eternal Circle" that ginned by a skeletal guitar, is less than expected of the accessory. Then tumbles along "Cold Breath Of Black Soil" which irremovable Thurios spits his hatred with his customary power. Certainly the right thing as the best title of the lot with the second part of its most avid and breaks, actually revives the epic Black Metal on vibrating this Slavite which was built early Drudkh while sizzling guitars scraping the earth refer to dark ocher Blood In Our Wells. Too bad the group felt obliged to slip a few layers of keyboards that do not justify. "When Gods Leave Their Emerald Halls humus feeds the same fast but is speckled with a depressive influence that draw more distant screams. A good title, but this side-by his predecessor. Anyway, these are two epic voyages to able to reassure the old guard.

From "Sorrowful Farewell To Autumn's Birds," Eternal Turn Of The Wheel takes a slower tempo, more melodic too, where the synthetic layers dominate .. A little too much. Unfortunately, even this third track sees his pulse racing in midcourse. He prefers "Night Woman Of Snow, Winds And Grey-Haired Stars" where, surprise, the bass lines Krechet rumbles. This piece, which could appear on Handful Of Stars, demonstrates that Drudkh has actually not really given up progress, precarious balance between the awakening of a majestic past and a desire to evolve as the ninth offering seeks to achieve .

Does it succeed in reconciling the fans of the first hour of Ukrainians regretting a trend is going in circles (Estrangement, Microcosmos) is to move away somewhat from the original soil? Nothing is less certain. Eternal Turn Of The Wheel is still definitely a good album like Drudkh knows but still make the ancient beauty and a little austere once haloed Forgotten Legends seems to have evaporated forever. But, deceptively simple, nestle in him much wealth that only many plays can update. Still, despite its qualities, whose return to a form of hatred is not the least, was still felt to be spent next to a larger disk yet ... 7.5/10

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