Hordes

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samedi 7 avril 2012

Amorphis - Forging The Land Of Thousand Lakes (2010)


Il est loin désormais le temps où les Made In Japan, On Stage, Live Killers ou Live After Death, pour n’en citer que quelques uns, enflammaient les platines. Ca fait une paye maintenant qu’il nous a pas été donné d’écouter un live mythique et, nonobstant les qualités incontestables d’Amorphis, ce n’est pas ce Forging the Land of Thousand Lakes qui devrait venir combler ce vide. 

Pas suffisamment de folie, de démesure. De magie également. Ce manque ne fait de ce premier témoignage en public des Finlandais un mauvais disque, seulement un live de plus quand on attendais - espérait - un enregistrement promis à devenir un mètre-étalon du genre. Ce n’est donc pas le cas. 

Il n’en demeure pas moins que cette double ration, qui se décline sous plusieurs formats, auditif et visuel, mérite le détour, davantage un habile panachage d’une carrière exemplaire qu’un instantané. Pourtant, étonnamment (ou non), Amorphis ne privilégie nullement l’ère Tomi Joutsen, quand bien même le petit dernier, le merveilleux Skyforger, a droit à plusieurs emprunts (dont les superbes « Silver Bride », « Sampo » ou « Sky Is Mine ») pour galoper parfois sur des terres plus abruptes, celles des débuts et des légendaires Tales from the Thousand Lakes (« Black Winter Day »…) et Elegy (« My Kantele »), tandis que la période la plus progressive n’est pas oublié (c’eut été regrettable). Les Finlandais jouent même les archéologues en exhumant l’antédiluvien « Sign From the Northside », tiré du premier opus The Karelian Isthmes ! 

Sinon, il va sans dire que le groupe est au taquet livrant une performance qui ne saurait susciter la moindre réserve. C’est très bien fait donc, les fans seront certainement comblés cependant que les néophytes y trouveront une idéale porte d’entrée menant à la découverte de cette entité majeure du metal des années 90/2000. Toutefois l’impression de départ demeure. Forging the Land of the Thousand Lakes se révèle être un bon live car les tous ses titres sont de petits bijoux d’écriture et d’interprétation, mais un live dont on imagine mal qu’il marquera son temps et donc encore moins l’histoire. Ne boudons toutefois pas notre plaisir… 7/10

A lire : Skyforger (2009), The Beginning Of Times (2011)



jeudi 5 avril 2012

Amorphis - Skyforger (2009)


Il existe un style, une méthode Amorphis dont ses membres ne se sont jamais départis et qui repose sur un sens de l'écriture précis, sur des titres ciselées, courts généralement plutôt que calibrés, illuminés par des refrains aisément mémorisables et par des guitares qui tissent des mélodies efficaces qui s'accrochent au caberlot aussi vite qu'une nymphomane à un mâle. 

Que l'on adhère ou pas à son évolution, le groupe n'a jamais réellement déçus, quand bien même il s'est peu à peu éloigné des rivages death metal (toujours très mélodiques toutefois) de ses débuts. Intéressant d'ailleurs de voir comment beaucoup de formations de la même génération ont suivi des parcours identiques (Paradise Lost, Anathema...). 

Mais depuis l'embauche de Tomi Joutsen chargé de tenir le micro suite au départ de Pasi Koskinen, les Finlandais semblaient vouloir renouer, quoique timidement, avec leur passé. Moins atmopshériques que leurs récents aînés, Eclipse et Silent Waters bénéficiaient du chant tour à tour velouté ou plus agressif du nouveau venu qui a su faire oublier son pourtant remarquable prédécesseur, ce qui n'est pas un mince exploit. 

Etonnement, Skyforger, leur nouvelle livraison, si elle s'inscrit dans leur sillage, louche pourtant, sans en être non plus une photocopie,  vers le sublime Far From The Sun (2003), dernier album avec Koskinen et sans doute le plus progressif du lot. En plus musclé néanmoins. L'ensorcellant "Sky Is Mine" aurait ainsi pu se glisser sans mal au beau milieu des chansons qui le structuraient. 

Joutsen a pratiquement rangé au placard son chant death, moins présent que sur les deux précédents albums, sauf sur "Majestic Beast", par ailleurs un des titres les plus sombres que les Finlandais aient sans doute composé depuis des lustres et ce, en dépit des nappes de claviers hantées avec ce son de Mellotron à la King Crimson, qui l'enveloppent tel un linceul, voire sur certains couplets et, bien que dans une moindre mesure, sur "Sampo", longue pièce (plus de six minutes toute de même) qui ouvre l'album sur une note inhabituelle. Il s'agit en effet d'un morceau très progressif, coloré d'un panel d'ambiances et guidé par ces riffs entêtants dont Esa Holopainen a le secret. 

