Hordes

mardi 18 mars 2014

KröniK | The Haunting Green - The Haunting Green (2014)



Parfois (injustement) moquée, la scène doom italienne n'est pourtant pas à négliger, se voulant même de plus en plus intéressante. BLACK CAPRICORN, LA CUENTA ou KRÖWNN, pour ne citer que trois exemples récents, témoignent ainsi de cette qualité qui n'a (plus) rien à envier à d'autres chapelles européennes pourtant plus réputées. A ces trois spécimens, nous pouvons en rajouter aujourd'hui un quatrième :  THE HAUNTING GREEN. Alors certes, sa carte de visite éponyme n'est qu'un EP, d'une durée toutefois assez touffue pour ce type de format soit pas loin de 30 minutes au garrot. Certes, le chant hurlé du guitariste Cristiano Perin ne sort jamais vraiment des sentiers (re)battus du Post hardcore. Certes deux des cinq pistes remplissant la rondelle sont instrumentales, empêchant peut-être de juger pleinement ce jeune duo. Oui. Mais non car c'est déjà à travers ces titres où la voix est bâillonnée que l'identité du groupe s'esquisse dans un premier temps, plaintes loin d'être des (in)utilités, que hantent riffs cendreux et claviers fantomatiques. Pulsative et hypnotique ("IIII", courte pause aux confins de l'Ambient) ou magma noir toute en progression ("V"), elles achèvent l'écoute d'une manière curieuse mais non sans inspiration et émotion, sécrétions mélancoliques d'une triste beauté. A ces deux plaintes, nous pourrions presque en rajouter une troisième, qui n'en est pourtant pas vraiment une, la longue intro amorçant "The Mournful Sons" où, avec un sens du malsain qui confine à la transe, le duo répand des atmosphères presque douloureuses, tapi électronique qui hante en réalité tout le menu, tricotant une espèce de cosse charbonneux tout autour de ces compositions d'une puissance organique, laquelle doit autant à la batterie mangeuse d'espace ("Our Days In Silence") entre les mains d'une jeune femme, Chantal Fresco qu'aux câbles de guitare qu'érige son compagnon, fossoyeur d'un puits sans fin qu'aucune véritable lumière ne parvient jamais à éclairer. A l'image de son visuel, l'oeuvre a quelque chose d'une chute, inexorable descente au fond d'une nuit noire comme l'encre. Si le chant perfore les deux tiers de l'album, celui a pourtant des allures de bloc instrumental où les ambiances priment sur des lignes vocales presque figuratives, laissant aux premières tout l'espace pour s'exprimer, pour étirer une toile à la fois trippante et crépusculaire. Sans originalité, nous conclurons ces quelques lignes en affirmant que THE HAUNTING GREEN est un groupe au style encore en gestation, sorte de post-hardcore électronique, mais au potentiel néanmoins évident. A suivre de très près donc, ce que nous manquerons bien entendu pas de faire... (cT14)

Experimental Postcore | 27:54 | FB




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