Hordes

mardi 5 novembre 2013

Chronique : Lord Dying - Summon The Faithless (2013)




Où Relapse continue de signer tout ce qui passe en matière de Sludge velu, tout ce qui frétille d'une queue grasse, épaisse, crachant une semence qui sent la sueur et la bière. Pour le meilleur ou pour le pire. Lord Dying est entre les deux, formation typique de cette scène US dont elle porte tous les stigmates, du chant énervé et goudronneux à cette puissance testiculeuse qui laboure tout sur son passage, sans vraiment chercher à en révolutionner aucun, High On Fire dans le viseur. Forcément.  Originaires de Portland, les mecs usinent avec Summon The Faithless leur première enclume après une démo éponyme qui leur a permis d'être remarqués par le célèbre label. Autant le dire d'emblée mais vous l'aurez déjà compris, l'originalité est ici aux abonnés absents. Cela pourrait nous suffire à passer notre chemin. Mais non car Lord Dying, sans posséder la terreuse démesure de la bande à Matt Pike, dont il est un peu une version expurgée, n'a franchement aucune leçon à recevoir de personne en matière d'énergie brute et de lourdeur de mammouth en colère. Du coup, l'album s'enfile d'une traite,  à l'image d'une bonne mousse. Inconnus peut-être, les Américains maîtrisent toutes les ficelles du genre, assenant de fait un Sludge pachydermique, bloc ramassé craquelé d'éclairs Heavy voire presque Thrash lorsque le rythme se fait implacable, mutant en une machine de guerre avide de sang, comme l'illustre le puissant "Dreams Of Mercy", emporté par des rouleaux de batterie tellurique et mangeuse d'espace. Concentré d'une urgence épidermique, Summon The Faithless agrège huit titres extrêmement denses que secouent de profondes vibrations souterraines et propulsés par une énergie du feu de dieu ("Greed Is Your Horse"). Alternant crachats fiévreux de l'acabit de "Descend Into External" ou de "What Is Not.. Is" et abyssales perforations Doom telles que "Perverse Osmosis" et "In A Brightful State Of Gnawed Disemberment", Lord Dying fait montre d'une insolente réussite, multipliant les coups de boutoir plombés. Rien que du déjà entendu certes et en mieux parfois, chez High On Fire donc, mais il est toutefois permis de trouver ce galop d'essai, qu'aucune véritable faiblesse ni baisse de régime ne viennent en freiner la course en avant vers une issue apocalyptique, imparable et solide, bourré jusqu'à la gueule d'une sève fielleuse. 




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