Label aussi modeste que passionné dévolu à la bonne
vieille tape des familles, il arrive aussi à Schattenkult de publier des
rondelles, format autrement moins chaleureux et Evil que la cassette audio.
Ainsi, coincé au milieu de sa dernière fournée magnétique, il y a Slaughtered
Whores Of Satan, split garanti 100% Black Metal européen. Du méchant qui fait
saigner les muqueuses, du True qui suinte le mal par tous les pores de la peau
meurtrie par de dégueulasses stigmates. Sexe trempant dans le bondage le plus
glauque et satanisme bas du plafond sont les deux mamelles que suce cet hydre à
trois têtes auquel il ne manque ni croix renversée ni pentagramme de rigueur.
Sans doute le plus renommé du lot car presque un dinosaure avec ses dix-sept
ans d'activisme, Akerbeltz entame les préliminaires. Oublions l'inutile intro
"Shadow Keeper", pour se concentrer sur les trois autres méfaits de
l'Espagnol qui maintient tout du long une vigueur brutale et vicieuse,
alternant saillies supersonniques ("Extreme Unction", "Ritual
Assassination") et coup de boutoir plus malsain ("Medieval
Curse"), duquel exsudent des riffs obsédants. Même si on connu l'Ibère
plus inspiré, notamment à l'époque de A Wave Of Darkness par exemple, ces
quatre titres gravés entre 2011 et 2012 assurent le quota de violence et
l'emportent de la tête et des épaules face à la contribution des allemands de
Waffenträger Luzifers et leur Black primitif sans vaseline, presque Punk dans
l'âme. Autant dire qu'on ne retient pas grand chose de cette bouillie
fielleuse, si ce n'est ce "Sado Sathanas", plus rampant que les autres,
démontrant qu'on préfère les teutons lorsqu'ils ne passent pas la seconde.
Enfin, troisième côté de ce triangle impie, Nebrus l'emporte sur deux
compagnons de split et sans efforts. Qu'une femme gueule dans le micro, importe
peu car il faut savoir que Noctuaria en est une, tant ses lignes vocales
hurlent une bestialité toute masculine. Non, ce qui importe est la noirceur
cendreuse de cet art noir qui sait pactiser avec les forces de la nuit, comme
il le montre avec le terminal "Blackera", longue reptation aux
émanations mortifères. Non pas pourtant que les Italiens innovent en quoi ce
soit mais ils déversent une écriture autre plus développée que leurs
devanciers. Ce faisant, ils sauvent à eux seuls ce split sans lesquels celui-ci
aurait vite été oublié... (cT13)
Black Metal | 44:44 | Schattenkult Produktionen
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