Sinon, Skyforger, oeuvre équilibrée que l'on sent toujours conduite par une ligne droite et cohérente, aligne dix chansons toutes excellentes. Un vrai travail d'orfèvres. Ecoutez les imparables "From The Heaven Of My Heart", que réhausse de jolies parties de piano, "Silver Bride" (zébré lui aussi de quelques parcimonieuses voix d'outre-tombe) pour vous en convaincre. Ces petits bijoux ne vous quittent plus ; vous vous surprenez à les fredonner tout le temps, sous la douche, même en faisant l'amour ! 

Que dire de plus ? Si... Un - très léger - bémol, toutefois : la première moitié, irrésistible car elle concentre les pépites les plus accrocheuses, fait de l'ombre à la seconde, pourvu de titres peut-être moins évidents (le plus complexe "Highest Star", qu'introduit des touches folkloriques, le fabuleux "Skyforger", avec ces quelques teintes celtiques et  ses choeurs ou "From Earth I Rose" qui s'achève sur de discrets arpèges ), bien que tout aussi réussis et travaillés. 

Ce neuvième opus d'Amorphis se révèle donc être encore un sans-faute, plus inspiré encore que ne l'étaient Eclipse et Silent Waters, en tout point superbes pourtant, juste milieu habile entre ceux-ci et les derniers opuscules de l'ère Koskinen et a de fortes chances de s'imposer comme une des pierres angulaires de la discographie des Finlandais qui n'en manque déjà pas... 8.5/10


 


mercredi 4 avril 2012

Aun - Black Pyramid (2010)


En l'espace de quelques années, Aun est devenu une des figures les plus passionnantes d'une scène Drone/Ambient où le meilleur (un peu) cotoie le pale suiveur (trop souvent). Et plus le temps passe et plus on mesure combien la mutation du projet au départ simple laboratoire solitaire du canadien Martin Dumais, désormais hydre à deux têtes depuis que Julie LeBlanc, artiste visuel aussi bien que musicienne, l'a rejoint, lui a été bénéfique, gagnant en beauté ce qu'il n'a pourtant pas (tout à fait) perdu en puissance tellurique. 

A force de les souligner sur scène par un kaléidoscope d'images (forcément) lynchiennes, la jeune femme a contribué à donner aux effluves sonores tricotées par son compagnon, une dimension justement plus visuelle. Corrolaire de cette évolution, le Drone forgé par Aun se délite de plus en plus, devenant une masse éthérée. 

Voyant le jour chez Cyclic Law, promotion amplement méritée, Black Pyramid poursuit de fait cette trajectoire aussi bien artistique qu'esthétique, entamée avec Motorsleep et VII respectivement capturés en 2008 et 2009. L'édifice pyramidal flottant au milieu des nuage au centre de sa pochette révèle très justement le contenu dont il est le brumeux écrin. Celui-ci suggère à la fois une élévation et une portée cosmique dont la musique se fait l'écho. 

Loin de simples nappes Ambient accouplées avec des guitares Drone sans âme, Aun possède la capacité rare dans le genre de ne pas se contenter de miser sur la force sombre jaillissant des arcanes de la terre mais au contraire à faire draper son art d'une beauté quasi spectrale. Insaisissable. A ce titre, "Black Pyramid" traduit bien cette qualité, longue pulsation cisaillée de crevasses électroniques dont on imagine sans peine les images qui pourraient les accompagner sur scène tant celles-ci revètent une une portée visionnaire et presque cinémathique. 

Atmosphérique, à l'image de "Phoenix", montée en puissance hypnotique et belle (le monumental "2095" qui grouille de sons teintés d'étrangeté) ou aux confins d'un Krautrock halluciné, comme l'illustre le terminal "Shining", crépusculaire organisme s'abîmant peu à peu dans une brume cotonneuse aux multiples couches staturées et palpitant au son ténébreux d'un pouls obsédant, Black Pyramid a quelque chose d'un dérelict bicéphale à la fois sombre et vaporeux. Ce faisant, il confirme l'écrasante suprématie de ce projet qui réussit là où nombreux échouent car il transcende le genre, le travaille tel un matériau finalement plus malléable qu'il n'y parait. En un mot : immense ! 8/10

A lire : Phantom Ghost (2011)



mardi 3 avril 2012

Amon Amarth - Twilight Of The Thunder God (2008)


A l’instar de son aîné Bolt Thrower, vétéran dont il se réclame de part une même affection pour un death metal mid tempo lourd et implaccable, Amon Amarth n’enfantera sans doute jamais un mauvais disque tout comme on ne le surprendra jamais en flagrant délit d’évolution. Pour faire simple, si vous aimez un titre des Suédois, vous aimerez alors tout son catalogue. 

