Bien qu’acoustique et émotionnel, le neofolk
(attention, rien à voir avec Skyclad et consorts, on en est même à des
années-lumière !) noue plus d’un lien avec le metal, genre pourtant à
première vue plutôt éloigné de ses préoccupations artistiques. Les derniers
Empyrium, Tenhi ou Orplid témoignent notamment de cette passerelle entre ces
deux mondes. C’est qu’ils ont (parfois) en commun ce même désespoir, cette
mélancolie sourde qui fait plus qu’affleurer à la surface d’une musique qui
vient du cœur. Le fait que Those Opposed Record, label underground passionnant
qui œuvre plutôt dans le black metal (Lyrinx, Austere, Kawir…), ait signé un
projet tel que Bosse, prouve aussi cette proximité musicale. Originaire de
Brooklyn, Richard Bosse délivre avec Echoes Of The Forgotten son premier spleen
longue durée après trois démos remarquées. En dépit de sa trentaine de minutes
(ce n’est pas grave), ce recueil, écrit à l’encre noire de la tristesse, est
une pure réussite. Il est bien difficile de ne pas être touché par ces
sonorités squelettiques, dépouillées. Instrumentales et vierges d’atours
électriques, ces six compositions invitent à l’introspection tant elles
sécrètent un sentiment de regret infini. Elles sont à l’image de la vie :
grises, tristes plutôt que suicidaires, déambulations diaphanes qui confinent à
une forme de mysticisme. Ceci dit, malgré son caractère profondément
mélancolique, Echoes Of The Forgotten se pare d’une beauté solennelle, d’une
pureté presque noble. Alors bien entendu, on ne peut pas parler de metal à
proprement dit à l’encontre de Bosse mais tous les naufragés de la vie qui
aiment naviguer dans les effluves du rock atmosphériques (Anathema, Antimatter,
The Gathering…) seraient bien inspirés de jeter une oreille, voire deux, sur
cette œuvre précieuse et douloureuse.
Genre Acoustic Neofolk
Label Those Opposed Records
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