Hordes

mercredi 11 février 2015

Krönik | Bog Oak - A Treatise on Resurrection and the Afterlife (2014)



Quand on cite comme sources d’inspiration aussi bien John Carpenter que Darkthrone, Black Sabbath que Hellhammer, outre le fait qu’on a du goût et qu’on ne peut tout à fait être mauvais, l’art qui naît de ces influences à priori hétéroclites se révèle forcement peu aisé à définir même si l’énoncé de ces quelques noms suffit déjà à se faire une image de la bête. Lourde et agressive, brute et évolutive celle-ci devrait-être. Et sera donc. Bog Oak, puisque c’est de lui dont il s’agit, est  un peu tout cela. Ces Californiens creusent la roche abrasive d’un blackened Doom Metal aussi beau que bestial, ambivalence qu’ils puisent déjà dans le chant de Julie Seymour, hurlé le plus souvent mais qui sait devenir clair et ensorcelant durant de parcimonieux et salvateurs instants de grâce pure, manière de remonter vers la surface, vers la lumière pour y reprendre son souffle avant de replonger dans les abîmes de l’indicible. « The Treatise Of Resurrection And The Afterlife » n’a beau être qu’un EP, sa vingtaine de minutes se révèle amplement suffisante. Suffisante car imprimant une tension viscérale, ce court menu parait au final durer deux fois plus longtemps. Suffisante car on sort exsangue d’une écoute âpre et douloureuse, scalpel trempé dans la rouille labourant les chairs autant que l’âme. Suffisante enfin pour mesurer les qualités réelles de Bog Oak dont le nom ne devrait plus tarder à sa répandre comme une traînée de poudre car en quatre saillies, il parvient déjà à marquer les esprits, à laisser son empreinte, à la fois terreuse et déchaînée, noire et souterraine. Dès ‘The Science Of The Afterlife’, une chape de haine s’abat sur le pèlerin peut-être trompé par la présence rassurante de la jeune femme. S’accouplant avec une rythmique tellurique, sa voix crache une bile pleine de rage et de fureur. Et quand le chant clair surgit, c’est comme un maigre oasis qui apparaît avant de s’évaporer aussi vite. Gonflées d’une semence occulte, dressées telle une obscure et ténébreuse turgescence, ces compos grondent d’une puissance aussi charbonneuse que reptilienne, magma bouillonnant d’une négativité intense que déchirent heureusement à chaque fois des éclairs de beauté à l’image de ‘Time Drift Of Seasons’, très certainement un des plus beaux titres de cet album aussi brut(al) qu’énigmatique. (cT2015 | Sound Protest)


Blackened Sludge Doom | 20:28 | Svart Records








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