La carrière de Judas Priest est émaillée d’une
brochette de très grands disques. Parmi ceux-ci, il y en a un qui se détache
pourtant : Painkiller. Publié en 1990, on ne compte plus en effet les
groupes qui ne cessent de s’y abreuver. Un exemple ? Silent Force. Ecoutez
le titre d’ouverture de sa seconde galette, « Infatuator », pour vous
en convaincre : même voix haut perchée, mêmes lignes vocales et des riffs
trempés dans l’acier à l’identique… Cela ne vous suffit pas ? Les
roulements de batterie en guise de préliminaires à « Fall Into
Oblivion » sont littéralement pompés sur ceux de
« Painkiller » ! Sans oublier la reprise du « All Guns
Blazing » ! Toutefois, se contenter de définir ce groupe comme une simple
copie de l’aîné britannique est des plus réducteurs car il vaut mieux que ce
raccourci. A l’origine de Silent Force, on rencontre deux artistes estimant
qu’ils ont tous les deux mieux à faire que de jouer les faire-valoir pour
quelqu’un d’autre : le chanteur DC Cooper en a marre de devoir subir les
diktats de Andre Andersen, leader de Royal Hunt, tandis que le guitariste Alex
Beyrodt se sent à l’étroit dans l’ombre de Matt Sinner. Les deux hommes
décident donc d’unir leur force. Le fruit de cet union fut d’abord Empire Of
Future, premier essai convaincant, dont Cooper a néanmoins regretté par la
suite qu’il ressemble trop à un opus solo de Beyrodt. C’est pourquoi,
Infatuator, son successeur, se présente davantage comme le travail d’un vrai
groupe sinon du tandem que les deux hommes forment. Tous les deux se
connaissent désormais mieux et peuvent mieux collaborer. Cela se ressent sur
cet album bien mieux écrit, parfait alliage entre le sens de la mélodie à
l’américaine qu’apporte DC et la puissance du heavy forgé dans les aciéries
allemandes que contribue à délivrer Alex, guitar-hero sous-estimé dont le jeu
transpire le Ritchie Blackmore et plus encore son élève spirituel, Yngwie
Malmsteen. De fait, Silent Force a parfois des allures de croisement entre
Judas Priest (pour le chant) et le virtuose suédois (pour les envolées
néo-classiques et l’importance ces claviers), comme sur « We Must Use The
Power » par exemple. Infatuator commence très fort avec le titre éponyme,
suivi de « Fall Into Oblivion », la power-ballad « Hear Me
Calling » et « Promised Land ». Pivot du disque, la
« Trilogy » reste un de ses hauts faits d’arme (surtout
« Gladiator », le second pan), malgré une intro orchestrale qui ne
s’imposait pas. L’écoute se poursuit avec des brûlots de l’acabit de « Last
Time », « World Aflame » et s’achève sur le très beau « In
Your Arms », rehaussé de quelques lignes vocales féminines du plus bel
effet et l’instrumental « Northern
Lights » où Alex se prend pour Yngwie période Concerto For Electric
Guitar…. Rien à jeter donc que du lourd, de l’imparable qui a fait ses preuves.
Ses mecs savent composer des hymnes, cela se sent tout du long. Les fans de bon
vieux heavy metal vont pouvoir headbanger et taper du pied dans leur chambre à
coucher puis lors des festivals où le groupe ne manquera certainement pas
d’apparaître. (cT08)
Heavy Metal | 59:44 | Massacre Records | FB
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