Bien entendu, certains opus se révèlent meilleurs que d’autres, ainsi le petit dernier, Twilight Of The Thunder God , très bien produit par Jens Bogren, surpasse allègrement de la tête et des épaules son prédécesseur, With Oden On Our Side (2006). Il est même une manière de consécration pour le groupe. Qu’il est loin désormais le modeste drakkar qui partait guerroyer avec sous le bras son premier glaive, Once Sent From The Golden Hall ! Les Vikings ont bien grandi et sont devenus aujourd’hui de fiers conquérants au succès toujours plus grandissant. 

Les moyens déployés par Metal Blade pour la sortie de cette septième cuvée d’hydromel (quel luxueux packaging en digibook format A5 avec en sus un DVD live capturé au Summer Breeze en 2007 !) comme la présence d’invités prestigieux tels que le guitariste Roope Latvala (Children Of Bodom) qui vient taper le solo sur le massif « Twilight Of The Thunder God », Lars Petrov (Entombed), gueulant sur « Guardians Of Asgaard » ainsi que les poseurs d’Apocalyptica sur le néamoins très beau « Live For The Kill » attestent de l’aura atteinte par Amon Amarth à force de nombreux combats. 

Les Scandinaves maîtrisent parfaitement leurt style, un style parvenu à maturité. Ramassées, puissantes, ces dix compositions progressent comme des panzers lors de l’invasion de la Pologne, elles sont comme Atilla : l’herbe ne repousse pas derrière leur passage. Elles érigent un mur imprenable dont les guitares sont le ciment. Le groupe sait toujours aller à l’essentiel, il ne perd pas son temps à parlementer. L’aggression, bien que toujours mélodique, est son unique de mode d’expression. 

Rien à jeter donc car Amon Amarth a corrigé le principal défaut qui plombait ses anciens assauts, à savoir une trop grande uniformité. Homogènes (ce qui ne veut pas dire uniformes !), tous les titres font mouche. Mention particulière, outre ceux déjà cités, à « Where Is Your God ? », « The Hero » et le majestueux « Embrace The Endless Ocean », longue épopée propulsé par un souffle épique envoûtant.  

Avec Twilight Of The Thunder God, les Suédois viennent très certainement de donner naissance à leur chef-d’œuvre, un album à même de toucher un large public. Il en a le potentiel. Leur participation au Unholy Alliance Tour avec Slayer, Trivium ( ?) et Mastodon, devrait les y aider. 7.5/10



samedi 31 mars 2012

Amesoeurs - Amesoeurs (2009)


Un EP séminal - Ruines humaines - en 2006, suivi d'un split l'année suivante avec Valfunde, l'âme noire de Peste Noire, puis le silence. C'est donc un euphémisme que d'affirmer que ce premier album longue durée d'Amesoeurs était attendu comme un graal par tous ceux qui ont été séduit par ce rock froid aux confins du post black metal, scène dont est issu le guitariste Neige. 

Amesoeurs, une oeuvre en forme de testament car le groupe, visiblement incapable de s'accorder sur son futur, s'est depuis dissout. Mais la déception - immense, que ne peut que succiter cette nouvelle, n'entame en rien le plaisir d'écouter un opuscule qui tient toutes les promesses que ses (petits) aînés avaient fait naître. Amesoeurs a quelque chose d'un kaleidoscope de visions noires, d'images saturées de gris. Il est le tableau sonore, ainsi que visuel grâce au travail du guitariste Fursy Teyssier, d'un charnier urbain, d'une lèpre qui gangrène la civilisation. Le douloureux et absulement sublime instrumental d'ouverture, "Gas In Veins", petit bijou d'écriture qui justifie à lui seul l'achat de ce disque, pose avec beaucoup de justesse le décor. Avec un froid désespoir et une puissance intense (le break final est monumental !). 

S'il n'a bien entendu rien à voir avec le black metal, encore que que des titres tels que "Recueillement" ou "Trouble (Eveils enfâmes), vociférés par Neige, ne puissent passer pour autre chose, cet essai éponyme partage avec cette chapelle le goût pour une forme de décrépitude et pour des riffs qui ouvrent les vannes d'une négativité certaine. La production, minérale, concoctée par Markus Stock (Empyrium, Noekk...) participe aussi de cette dureté sombre. 

Ces onze plaintes écrites à l'encre grise d'une vie morne et sans joie, dérivent entre shoegaze, musique post punk ("Amesoeurs") et metal froid comme l'âme de ces mégapoles sales et inhumaines, ces ruches malades avalées par des relents avariés. Amesoeurs est une oeuvre triste et douloureuse, à l'image du court et émotionnel "I XIII V XIX XV V XXI XVIII XIX - IV V I IV". Le chant fragile de Audrey Sylvain suinte une fébrilité touchante ("Video Girl", "La reine trayeuse") ; sa voix est le vecteur d'une mélancolie qui coule, serpente à travers ces déambulations au charme déglingué, tandis que les paroles libère la vermine désespérée d'une poésie pourrissante et belle à la fois. 

