Hordes

dimanche 3 novembre 2013

Chronique : Leafblade - The Kiss Of Spirit And Flesh (2013)



S'il ne lui doit pas tout et nonobstant donc le talent de Sean Jude, qui en  est l'âme,  il n'en demeure pas moins que sans le patronage d'Anathema, Leafblade n'aurait certainement pas rencontré la même exposition et son premier album, Beyond Beyond, le même succès. La présence de Danny Cavanagh, avec lequel Jude forme le duo autour duquel le projet s'est développé, aussi bien sur scène qu'en studio, a nécessairement rameuté les fans de la dernière partie de carrière des anciens piliers du UK Doom. Ceci dit et alors que Leafblade s'est mué entre temps en un véritable groupe, enrichi d'une solide section rythmique (soit Kevin Murphy, ex Valle Crucis et Daniel Cardoso, d'ailleurs actuel batteur d'Anathema  !), quatre ans séparent le galop d'essai de The Kiss Of Spirit And Flesh, pourtant composé en grande partie durant l'année 2010. Il semble qu'aucun label ne souhaitait le distribuer. Le salut vient donc encore fois d'Anathema puisque que c'est K-Scope qui récupère le bébé, offrant du coup à ses auteurs de rejoindre sa famille de cœur. Le passage d'Aftermath à l'écurie dominée par Steven Wilson (Porcupine Tree, faut-il le rappeler ?) traduit bien le glissement de sonorités autrefois forestières et champêtres vers des modelés désormais plus atmosphériques cependant que le recrutement d'un bassiste et d'un batteur à temps plein confère une force inédite à cette musique aussi élégante que charmante bien que toujours empreinte d'une espèce de spiritualité poétique. Cette évolution se lit surtout sur "Bethelem", amorce quasi progressive puis "Oak Machine" au souffle puissant, écrins au demeurant superbes où se nichent toujours ces lignes de guitares boisées et le chant fragile du maître des lieux, à l'inspiration inchangée. Autre sentinelle captant notre intention, l'émotionnel "Portrait", longue respiration terminale toute en arpèges épurés et qui peu à peu s'élève comme la brume avant de mourir délicatement. Entre ces trois échappées, l'œuvre vibre aux accents acoustiques de ces guitares belles comme un chat qui dort. La partie centrale de "The Hollow Hill", que tapissent aussi des nappes de claviers, procure des frissons, tout comme le court instrumental - seuls quelques chœurs l'animent - "Fushia" dont les couleurs médiévales le rapprochent de Beyond Beyond. Plus rock ("Sunset Hypnos", "Thirteen"), moins personnel sans doute aussi, The Kiss Of Spirit And Flesh est un album lumineux qui ne décevra pas ceux qui ont découvert le groupe il y a quatre ou cinq ans et devrait lui permettre d'attirer un autre public, celui de l'école K-Scope. 




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