Hordes

vendredi 16 mars 2012

Tiresia Raptus - Tiresia Raptus (2011)


Ce n'est pas une critique mais reconnaissez qu'il n'y a bien que Black Widow pour oser distribuer un album tel que ce jet séminal de Tiresia Raptus. Parce que celui-ci est italien ? Oui. Parce que celui-ci bricole un rock bizzaroïde ? Surtout.

Ce projet parallèle est né de la volonté d'une poignées d'activistes de la scène métallique romaine, prêchant au sein de la chapelle Doom (Doomraiser, Black Land) ou Gothic (The Foreshadowing) d'explorer la face la plus sombre du rock psychédélique dont ils offrent une vision hallucinée réclamant une une large ouverture d'esprit pour être appréciée à sa juste valeur.

De fait, Tiresia Raptus devrait en laisser pas mal sur le bord de la route avec sa prise de son garantie 100% vintage, ses riffs sous acide et une construction au mieux étrange, au pire confuse. Courte, soit une petite trentaine de minutes à peine, cette œuvre au goût d'inachevé écarte les cuisses avec un petit prologue inquiétant où résonne le barrissement d'un animal inconnu, dérive ensuite entre titres assez rock, piste instrumentale ("Raptus", excellent au demeurant avec ses grattes qui galopent à la Maiden des débuts) ou presque ("Guardiano Della Soglia") pour s'achever sur une note bordélique qui ne ressemble à rien.

Ceci étant, bien que singulier, le début de l'album reste relativement accessible, avec "Memorie Dal Sottosuolo", que berce un chant en italien qui retrouve les envolées colorées de la fin des années 60, cependant que derrière, les instruments, dont une basse toute en rondeur, tissent un canevas feutré aux relents de pipe à eau. C'est délicieux et charmant, porte ouverte sur une période fantasmée synonyme de liberté.

Déjà, "Dal Kimbo" est parasité par des lignes vocales au ton théâtral et des accords intriguants, mais l'ensemble convainc par sa partie instrumentale rythmée. Entre effluves nébuleuses noyées sous les effets, et batterie qui semble ne jamais filer droit, on sent pourtant qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'on commence à s'éloigner du rivage et à perdre pied. Si par la suite, "Viracocha", le morceau le plus Heavy, nous ramène un temps (seulement) sur la terre ferme grâce à sa falaise rythmique et son solo de guitare jubilatoire, la seconde partie du programme nous entraîne dans un no man's land déglingué qui culmine lors du terminal "Jesod" dont la folie l'arrime au progressif crimsonien. Cette voix féminine assez peu agréable finit d'achever même les plus patients.

Avec cet album improbable aux confluents du proto-Doom, du Rock psyché enfumé et d'un Dark prog spatial et ésotérique, prétendre que Tiresia Raptus ne facilite pas l'accès à son univers tient de l'euphémisme. Mais il y aura bien quelques amateurs de trucs bizarres tels que votre serviteur, pour y prendre leur pied et souhaiter que les Italiens n'en restent pas là... 7/10 (Music Waves)



This is not a criticism but acknowledge that there is much to dare that Black Widow distribute an album like this jet seminal Tiresia Raptus. Because it is Italian? Yes. Because it cobbles together a rock bizzaroïde? Especially.

This side project is the brainchild of a handful of activists of the metal scene Roman, preaching in the chapel of Doom (Doomraiser, Black Land) or Gothic (The Foreshadowing) to explore the darker side of rock they offer a psychedelic hallucination claiming an open mind to be appreciated at its true value.

In fact, Tiresia Raptus should leave a lot on the roadside with his miking guarantee 100% vintage riffs and acid under construction at best strange, at worst confusing. Short, a small thirty minutes away, this sense of unfinished work at spreads her legs with a short prologue in which worrying echoes the trumpeting of an unknown animal, then drift between tracks rather rock, instrumental track ("Raptus" moreover with great guitars that gallop to the beginnings of Maiden) or almost ("Della Guardiano Soglia") and ends on a note that messy like nothing.

That said, though singular, the beginning of the album is relatively accessible, with "Memorie Dal sottosuolo", a song that rocked Italian who found the flights of colored late '60s, however, that behind the instruments, which all curvy low, hushed to a canvas weave hints of water pipe. It's delicious and charming, open door over fantasized about freedom.

Already, "Dal Kimbo" is marred by vocal lines in your agreements and intriguing theater, but all convinces with its rhythmic instrumental part. Between scent nebulae deluged effects, and drums that never seems to go straight, we nevertheless feel that we should not much to begin to get off the beach and to lose ground. If later, "Viracocha," the album's most Heavy, brings us one time (only) on land with its cliff rhythm and guitar solo jubilant, the second part of the program takes us into a no man's land dilapidated that culminates in the terminal "Yesod" which ties into the madness crimsonien progressive. The female voice rather unpleasant end to complete even the most patient.

With this album the unlikely confluence of the proto-Doom, Rock psyche and a smoky Dark prog space and esoteric Tiresia Raptus claim that does not facilitate access to his world is an understatement. But there will be some fans of weird stuff like yours truly, to get a kick and hope that the Italians did not stay there ... 7/10

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