Hordes

vendredi 29 août 2014

Krönik | Pendejo - Atacames (2014)



Malgré les apparences, Pendejo ne vient pas d'une terre latine mais au contraire des Pays-Bas ! Ce n'est pas là la moindre singularité de ce groupe étonnant qui chante en espagnol et dont les membres pourtant 100% hollandais et  planqués derrière des pseudonymes aux consonances hispaniques, ne sont pas (tous) des inconnus :  Jaap, le bassiste joue également dans Bitcho tandis le guitariste Arjan Er Juan participe, comme son compère d'ailleurs, auReVamp de Floor Jansen. Pourquoi un tel choix alors ? On ne le sait pas mais le fait est que la musique du quatuor puise dans ces curieux apparats, outre un charme lumineux, une bonne part de sa personnalité, qui tient aussi dans l'emploi, lui aussi tout aussi surprenant, d'une trompette (?), laquelle loin de faire de la (pale) figuration, crache ses notes cuivrées tout du long de cette seconde rondelle pleine d'une fraîcheur terreuse. Sorte de Stoner Rock d'une lourdeur digne d'un cassoulet, la recette peut paraître décalée. Elle semble surtout tout d'abord maladroite, le décalage entre ces riffs aussi velus que plombés et ce chant en espagnol rude et gueulard laissant dans un premier temps une impression étrange dans les oreilles. Du coup, les préliminaires se révèlent un peu difficiles, l'envie de ne pas en écouter davantage s'insinue même un temps. Néanmoins, bien que lassant à la longue, voire presque raté par moment ('Hermelinda'), l'album a un arrière-goût de "reviens-y" tenace. Au final, on insiste, multipliant les va-et-vient. A raison, car "Atacames" abrite au fond de son intimité des trésors humides et des mélodies aguichantes. Trapu et velu, parfois (trop) court aussi ('Unero', 'Dos'),  à l'intérieur de chaque titre se nichent ici une partie instrumentale aux airs de corrida ('Cuarenta y Siete'), là un solo de guitare gonflée d'une mélancolie désespérée ('La Chica del Super No se puede...'). On finit par être séduit par cette grosse patte qui racle la terre, charriant une énergie communicative à l'image du puissant 'El Verano Del 96'. Et puis, il y a cette trompette qui emporte tout, rayon de soleil gorgé de feeling sans lequel l'opus ne serait tout simplement pas ce qu'il est mais une auberge espagnole indigeste. En définitive, on ne sait trop quoi penser de ce projet, auteur d'un galop d'essai qui ne ressemble à rien, plein d'une saveur rugueuse bien qu'un peu bancal. (cT2014)


Stoner Rock | 43:04



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