Hordes

mardi 13 mai 2014

KröniK | Monster Truck - Furiosity (2014)

 



Si son nom, référence évidente à ces monstres de la route aux roues gigantesques, sonne comme une promesse plombée, pachyderme sonore nourri au Doom velu nord-américain, Monstrer Truck braconne en réalité bien au-delà de la terre (Stoner) promise car c'est moins le Hard Rock des années 70 qui l'inspire que celui de la décennie suivante. Mais attention, on ne parle bien entendu pas là du metal à paillettes et rimmel, plutôt celui qui rime avec feeling humide et voix chaude. Bref, celui qui a la braguette bien pleine. Bien que préparé par deux premiers EP en guise de préliminaires, "Furiosity" fait partie de ces albums miraculeux qu'on n'attend pas forcément, qui semblent venir de nulle part. La (bonne) surprise n'en est donc que plus grande. Malgré leur jeune âge, ces Canadiens ont tout compris, assénant une grande leçon de Rock tout court. Leur galop d'essai se passe de commentaire et de longs discours, brochette d'hymnes irrésistibles trempés dans une délicieuse sueur bluesy. L'orgue, volubile comme il faut mais sans jamais trop en faire, dégouline de partout. Jouissive, la guitare transpire le feeling par toutes les notes, biberonnée aux héros d'autrefois, Gary Moore et Ritchie Blackmore en tête. Quant au chant, il procure des frissons, le tout chaperonné par une rythmique terreuse du feu de dieu. Certes (trop) court, "Furiosity" enchaîne les orgasmes sans interruption, depuis l'inaugural et remuant 'Old Train' jusqu'au final et bluesy 'My Love Is True'. S'il paraît fastidieux d'énumérer tous ses points G, comment ne pas en citer  au moins quelques uns, ne serait-ce déjà que le jubilatoire 'For The Sun', power-ballad de plus de 7 minutes que n'aurait pas renié le père de 'Parisienne Walkaways' dans lequel la six-cordes atteint des sommets d'émotion. Impossible également de faire l'impasse sur des brûlots accrocheurs de l'acabit de 'Call It A Spade' et ses faux airs de 'La Grange' de ZZ Top, 'Oh Lord', qui voit le chanteur Jon Harvey et le gratteux Jeremy Widerman se répondre comme à la grande époque de Deep Purple, 'Sweet Mountain River' aux lourds aplats ou bien encore 'The Lion'. L'une des grandes forces du groupe tient aussi à sa capacité à généralement tout résumer en l'espace de 3 minutes à peine, voire même moins, à l'image du redoutable 'The Giant', témoin d'une écriture précise et ramassée. Que dire de plus si ce n'est que "Furiosity" place de suite la barre très haut pour Monster Truck, album intense dont l'immédiate simplicité cache en fait un sens de la composition qui fait mouche. Presque inconnus jusqu'à présent, gageons que ces quatre Canadiens ne devraient plus le rester bien longtemps ! (cT14)


Hard Rock | FB



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