Mais toujours, il y a une aliénation dissonante qui vient polluer les chansons, comme le final de "La reine trayeuse", celui de "Trouble (Eveils infâmes") également. La manière dont le groupe semble détourner le son des cloches d'une église qui se transforme lors des premières mesure de "Heurt", en bruit de ferraille que l'on concasse, est symptomatique de sa vision crépusculaire du monde. "Au crépuscule de nos rêves" justement achève l'écoute sur une note particulièrement sombre. Sans lumière. 

D'une grande maturité, cet album s'impose comme une réussite admirable qui laisse cependant désormais un goût amer dans la bouche car l'on sait qu'il restera malheureusement sans descendance. Bien sûr, tous les membres du groupe participent à bien d'autres projets (Alcest, Forgotten Woods et Lantlôs pour Neige, Les discrets pour Fursy Teyssier...) mais aucun d'entre eux ne pourra sans doute totalement remplacer cette Amesoeurs unique et singulière d'une triste beauté. 8/10

A lire : Valfunde / Amesoeurs (2007)



lundi 20 février 2012

Doris Norton - Raptus (1981 - 2011)


Si le premier nom qui vient à l'esprit en évoquant Antonius Rex et son faux frère jumeau Jacula, est celui de son guitariste et âme noire Antonio Bartoccetti, on ne saurait pour autant minimiser le rôle ainsi que le talent de sa fidèle complice, Doris Norton. Sorte de version féminine et italienne de Klaus Schulze, la belle s'est lancée dans une hallucinante carrière solo à partir de 1980, se posant en pionnière de la musique électronique assistée par ordinateur, allant jusqu'à se faire sponsoriser par Apple (?) et à devenir consultante pour IBM ! 

De fait, toute son oeuvre est bâtie autour d'une recherche, d'une exploration du son informatisé, passion obsessionelle qui trouve sa plus parfaite représentation avec ces clichés où la jeune femme trône au milieu de synthétiseurs et d'ordinateurs. Un peu comme Schulze à la même époque, celle de la trilogie Dig It/Trancefer/Audendity. Et si elle ne possède pas le génie visionnaire et la démesure du teuton, des travaux tels quePersonal Computer (1984) ou Automatic Feeling (1986) dévoilent une véritable artiste car elle y développe un univers aussi personnel que cohérent dans sa démarche. 

Faisant peau neuve pour son trente et unième anniversaire grâce au label Black Widow, Raptus est son troisième album en solitaire, après Under Ground (1980) et Parapsycho (1981). Court opus ou long EP de moins d'une demie heure, il témoigne à merveille de cette quête visant à utiliser l'ordinateur quasiment comme un instrument à part entière. Avec son déluge de nappes électroniques et de sons analogiques, les mauvaises langues argueront - à tort ou à raison - que Raptus a mal vieilli, un peu à l'instar des albums de Schulze cités plus haut, qui restent, il est, vraimoins intemporels que leurs aînés des années 70. 

Mais cela n'empêche pas ces cinq pistes (seulement) de se révéler passionnantes de bout en bout, majoritairement instrumentales et pilotées par une Doris Norton en état de grâce. Inspirée par sa muse informatique, elle tricote un maillage souvent hypnotique, répétitif, annoncant en cela la vague Techno Trance qu'elle contribuera plus tard à développer, auquel viennent se greffer la guitare singulière d'Antonio Bartoccetti ("Drugraptus") ou une batterie synthétique taillée pour les dancefloors ("Erosraptus"). Toujours dynamique, le programme défile très vite, depuis le gigantesque "Psychoraptus" que rythme la voie extra-terrarestre de la maîtresse des lieux jusqu'au planant "Doris Norton Lab", moins rapide que ses prédécesseurs dégorgeant d'effluves torrentielles de minimoogs.

Cette reine de la scène progressive italienne mérite ne pas être oubliée. Quoi de mieux pour cela et pour lui rendre l'hommage justifié que de (re)découvrir ce Raptus étincelant dont on ne remerciera jamais assez Black Widow de l'avoir dépoussiéré... 8.5/10 (Music Waves)



mardi 14 février 2012

Ajattara - Noitumaa (2009)


Avec la régularité du flot menstruel, Pasi Koskinen, planqué ici derrière le sobriquet de Ruoja, crache chaque année ou tous les deux ans (mais pas plus) un nouveau méfait de son jardin secret à lui, Ajattara. Bon, on préférerait que le chanteur soit occupé par Shape Of Despair dont on attend toujours le successeur de Illusion's Play (2004 déjà !) mais ceci est une autre histoire. 

