Hordes

dimanche 3 novembre 2013

Chronique : Arch Enemy - Tyrants Of The Rising Sun - Live In Japan (2008)



Héritier d’une longue tradition de live capturé au pays du soleil levant (Tokyo Tapes de Scorpions, Live At Budokan de MSG) initié par le Made In Japan de Deep Purple, ce qui n’est pas pour déplaire à Mike Amott, grand fan de hard rock des seventies devant l’éternel, Tyrants Of The Rising Sun représente bien ce qu’est (devenu) Arch Enemy aujourd’hui : une machine. Oui, une machine que rien ne vient jamais gripper, froide et sans magie. Sans folie aussi, contrairement aux performances des dinosaures cités plus haut. Une machine du reste impressionnante par sa maîtrise technique. Tout est en place, tout est carré, ultra efficace. Les frangins Amott démontrent encore une fois quels remarquables duellistes ils sont et Angela est une sacrée bête de scène. Toutes les cartouches tirées font leur trou, accrocheuses, puissantes et mélodiques. Publié sous plusieurs formats (DVD, double vinyle…), ce live enregistré durant la dernière tournée du groupe témoigne aussi clairement de la césure survenue avec l’arrivée de la teutonne derrière le micro avec l’album Wages Of Sin (2001). Son intronisation correspond à une double évolution car elle correspond à la fois à l’explosion commerciale des Suédois en même tant qu’elle les éloigne du death technique des débuts pour enfanter depuis une musique bien plus mélodique, biberonnée au hard rock (les soli de Michael et Christopher sont à ce titre éloquents, ce qui n’enlève rien à leur qualité). Parfois même, les branlettes de manche néoclassiques chères à Yngwie Malmsteen ne sont pas loin (« Intermezzo Liberté »). Alors certes, ca avoine encore sévère, notamment grâce à l’organe furieux de la blonde mais il est tout de même un peu triste de constater que les antédiluviens « Fields Of Desolation », « Dark Insanity » (extrait de Black Earth) et « Silverwing » (Burning Bridges) sont les seuls oripeaux du passé d’une set list qui fait donc la part belle aux quatre derniers opus et notamment au petit dernier Rise Of The Tyrants, représenté par six emprunts, dont « Blood On Your Hands », « The Day You Died », et « Vultures ». Ce live est donc à prendre pour ce qu’il est, une synthèse du Arch Enemy avec Angela Gossow, quand bien même il n’est pas le premier (citons le EP Dead Eyes See No Future et le DVD Live Apocalypse). Pourtant, paradoxalement, malgré ces lignes un peu critiques, Tyrants Of The Rising Sun est très bon. Il est même carrément jouissif quand les deux frères se lancent dans un étalage virtuose écœurant de classe et de feeling (« Snowbound »). Et puis, comment résister à des hymnes de l’acabit de « Ravenous », « Taking Back My Soul », « Burning Angels », Enemy Within » ou bien encore « Nemesis » ? Impossible. Les fans de la dernière période du groupe, auxquels cet album est clairement destiné, seront donc comblés. Ceux qui suivent en revanche Amott depuis Carnage et Carcass, pourront continuer de passer leur chemin. Ils ont pourtant tort car la bonne musique reste de la bonne musique. Et ce que crée aujourd’hui les Suédois en est incontestablement…




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