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mardi 10 avril 2012

Amorphis - The Beginning Of Times (2011)


Débutant dans une veine Death/Doom au début des années 90, pour peu à peu larguer les amarres du Metal extrême avec l'arrivée de Pasi Koskinen, chanteur pourtant habitué au registre caverneux aussi bien avec Ajattara que Shape Of Despair, le point culminant de cette évolution ayant été atteint avec le floydien Far From The Sun en 2003, Amorphis n'a eu de cesse, durant une décennie, de changer de peau, faisant montre d'une belle liberté artistique. Or depuis l'embauche du néanmoins remarquable Tomi Joutsen derrière le micro, les Finlandais, peut-être conscients d'être allés trop loin avec le dernier album animé par Koskinen, semblent avoir jeté leur dévolu (définitivement ?) sur un Metal plus mélodique que mélancolique, à peine enténébré par l'organe de son troisième vocaliste, lequel alterne toujours avec aisance et brio lignes de chant clair et voix d'outre-tombe.

The Beginning Of Times est le quatrième opus sous cette mouture. Le groupe qui, entre le DVD live Forging The Land Of Thousand Lakes et la collection Magic & Mayhem, n'a pas chômé depuis deux ans, y livre ce qu'il sait faire de mieux. Il le fait donc très bien et les fans pas trop exigeants devraient y trouver de quoi picorer. Amorphis possède cette science précieuse de l'hymne immédiat qu'une seule écoute suffit à s'accrocher à la mémoire, témoins les "Mermaid", introduit par une présence féminine séduisante que l'on croisera de nouveau sur "Southsayer", et autre "My Enemy", qualité qui lui permet de sauver les meubles.

Mais il n'en demeure pas moins que ce nouvel essai renvoi l'image de musiciens qui se sont contentés du minimum syndical là où nous étions nombreux à attendre un disque à la hauteur du superbe Skyforger, certainement une des pierres angulaires de leur carrière, avec ses touches folkloriques qui paraissent cette fois-ci avoir été mises en jachère. Phagocyté par des claviers qui se taillent la part du lion ("Crack In A Stone", "Reformation"), The Beginning Of Times se voile donc d'une certaine déception eu égard à très belle tenue de son prédécesseur. Toutefois, les Finlandais ont du métier et ce faisant, ils se délestent d'une poignée de pépites comme ils en ont le secret, de "Song Of The Sage" à "Beginning Of Time", conclusion empreinte d'une certaine tristesse. Ses notes orientales de même que ses guitares entêtantes en font l'apogée d'une écoute qui serait sinon sans réelles surprises.

A l'arrivée, cette dixième cuvée, loin du (re)commencement que son titre pouvait laisser entrevoir, se révèle être un cru honnête. Mais Amorphis peut mieux faire que cet album somme toute un peu facile, bien qu'il ne saurait suscité la moindre critique quant à sa réalisation d'où émerge un Tomi Joutsen qui semble faire partie du groupe depuis toujours. Un groupe qui serait bien inspiré de renouveler sa formule comme il a su constamment le faire durant la première partie de sa carrière. 7/10 (Music Waves)




samedi 7 avril 2012

Amorphis - Forging The Land Of Thousand Lakes (2010)


Il est loin désormais le temps où les Made In Japan, On Stage, Live Killers ou Live After Death, pour n’en citer que quelques uns, enflammaient les platines. Ca fait une paye maintenant qu’il nous a pas été donné d’écouter un live mythique et, nonobstant les qualités incontestables d’Amorphis, ce n’est pas ce Forging the Land of Thousand Lakes qui devrait venir combler ce vide. 

Pas suffisamment de folie, de démesure. De magie également. Ce manque ne fait de ce premier témoignage en public des Finlandais un mauvais disque, seulement un live de plus quand on attendais - espérait - un enregistrement promis à devenir un mètre-étalon du genre. Ce n’est donc pas le cas. 

Il n’en demeure pas moins que cette double ration, qui se décline sous plusieurs formats, auditif et visuel, mérite le détour, davantage un habile panachage d’une carrière exemplaire qu’un instantané. Pourtant, étonnamment (ou non), Amorphis ne privilégie nullement l’ère Tomi Joutsen, quand bien même le petit dernier, le merveilleux Skyforger, a droit à plusieurs emprunts (dont les superbes « Silver Bride », « Sampo » ou « Sky Is Mine ») pour galoper parfois sur des terres plus abruptes, celles des débuts et des légendaires Tales from the Thousand Lakes (« Black Winter Day »…) et Elegy (« My Kantele »), tandis que la période la plus progressive n’est pas oublié (c’eut été regrettable). Les Finlandais jouent même les archéologues en exhumant l’antédiluvien « Sign From the Northside », tiré du premier opus The Karelian Isthmes ! 

Sinon, il va sans dire que le groupe est au taquet livrant une performance qui ne saurait susciter la moindre réserve. C’est très bien fait donc, les fans seront certainement comblés cependant que les néophytes y trouveront une idéale porte d’entrée menant à la découverte de cette entité majeure du metal des années 90/2000. Toutefois l’impression de départ demeure. Forging the Land of the Thousand Lakes se révèle être un bon live car les tous ses titres sont de petits bijoux d’écriture et d’interprétation, mais un live dont on imagine mal qu’il marquera son temps et donc encore moins l’histoire. Ne boudons toutefois pas notre plaisir… 7/10

A lire : Skyforger (2009), The Beginning Of Times (2011)



jeudi 5 avril 2012

Amorphis - Skyforger (2009)


Il existe un style, une méthode Amorphis dont ses membres ne se sont jamais départis et qui repose sur un sens de l'écriture précis, sur des titres ciselées, courts généralement plutôt que calibrés, illuminés par des refrains aisément mémorisables et par des guitares qui tissent des mélodies efficaces qui s'accrochent au caberlot aussi vite qu'une nymphomane à un mâle. 

Que l'on adhère ou pas à son évolution, le groupe n'a jamais réellement déçus, quand bien même il s'est peu à peu éloigné des rivages death metal (toujours très mélodiques toutefois) de ses débuts. Intéressant d'ailleurs de voir comment beaucoup de formations de la même génération ont suivi des parcours identiques (Paradise Lost, Anathema...). 

Mais depuis l'embauche de Tomi Joutsen chargé de tenir le micro suite au départ de Pasi Koskinen, les Finlandais semblaient vouloir renouer, quoique timidement, avec leur passé. Moins atmopshériques que leurs récents aînés, Eclipse et Silent Waters bénéficiaient du chant tour à tour velouté ou plus agressif du nouveau venu qui a su faire oublier son pourtant remarquable prédécesseur, ce qui n'est pas un mince exploit. 

Etonnement, Skyforger, leur nouvelle livraison, si elle s'inscrit dans leur sillage, louche pourtant, sans en être non plus une photocopie,  vers le sublime Far From The Sun (2003), dernier album avec Koskinen et sans doute le plus progressif du lot. En plus musclé néanmoins. L'ensorcellant "Sky Is Mine" aurait ainsi pu se glisser sans mal au beau milieu des chansons qui le structuraient. 

Joutsen a pratiquement rangé au placard son chant death, moins présent que sur les deux précédents albums, sauf sur "Majestic Beast", par ailleurs un des titres les plus sombres que les Finlandais aient sans doute composé depuis des lustres et ce, en dépit des nappes de claviers hantées avec ce son de Mellotron à la King Crimson, qui l'enveloppent tel un linceul, voire sur certains couplets et, bien que dans une moindre mesure, sur "Sampo", longue pièce (plus de six minutes toute de même) qui ouvre l'album sur une note inhabituelle. Il s'agit en effet d'un morceau très progressif, coloré d'un panel d'ambiances et guidé par ces riffs entêtants dont Esa Holopainen a le secret. 

Sinon, Skyforger, oeuvre équilibrée que l'on sent toujours conduite par une ligne droite et cohérente, aligne dix chansons toutes excellentes. Un vrai travail d'orfèvres. Ecoutez les imparables "From The Heaven Of My Heart", que réhausse de jolies parties de piano, "Silver Bride" (zébré lui aussi de quelques parcimonieuses voix d'outre-tombe) pour vous en convaincre. Ces petits bijoux ne vous quittent plus ; vous vous surprenez à les fredonner tout le temps, sous la douche, même en faisant l'amour ! 

Que dire de plus ? Si... Un - très léger - bémol, toutefois : la première moitié, irrésistible car elle concentre les pépites les plus accrocheuses, fait de l'ombre à la seconde, pourvu de titres peut-être moins évidents (le plus complexe "Highest Star", qu'introduit des touches folkloriques, le fabuleux "Skyforger", avec ces quelques teintes celtiques et  ses choeurs ou "From Earth I Rose" qui s'achève sur de discrets arpèges ), bien que tout aussi réussis et travaillés. 

Ce neuvième opus d'Amorphis se révèle donc être encore un sans-faute, plus inspiré encore que ne l'étaient Eclipse et Silent Waters, en tout point superbes pourtant, juste milieu habile entre ceux-ci et les derniers opuscules de l'ère Koskinen et a de fortes chances de s'imposer comme une des pierres angulaires de la discographie des Finlandais qui n'en manque déjà pas... 8.5/10


 


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