Peut-être a-t-il senti (ou pas du tout) que le groupe commençait à déambuler dangereusement sur la ligne qui sépare inspiration et pilotage automatique, toujours est-il que Noitumaa apporte (enfin !) un peu de sang de vierge frais à la musique des Finlandais. Non pas que Ajattara prenne ses distances avec ses invariants dont il ne se départira de toute façon jamais, à savoir ce black metal primitif, sinistre et particulièrement dépouillé, sans afféteries, mais cette fois il a choisit un format différent, celui de l'album acoustique. Ce choix n'est pas si fréquent au sein de la chapelle noire (on peut toutefois citer dernièrement le Runaldjod de Wardruna par exemple) pour le souligner comme il se doit. 

Les premières écoutes sont pourtant tout d'abord relativement décevantes. La patte du groupe est toujours là, bien présente avec ces titres très courts qui n'excèdent que très rarement les quatre minutes, de même que cette aura occulte qui les imprègne mais Noitumaa donne une image de maladresse. Sans puissance, le menu semble laid et peu agréable à savourer. Et puis, les aller-retour aidant, cette sixième offrande dévoile son intimité peu à peu ; elle commence à ouvrir ses cuisses et le passage, d'abord pénible, se réalise enfin. 

La diction meurtrie de Ruoja nous sert de guide ; il éructe ces paroles en finlandais auxquelles on finit par s'accrocher. Et ce qui semblait pauvre et sans grand intérêt au début se pare progressivement d'une dimension quasi incantatoire. Jamais même, le son du groupe n'a été trempé dans un noir aussi profond, aussi charbonneux. Rituel shamanique aux relents de souffre, Noitumaa sécrète un fluide sale et visqueux cent fois plus evil que bien des étrons chiés par des molosses grimés avec de la peinture piquée à l'école primaire du coin. Et ce qu'il y a de plus remarquable avec cette hostie impie est que l'absence de batterie ou de distorsion ne l'empêche à aucun moment de mettre le feu à l'église. Le chant couplé à des instruments acoustiques suffisent comme allumette. 

Ajattara a certes troqué sa cape pour ne conserver que son squelette mais il reste néanmoins plus black metal que jamais et ce faisant livre probablement l'une de ses œuvres les plus marquantes avec Äpäre. Tout simplement. 7/10

A lire : Äpäre (2006)



samedi 11 février 2012

Y&T - Ten (1990)


Comme son nom l’indique, Ten est la dixième galette de Y&T, en comptant le live sorti en 1985, Open Fire. Mais, malgré ses qualités (nous y reviendrons), l’album s’inscrit dans la période de déclin que le groupe a amorcé avec son prédécesseur, Contagious. Le virage plus commercial entamé avec Down For The Count se poursuit et du line-up classique ne subsiste plus que Dave Meniketti et Phil Kennemore, secondés dorénavant par Stef Burns (guitare) et le mercenaire Jimmy DeGrasso (batterie), Joey Alves ayant quitté l'équipage peu de temps avant la préparation de ce nouvel album.


Le 'vrai' Y&T n’est donc plus, mais ce n’est pas une raison pour bouder, comme certains pisse-copies n'ont pas manqué de le faire lors de sa sortie, notre plaisir face à ce disque convaincant, bien produit par Mike Stone, même si nous sommes loin des heures de gloire de la formation qui nous avait tant emballé à l'époque de Black Tiger. Depuis 1982, le contexte a évolué et, exception faite de quelques pointures de l'acabit d'Aerosmith ou Mötley Crüe, en ce début de la décennie suivante, le succès du Hard US commence malheureusement à s'éroder sous les coups de boutoir d'une nouvelle génération de musiciens qui contribueront à recouvrir ce genre d'une durable couche de désuétude.

Mais revenons à Ten qui alterne chansons efficaces, calibrées certes, mais plaisantes grâce à la voix toujours aussi superbe (et unique !) de Meniketti. Les hymnes se comptent par palettes entières : "Hard Times", "Lucy", "Surrender" ou "Don't Be Afraid Of The Dark", malgré ses chœurs qui ont un peu vieilli aujourd'hui. Power-ballades comme le groupe en a le secret ("Come In From The Rain", "Ten Lovers", deux des meilleurs titres du menu), ou brûlot bluesy, tel que "City", lequel annonce déjà le disque solo du chanteur, On The Blue Side, sont également à mettre à l'actif de ce disque qui mérite franchement mieux que l'indifférence polie qu'il suscita alors.

