Hordes

lundi 6 février 2012

Mondrian Oak - Aeon (2012)


Le genre a été ces dernières années tellement siphonné, tellement vidé de sa substance, ainsi que de sa puissance et de sa beauté, par une kyrielle de traine-savates se contentant d’appuyer sur le bouton "marche" du photocopieur, que la méfiance est de mise lorsque qu’un groupe estampillé Post Metal pointe le bout de ses guitares. A fortiori quand est accolé à l’étiquette tant redoutée le vocable "instrumental". Encore un triste clone de Pelican ou de Russian Circles, se dit-on, souvent à raison.

C’est donc sans trop y croire, malgré ou à cause d’un premier album (Through Early Seed) que, reconnaissons-le, nous n’avons pas eu la chance d’écouter, que l’on commence l’écoute de Aeon, seconde offrande donc, de Mondrian Oak. Ils pourraient être Américains, Australiens ou même Français mais sont italiens, ces musiciens qui, inutile de tourner autour du pot plus longtemps, vont peut-être bien réussir à nous réconclier avec ce style où le médiocre le dispute trop avec la grâce. 

Mais qu’a-t-il de plus cet album, que d'autres non pas ? Peu et beaucoup à la fois en fait. Peu car Aeon prend soin d’aligner comme des pinces à linges sur un fil la plupart des identifiants de l’instrumental Post Machin chose. Compositions fleuves, progression, riffs lourds, paysages sonores où se conjuguent respirations atmosphériques et  puissantes envolées forment le substrat lessivé par les vents que d’autres disques avant lui ont fait souffler. 

Mais là où trop de puceaux du son sans imaginations ne savent pas comment dépasser et encore moins transcender cette poignée d’invariants immuables, Mondrian Oak fait déjà montre d’une personnalité extrêmement affirmée dans la manière de couler son art dans les hauts fourneaux du Doom le plus terreux, chapelle avec laquelle il partage une même douleur désespérée, comme le démontre à grands coups de guitares corsées d’une gangue de tristesse et de glaise, la troisième piste de ce qui est conçu comme un bloc anonyme et indivisible, influence déterminante d’une musique dont on a l’impression qu’elle reste toujours accrochée au sol. 

Pourtant, aussi paradoxale que cela puisse paraître eu égard à cette gravité terrestre, il y a là un sens de l’espace et une manière de remplir celui-ci  tout à fait étonnant. Du haut de ses douze minutes au jus et propulsée par des rouleaux de batterie se fracassant contre une falaise de guitare déchirante de beauté, le titre l'avant-dernier morceau illustre cette constante ambilalence entre l'air et la terre. 

Mondrian Oak signe donc un grand disque de Post Doom astral ouvert sur l'Absolu. Superbe. 8/10 (La Horde Noire)









Gender has been siphoned off in recent years so, so gutted, and its power and beauty, by a string of train-slippers simply press the "on" button on the photocopier, that distrust is necessary when a group stamped Post Metal rears his guitars. A fortiori when the label is attached to the dreaded word "instrumental". Another sad clone of Pelican or Russian Circles, is said to be often right.

So without much hope, despite or because of a debut album (Through Early Seed) that, admittedly, we have not had the chance to listen, that we start listening to Aeon, thus offering second, Mondrian Oak. They might be Americans, Australians or even French but Italian, these musicians who need to beat around the bush any longer, will perhaps do well in this style we réconclier with the argument that the poor too with grace.

But what this album is more, than others not? Little at a time and a lot actually. Aeon takes as little care to align as clothes pegs on a wire most of the instrumental identifiers Post Machin thing. Compositions rivers rise, heavy riffs, soundscapes which combines powerful breathing air flights and the substrate are washed away by the winds than others before him have done hard blow.

But where too many virgins of his imagination without do not know how much less transcend beyond the handful of invariants immutable, Mondrian Oak already shows a very assertive personality in the way of running his art in blast furnaces of Doom the more earthy, chapel with which it shares the same desperate pain, as demonstrated with great bursts of full-bodied guitars with a gangue of sadness and clay, the third track of what is conceived as an anonymous block and indivisible, influence a music which you feel she is still hanging on the ground. However, as paradoxical as it may seem in view of the Earth's gravity, there is a sense of space and how to fill it quite amazing. From its twelve minutes to juice and powered by battery rollers crashing against a cliff guitar heartbreaking beauty, as the penultimate piece illustrates this constant ambilalence between air and earth.

Mondrian Oak sign therefore a large disk of Doom Post astral open to the Absolute. Superb. 8/10

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