Hordes

jeudi 28 novembre 2013

From the grave : Astoroth - Earthly Welking (2011)




Hormis Atrium Noctis et son Black périmé et le doomeux Arbor Ira, quant à lui beaucoup plus recommandable, Naturmacht, jeune et dynamique label, fait honneur à son nom en ne signant la plupart du temps que des projets fortement connectés à la nature, que ce soit sous le prisme de l’ambient (Winternacht, Draumar) ou de l’art noir, dépressif le plus souvent (Blaze Of Sorrow). Astoroth fait partie de ces derniers. Avec sa pochette empruntée au grand Caspar David Friedrich ("Le chasseur dans la forêt") ainsi que le texte d’Heinrich Heine servant de base au titre "Durch den Wald, im Mondenscheine", on se doute bien que la première respiration de ce duo (forcément) germanique, se nourrit du courant romantique du XIXè siècle, source d’inspiration récurente de toute une frange du Black Metal d’Outre-Rhin et dont Empyrium demeure la figure tutélaire. Pour mieux épouser sa muse pastorale, Astoroth privéligie la délicatesse de trait et les tempo plus posés aux déflagrations frénétiques. Seul "Aelinos", qu’introduit néanmoins le chant des petits oiseaux, abore au final une carapace un tant soit peu aggressive sans toutefois se départir d'un réel souci mélodique. Earthly Welting arpente donc plutôt les clairières d’une musique d’obédience dépressive dont il utilise certains invariants tels que le chant écorché (comme sur "Durch den Wald, im Mondenscheine" notamment) ou l’envoûtante lenteur. "Heimker", la tragique piste terminale et surtout "Refugium" que propulsent des lignes de guitares qui percent des paysages aux nuances automnales, possèdent ainsi des allures de déambulations dans le coeur d’une sombre forêt. Malgré tout et exception faite de l’instrumental "Am Hirshweiher", l’œuvre conserve des traits sévères, terreux. Si l'on ne peut que regretter sa trop courte durée (à peine plus d’une trentaine de minutes pour sept titres) et même si cela lui permet de conserver une intensité émotionelle, Earthly Welting n’en demeure pas moins une très belle découverte dans un genre qui subi depuis trop longtemps une forte érosion de sa créativité. Artisan modeste mais sincère, Astoroth réussit avec justesse à capturer et retranscrire l’esprit du romantisme allemand, sans doute mieux que d'autres, plus réputés que lui. (Music Waves 2011)



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