Roger Brunet avait tort : le déterminisme existe. Démonstration scandinave avec l'exemple du Doom. Comme on distingue un Black Metal norvégien, suédois et finlandais, la même séparation peut être établie avec le Doom. Si le pays des mille lacs est réputé pour sa chapelle extrême et funéraire (Tyranny), la terre historique de l'art noir, pour son approche du genre plus granitique et atmosphérique (Funeral), la Suède quant à elle, reste attachée aux fondamentaux, sans doute car s'y est très tôt développée une scène de ce type, que l'on songe à Candlemass ou Solitude Aeturnus... Mais peut-être que cela n'a rien à voir.
Reste que l'on n'est pas étonné d'apprendre que Anguish, dont il est question dans cette chronique, nous vient de ce territoire à la position médiane en Europe du Nord tant il exalte les valeurs traditionnelles, celles qui fondent le Doom depuis les riffs matriciels de Black Sabbath et autre Pentagram, Golem aux pieds figés dans le marbre. Lourd et monolithique, Through The Archdemon's Head est une manière de leçon. Ne réussissant jamais à passer la seconde, le tempo demeure englué dans une lenteur pétrifée. Des guitares épaisses et roots de chez roots à la batterie solidement ancrée dans un substrat sentencieux, sans oublier un chant misérable (dans le bon sens du terme) qui semble pleurer toute la douleur du monde, celui-ci, par trop monotone, s'avérant son seul (relatif) point faible, malgré une tessiture un peu rude qui lui confère une petite personnalité, les musiciens sont à l'unisson dans l'expression d'une douleur pachydermique.
Ne cherchez bien entendu pas une quelconque originalité chez les Suédois, il n'y en a pas, encore qu'ils distillent une ambiance parfois assez malsaine, presque infernale ainsi qu'un climat morbide ("Dawn Of Doom" dont la fissure centrale possède le goût du glas) qui les distinguent du tout-venant des sculpteurs de souffrance, mais encore une fois, le Doom n'est pas une question de révolution, ce qu'il n'a d'ailleurs jamais été, plutôt une question de foi. D'authencité aussi. La Sainte chapelle ne triche pas, sachant reconnaître ses vrais fidèles des brebis galeuses. Anguish fait donc partie des premiers.
"Book Of Fox", qui gronde des accords telluriques libérés par des cordes directement reliées aux arcanes de la terre ou bien encore "Lair Of The God", dans les veines duquel coule un sentiment d'inexorabilité absolu, respectent à lettre le cahier des charges qui a présidé à leur conception, classiques et lestés d'un son ultra massif, écrin idéal et garanti sans OGM. Du Gogotha épique de plus de dix minutes (le terminal "Morbid Castle") à la longue mise en bouche qui semble ne jamais vouloir céder sa place ("When The Ancients Dare To Wait"), Anguish emploie toutes les ficelles, aboutissant à un édifice colossal aux arêtes tranchantes, d'une grande pureté de traits.
Oeuvre austère, Through The Archdemon's Head manque de charme et de beauté mais il a pour lui une simplicité, celle des petits artisans, honnêtes et sincères. 7/10 (La Horde Noire)
Roger Brunet was wrong: there is determinism. Demonstration by the example of Scandinavian Doom. As we can see a Black Metal Norwegian, Swedish and Finnish, the same separation can be established with the Doom. If the country of thousand lakes is known for its extreme and funeral chapel (Tyranny), the historic land of the black art, for its approach to gender and atmospheric more granitic (Funeral), Sweden, meanwhile, remains committed to the fundamental , probably because there is very early developed a scene like this, that we think of Candlemass or Solitude Aeturnus ... But maybe it has nothing to do.
Remains that one is not surprised that Anguish, mentioned in this column comes from this area to the middle position in Northern Europe as it celebrates traditional values, those that support from the Doom matrix riffs of Black Sabbath and Pentagram other, Golem feet frozen in marble. Heavy, monolithic, Through The Daemon's Head is a way of lesson. Does not successfully move to the second, the tempo remains mired in a slow pétrifée. Guitars and thick roots of roots in the battery firmly rooted in a substrate sententious, not to mention a song miserable (in a good way) that seems to cry all the pain of the world, it, too monotonous, s' proving his only (relative) weakness, despite a rather rough range that gives it a little personality, the musicians are in unison in the expression of pain elephantine.
Look no of course not any originality in Swedish, there are none, yet they exude an atmosphere can be quite unhealthy, almost infernal climate and a morbid ("Dawn Of Doom" whose central fissure has the taste of bell) that distinguish them from all comers of the sculptors of suffering, but again, the Doom is not a question of revolution, it has also never been more a matter of faith. On the authenticity too. The Holy Chapel does not cheat, knowing how to recognize his true followers of the black sheep. Anguish is part of the first.
"Book Of Fox", rumbling agreements telluric released by ropes directly connected with the mysteries of the earth or even "Lair Of The God", in whose veins flows a sense of inevitability absolute respect to the tender letter loads that presided over their design, a classical and weighted his ultra massive, perfect setting and GMO free. Gogotha the epic of more than ten minutes (the terminal "Morbid Castle") in the long mouthing that never seems to give way ("When The Ancients Dare To Wait"), Anguish employs all the tricks, leading to a colossal edifice of sharp edges, high purity of lines.
Implement austere, Through The Daemon's Head lacks charm and beauty but for him it has a simplicity that small craftsmen, honest and sincere. 7/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire