Que possède la Finlande que les autres pays n’ont pas ? De longues nuit hivernales ? Une substance mystérieuse dans l’eau des lacs qui en trouent le paysage ? Une tendance à la dépression plus prononcée qu’ailleurs ? On ne sait. Tout ça pour dire que le Funeral Doom est un peu à cette terre boréale coincée entre la Suède et la Russie, ce que le Black Metal est à la Norvège : une sorte de spécialité nationale. Cela a débuté très tôt avec Thergothon et Unholy au début des années 90, deux entités qui ont durablement fixé le credo de cette religion doloriste poussant à son paroxysme l’art de la contrition avant de poursuivre avec les œuvres quintessentielles de Shape Of Despair et Tyranny.
Et si depuis, la chapelle peine à renouveler ses membres, les pères fondateurs du mouvement ayant tous cessé ou mis en sommeil leur profession de foi, la Finlande reste un creuset intarissable, habritant nombre de groupuscules suicidaires jamais avares en spleen. Profetus est l’un d’eux. Découvert en 2009 avec une pierre (tombale), nommée Coronation Of The Black Sun, nous avions été tout étonnés d’y retrouver un ancien (éphémère) membre d’Horna (A. Mäkinen) à des années-lumière de la bestialité de son précédent employeur.
Etant depuis sans nouvelle d’un projet qui nous avait pourtant fait bonne impression, nous pensions que celui-ci allaient enrichir le bataillon des ces "one shot" auteurs d’un seul opus et puis s’en va. C’est donc avec des frissons partout en songeant aux promesses suintant le désespoir que l’on devine déjà tapies derrière son nom que nous accueillons ...To Open The Passage In Dusk. Du haut de ses quatre complaintes aux contours flous, semblant n’en composer qu’une seule et unique de plus d’une heure étouffante et pétrifiée, qui oscillent entre douze et dix-sept minutes, cet opus se mérite ; parvenir au bout de cet interminable chemin de croix tient presque du supplice.
Le rythme (ou plutôt son absence) se veut tellement lent que parler de Doom à son encontre paraît presque absurde. Le batteur a le temps d’aller pisser entre deux coups de caisse claire, une voix lointaine égrène des gargouillis imcompréhensibles tandis que les guitares s’effaçent au profit de nappes de claviers funéraires aux accents liturgiques qui tapissent l’intérieur de cette caverne obscure d’une vaporeuse couche sédimentaire. D’une monotonie absolue, géniale ou chiante comme un dimanche de pluie, c’est selon, ...To Open The Passages In Dusk a quelque chose d’un passage d’un monde à l’autre, de la vie à la mort, il est un chemin long et sinueux vers le Styx, destination terminale de "Burn, Lantern Of Eve", ultime marche qui s’enfonce dans une nuit éternelle. Ni lumière ni accélération ni espoir, rien que le noir. Ces monolithes vous engourdissent mais de leur surface ruissèle une beauté ténébreuse qui confine à l’envoûtement.
Nous tenons là très certainement ce que le Funeral Doom finlandais nous a offert de plus abouti entendu depuis très très longtemps, œuvre somme d’un mouvement exigeant et dans son genre l’un des plus extrêmes qui existe. 8/10 (La Horde Noire)
That Finland has that other countries have not? Long winter night? A mysterious substance in the water in lakes that dot the landscape? A tendency to depression more pronounced than elsewhere? It is not known. All that to say that the Funeral Doom is a little on this earth boreal wedged between Sweden and Russia, what is the Black Metal from Norway: a kind of national specialty. It started early with Unholy Thergothon and early 90s, two entities that have permanently fixed the creed of this religion at its worst doleful pushing the art of contrition before continuing with the quintessential works of Shape Of Despair and Tyranny .
And if from the chapel just to renew its members, the founding fathers of the movement have all stopped or shelved their profession of faith, Finland remains a crucible inexhaustible number of small groups habritant suicidal never short on spleen. Profetus is one of them. Discovered in 2009 with a rock (tombstone), named Coronation Of The Black Sun, we were all amazed to find an old (temporary) member of Horna (A. Mäkinen) to light-years from the bestiality of his previous employer.
Because since without a new project that we had yet made a good impression, we thought it would enrich the battalion of these "one shot" authors of a single album and then goes away. It is therefore with chills all over, thinking of the despair oozing promises that can be guessed already lurking behind his name that we welcome ... Open To The Passage In Dusk. From its four complaints with blurred, seemingly not a single call of over an hour and stifling petrified, varying between twelve and seventeen minutes, this album wins; arrive after this interminable Way of the Cross is almost a punishment.
Rhythm (or lack) are so slow that wants to talk about Doom against him seems almost absurd. The drummer has the time to pee between two strokes on the snare, a distant voice recites gurgling imcompréhensibles while guitars give way to layers of keyboards accents funeral liturgy that line the inside of the dark cave of a vaporous sedimentary layer. In absolute monotony, brilliant or boring as a rainy Sunday, it depends ... The Passages To Open In Dusk has something of a transition from one world to another, from life to the death, it is a long and bumpy road to the Styx, destination terminal "Burn, Lantern Of Eve", the final step that goes into an eternal night. Neither light nor hope nor acceleration, nothing but black. These monoliths but you numb the surface runoff of a dark beauty that borders on witchcraft.
We would very certainly that the Finnish Funeral Doom gave us more successful course for a very long time, amount of work requiring a movement of its kind and one of the most extreme that exists. 8/10
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