Ca joue très bien, Meniketti surtout, qui reste aujourd’hui encore un des chanteurs et guitaristes les plus sous-estimés de la planète métal. Cependant, en adoucissant, en édulcorant sa musique pour la fondre dans le moule 'Glamouze US' de la seconde moitié des années 80, Y&T a perdu en route une partie de son âme et ce qui faisait son charme et sa singularité. En dépit d'une réussite artistique certaine, Ten, alors l'album le plus inspiré des Américains depuis, au bas mot, Mean Streak, ne parviendra pas à freiner un déclin qui débouchera en toute logique sur le split du groupe en 1991, juste après avoir capturé Yesterday & Today Live, (alors) testament scénique de très bonne facture. 7.5/10 (Music Waves)

A lire : Yesterday And Today (1976), Struck Down (1978), Earthshaker (1981), Black Tiger (1982), Mean Streak (1983), In Rock We Trust (1984), Down For The Count (1985), Contagious (1987), Facemelter (2010)






jeudi 9 février 2012

Ajattara - Äpäre (2006)


Quatrième opus du projet black metal de l'ancien chanteur d'Amorphis et actuel Shape Of Despair (entre autres), Pasi Koskinen, Apäre s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs et délivre donc un black rampant, malsain, primitif, dépouillé, mid-tempo et vraisemblablement influencé par les premiers méfaits de Bathory et autre Darkthrone ; un black tout en atmosphère, ce que renforce encore davantage l'adjonction de claviers des plus sinistres. 

Ces chansons, très courtes donc, vociférées en finlandais, restent malgré tout très mélodiques et, tel le venin d'un serpent qui s'insinue dans les veines, pénètrent votre esprit au point de vous surprendre à en fredonner quelques notes sous la douche, le matin, comme vous le feriez avec un bon Supertramp ! Ajattara : le premier groupe de black à pondre des tubes ! 

Pourtant, dans le genre, c'est très extrême et sans concessions. Mais, que voulez-vous, les Finlandais possèdent toujours ce sens de la mélodie accrocheuse qui rendrait accessible le plus brutal des groupes. Apäre en est la preuve. 6.5/10 (nb : chronique écrite en 2006 et non retouchée depuis)

A lire : Noitumaa (2009)



mardi 7 février 2012

Y&T - Contagious (1987)


Bien que s’achevant sur deux opus – In Rock We Trust et Down For The Count - de moindre qualité, l’ère courant de 1981 à 1986 correspond à la période dorée de Y&T, celle des hits et des hymnes intemporels qui forment encore aujourd’hui l’essentiel de la setlist de ses concerts. Le départ du batteur historique Leonard Haze, alors remplacé par le futur mercenaire des fûts, Jimmy DeGrasso, ainsi que la signature le liant au puissant Geffen, ouvrent un troisième chapitre dans sa carrière parcourant les années 1987 à 1991, laquelle correspond à son (temporaire) sabordage.


Moins réputée et seulement animée par deux albums studios un peu oubliés aujourd’hui, au détriment de leurs glorieux aînés, cette période n’est pourtant pas à dédaigner et Contagious, le premier d’entre eux, en témoigne. En effet, s’il confirme le virage franchement plus glam/ Hair Metal négocié par ses deux prédécesseurs, comme l’illustre le morceau éponyme ou "L.A. Rocks", bon cru au demeurant, il en gomme par ailleurs le côté par trop lisse et, on peut le dire, un peu niais par moment, qui grevait une bonne partie du menu de Down For The Count. 


Surtout, les Américains y renouent avec une inspiration, une énergie et une variété, les brûlots très rock côtoyant ballades et respirations bluesy qui font plaisir à entendre, réussissant une poignée de titres dont certains n’ont (presque) pas rougir de la comparaison avec les classiques du groupe. C’est le cas de "Eye Of A Stranger", à l’entame portant la reconnaissable griffe du guitariste Dave Meniketti et au brillant refrain, cependant que le (trop) court et instrumental "I’ll Cry For You" affirme les tendances bluesy du bonhomme et annonce déjà le méconnu On The Blue Side (1999), lequel le verra se prendre pour le Gary Moore dernière époque, ce dont on ne se plaindra pas. Surtout, Contagious accueille une très belle power-ballade, exercice qui a toujours réussi à Y&T, véritable rampe de lancement pour le jeu flamboyant et chargé de feeling de son incontestable maître des lieux. "Temptation" séduit par sa mélodie et le solo qui la transperce. Mention particulière enfin à "Fight For Your Life" qui paraît vouloir également suivre ce chemin plus émotionnel avant de durcir le ton.


Voilà donc un bilan plutôt positif que tempèrent toutefois d’autres chansons moins notables ("Bodily Harm"…) qui, placées en seconde partie, contribue à déséquilibrer un album malgré tout plutôt agréable et largement supérieur à son aîné de deux ans. Néanmoins, il est évident que la magie auréolant Earthshaker et Black Tiger s’est diluée avec le temps. Grand disque peu connu et injustement boudé à sa sortie, Tenconfirmera d’une part cette inspiration retrouvée toujours si personnelle, et d’autre part, une envie qui n’y est plus, aboutissant en toute logique au split du groupe… 6.5/10 (Music Waves)

A lire : Yesterday And Today (1976), Struck Down (1978), Earthshaker (1981), Black Tiger (1982), Mean Streak (1983), In Rock We Trust (1984), Down For The Count (1985), Ten (1990), Facemelter (2010)




samedi 4 février 2012

Ahma - Slothful & Vile (2007)


Dans un monde parfait, Ahma n'aurait jamais dû croiser ma route. Non pas que les Finlandais soient mauvais dans leur partie mais leur espèce Heavy Metal moderne et survitaminé reste loin de ce vers quoi tendent de plus en plus mes goûts. 

