Hordes

samedi 2 novembre 2013

Chronique : Nymf - From The Dark (2013)




Comme il existe un Doom à la finlandaise, funéraire et autarcique, il existe une école suédoise de la douleur, initiée par Candlemass, Count Raven et consorts, plus directe, n’oubliant pas que le genre est avant tout la déclinaison lente et sacrificielle du Heavy Metal. Aux confins du Death parfois ou fricotant avec le Stoner, le genre trouve dans la Suède une terre fertile actuellement régénérée par une nouvelle génération de musiciens. Moins exposé que Ghost ou Horisont, moins nourri au Hard Rock des années 70 que Skanska Mord, Nymf anime pourtant lui aussi ce renouveau. Constitué, entre autres et pas des moindres, de deux membres du groupe de Stoner Rock, The Graviators au succès commercial grandissant, le chanteur Niklas Sjöberg ainsi que le guitariste Martin Fairbanks, le combo devrait de fait pouvoir compter sur cet actif pour voir son exposition grandir. "From The Dark", sa seconde offrande, devrait en outre l’y aider car celui-ci mérite mieux que son nom éculé, promesse d’une écoute morne et sans surprise mais révélateur néanmoins de la palette sombre avec laquelle sont peints ces treize compositions. Autre sujet qui fâche (un peu), la durée de l’album dont les presque soixante minutes auraient sans doute réclamé quelques coups de ciseaux. Impression renforcée par un menu inégal où le bon cotoie le moyen. Dans la première catégorie, il faut citer le très beau 'The Greatest Burden' qu’achève un solo superbe, le lourd 'Black Core' tavelé de touches de claviers ténébreux, sans oublier 'Fear Of The Doom', au séduisant goût de Heavy des années 90, ‘In The Name Of Vlad’ ou bien encore ‘Life A Giant Orange Sun’, qu’amorce un riff puissant. Bien que bénéficiant par ailleurs d’une prise de son massive et rugueuse, made in Berno Studios et assurée par le maître des lieux et vétéran Berno Paulsson au palmarès - passé - élogieux (Spiritual Beggars, The Haunted), l'album finit par traîner en longueur, tournant au remplissage.  Un zeste de charme et de folie lui font enfin défaut. Dommage enfin que Niklas Sjöberg se sente obliger de forcer son talent, dans un registre trop appuyé qui ne lui sied pas tant que cela. Reste que, en dépit de ce léger déséquilibre qualitatif qui empêche (encore) ses géniteurs d’accéder à l’étage du dessus et freine par conséquent l’enthousiasme à leur égard, "From The Dark" se veut un bon disque de Heavy Doom de série B. Au final, le bilan peut paraître des plus contrastés, le plaisir de l’écouter est pourtant immédiat mais on préfère toutefois le Rock stoner vintage de The Graviators. (Music Waves 2013)



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