Pourtant, grâce à Firebox qui a gentilement glissé un de leurs nombreux EP au milieu d'une (pourtant) maigre commande (le Tunes Of Despair, pour ceux qu'intéressent mes frénétiques achats). Curieux de nature, Slothful & Vile s'est donc retrouvé très vite avalé par la platine CD trônant en face de moi. Et c'est finalement une honnête surprise que les enceintes ont déversé. 

Frais et rythmé, Ahma louche sans doute un peu trop vers un Metal alternatif à l'énergie presque Punk, mais c'est bien fait, comme souvent avec les groupes en provenance du pays des mille lacs. Ramassé et réhaussé d'une lointaine voix féminine que l'on souhaiterait entendre davantage, quitte à museler un chanteur lead sans grande imagination, "Serpent Tongue" séduit d'entrée de jeu. Avec leurs guitares aux pattes bien lourdes, les titre suivants ont tous quelque chose à offrir, là un solo très mélodique ("Knockout In 1st"), ici des accords plus ambiancés ("Human Torches", "Malthusian", au chant narratif et aux riffs obsédants), plus loin un roulleau compresseur Thrash ("Dyed Red"). 

Sympathique donc mais Ahma n'est pas (encore) Audrey Horne (le sera-t-il jamais d'ailleurs ?) et Slothful & Vile fait partie de ces rondelles sur laquelle on pose une oreille ou deux avant de les ranger dans l'étagère ad hoc pour ne plus les ressortir... Sympathique certes mais bien vite oubliable aussi ! 6/10



jeudi 2 février 2012

Y&T - Down For The Count (1985)


Septième album (le huitième si l’on compte le live Open Fire gravé la même année) de Y&T, Down For The Count marque un double tournant dans la carrière du groupe. Il s’agit déjà de celui qui le voit adoucir sa musique et la rendre nettement plus commerciale, avec notamment des sons de synthétiseurs sirupeux ("Anytime At All") et des refrains bateaux repris en chœur, évolution cependant déjà sensible sur son prédécesseur, In Rock We Trust. Corolaire de ce glissement vers un terrain moins Hard où l'influence Bluesy se fait (malheureusement) plus discrète, les compositions écrites par les Américains commencent à perdre en qualité, surtout eu égard à celles figurant sur la triplette Earthshaker/Black Tiger/Mean Streak.


Alors bien sûr, le disque se laisse écouter sans déplaisir ; le chant de Dave Meniketti s’avère toujours divin et le spectre du grand Y&T plane encore sur une poignée de chansons : l’efficace "In The Name Of Rock", qui placé en ouverture, fait illusion durant ses 5 minutes 30, le speed "Anything For Money" et son solo de gratte ravageur, et surtout le lent et épique "Hands Of Time", sans doute le plus intéressant du lot, n'ont rien à envier à certaines de leur aînées cependant que d'autres, plus quelconques, affichent une certaine efficacité.


Toutefois, Down For The Count n’a pas été épargné par l’usure du temps et d’autres titres ont très mal vieilli et se révèlent quasiment insupportables aujourd’hui ("Summertime Girls" certes devenu un tube mais trop affadit par des claviers qui dégoulinent, ou bien encore "All American Boy"), contrairement, ce qui est un comble, à leurs classiques du débuts des années 80 qui eux demeurent intemporels.


Un disque assez mineur donc, mais qui rencontrera néanmoins un réel succès qui ouvrira au groupe les portes du label Geffen Records (Aerosmith). C'est aussi le dernier album défendu par le line-up historique et (forcément) préféré des fans puisque le batteur Leonard Haze sera remplacé à partir de l'année suivante par le mercenaire Jimmy DeGrasso, alors ex Mama's Boys et surtout futur beaucoup de choses (Alice Cooper, Megadeth, Suicidal Tendencies...). La fin d'une époque en quelque sorte... 6.5/10 (Music Waves)

A lire : Yesterday And Today (1976), Struck Down (1978), Earthshaker (1981), Black Tiger (1982), Mean Streak (1983), In Rock We Trust (1984), Contagious (1987), Ten (1990), Facemelter (2010)




samedi 28 janvier 2012

Y&t - In Rock We Trust (1984)


Bien qu'il corresponde encore à la période bénie du groupe, In Rock We Trust ouvre pourtant une nouvelle période dans la carrière de Y&T qui voit ce dernier commencer à la fois à récolter les fruits de son travail sur un plan strictement commercial mais aussi à entamer une courbe descendante en terme d'inspiration, laquelle débouchera en toute logique sur des changements de line-up puis un split inévitable en 1991.

Toutefois, en 1984, ce déclin paraît encore loin et les Californiens poursuivent leur trajectoire au rythme d'un album par an, chacun d'entre eux rencontrant plus de succès que son prédécesseur. Mis en boîte cette fois-ci par Tom Allom, surtout connu pour sa collaboration avec Judas Priest, In Rock We Trustle confirme en atteignant la quarante-sixième place du Billboard, position qui fait de lui le disque le plus vendu de ses auteurs. Sa direction musicale plus lisse et facile explique cette promotion. 


S'il reste ainsi égal à lui-même et aisément reconnaissable ("Masters And Slaves"), on devine déjà aux détours de certains choeurs ("I'll Keep On Believin'" et surtout "Don't Stop Runnin'") plus appuyés qu'à l'accoutumée et de certaines mélodies éprouvées bien que toujours efficaces et imparables, que le groupe cherche à toucher un public plus large et ce faisant à couler son art et son talent dans un moule plus commercial voire franchement FM.

Grâce au métier des musiciens en présence, le résultat est bien entendu honorable et on ne se lasse pas de réécouter un tube tel que "Lipstick And Leather" ou d'autres cartouches plus méconnues à l'instar de "Break Out Tonight !" ou de la ballade "This Time" durant laquelle le feeling de Dave Meniketti fait des merveilles. Comme toujours. 

Mais In Rock We Trust, qu'habille une pochette assez ridicule, manque tout de même de vrais grands moments et de ces éruptions jouissives auxquelles nous avait habitué le groupe. Du coup, celui-ci semble avoir perdu en inspiration et personnalité ce qu'il a gagné en potentiel commercial. Reste un bon album qui prépare donc le terrain àDown For The Count, oeuvre inégale qui soulignera encore davantage le trait au point d'arrimer Y&T à la scène glam alors en vogue. 6.5/10 (Music Waves)

A lire : Yesterday And Today (1976), Struck Down (1978), Earthshaker (1981), Black Tiger (1982), Mean Streak (1983), Down For The Count (1985), Contagious (1987), Ten (1990), Facemelter (2010)



mardi 24 janvier 2012

Y&T - Mean Streak (1983)


Troisième côté du triangle d'or de la carrière des Américains, Mean Streak noue des liens évidents avec son glorieux prédécesseur, Black Tiger dont il n'emprunte pas seulement un visuel quasi similaire (le serpent remplaçant le tigre) mais aussi et surtout une même inspiration entre Hard Rock US et Heavy avec toujours cette griffe très personnelle qui fait de Y&T ce groupe un peu à part que l'on chérit tant pour cela.


Mis en boîte cette fois-ci par Chris Tsangarides, un des grands producteurs des années 80 et 90 (le Painkiller de Judas Priest, c'est lui), Mean Streak n'aligne peut-être pas autant de gemmes légendaires que son aîné d'un an. En effet, seuls le titre éponyme et le lent et feutré "Midnight In Tokyo", à l'architecture assez inhabituelle pour ses auteurs, peuvent bénéficier de cette flatteuse étiquette. Ceci étant, son menu regorge de pépites méconnues qui méritent amplement le détour. Démonstration. 


La face A s'ouvre comme le veut la (bonne) tradition sur un hymne immédiat ("Mean Streak") au refrain mémorable. S'enchaînent ensuite le groovy et sexy "Straight Tru The Heart" et le très beau "Lonely Side Of Down" qui brille des interventions au micro de l'incontestable leader, Dave Meniketti. Le déjà cité "Midnight In Tokyo", qui vibre au son de basse généreuse du sous-estimé Phil Kennemore, achève la première partie de l'écoute. 


Moins marquante, la face B peut cependant compter sur "Hang'em High", piste rapide à la rythmique puissante ou bien encore le Heavy "Breaking Away", théâtre d'une éruption comme le chanteur et guitariste en a le secret et percée par un break atmosphérique séduisant. Citons enfin dans une moindre mesure "Take You To The Limit", qu'illumine une fois encore le jeu flamboyant de Meniketti. Bien qu'agréables, "Sentimental Fool" est déjà porteur des germes plus lisses et glamouzes que les Californiens favoriseront peu après, malgré ces attaques toujours accrocheuses, tandis que "Down And Dirty" ne peut cacher la banalité de sa mélodie. 


A juste titre, Mean Streak peut donc être envisagé comme une des oeuvres majeures - la dernière peut-être - de Y&T, qui commencera dès l'année suivante avec In Rock We Trust, à amorcer un virage plus commercial mais couronné d'un succès artistique moindre. 7.5/10 (Music Waves)

A lire : Yesterday And Today (1976), Struck Down (1978), Earthshaker (1981), Black Tiger (1982), In Rock We Trust (1984), Down For The Count (1985), Contagious (1987), Ten (1990), Facemelter (2010)






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