Hordes

mardi 14 février 2012

Ajattara - Noitumaa (2009)


Avec la régularité du flot menstruel, Pasi Koskinen, planqué ici derrière le sobriquet de Ruoja, crache chaque année ou tous les deux ans (mais pas plus) un nouveau méfait de son jardin secret à lui, Ajattara. Bon, on préférerait que le chanteur soit occupé par Shape Of Despair dont on attend toujours le successeur de Illusion's Play (2004 déjà !) mais ceci est une autre histoire. 

Peut-être a-t-il senti (ou pas du tout) que le groupe commençait à déambuler dangereusement sur la ligne qui sépare inspiration et pilotage automatique, toujours est-il que Noitumaa apporte (enfin !) un peu de sang de vierge frais à la musique des Finlandais. Non pas que Ajattara prenne ses distances avec ses invariants dont il ne se départira de toute façon jamais, à savoir ce black metal primitif, sinistre et particulièrement dépouillé, sans afféteries, mais cette fois il a choisit un format différent, celui de l'album acoustique. Ce choix n'est pas si fréquent au sein de la chapelle noire (on peut toutefois citer dernièrement le Runaldjod de Wardruna par exemple) pour le souligner comme il se doit. 

Les premières écoutes sont pourtant tout d'abord relativement décevantes. La patte du groupe est toujours là, bien présente avec ces titres très courts qui n'excèdent que très rarement les quatre minutes, de même que cette aura occulte qui les imprègne mais Noitumaa donne une image de maladresse. Sans puissance, le menu semble laid et peu agréable à savourer. Et puis, les aller-retour aidant, cette sixième offrande dévoile son intimité peu à peu ; elle commence à ouvrir ses cuisses et le passage, d'abord pénible, se réalise enfin. 

La diction meurtrie de Ruoja nous sert de guide ; il éructe ces paroles en finlandais auxquelles on finit par s'accrocher. Et ce qui semblait pauvre et sans grand intérêt au début se pare progressivement d'une dimension quasi incantatoire. Jamais même, le son du groupe n'a été trempé dans un noir aussi profond, aussi charbonneux. Rituel shamanique aux relents de souffre, Noitumaa sécrète un fluide sale et visqueux cent fois plus evil que bien des étrons chiés par des molosses grimés avec de la peinture piquée à l'école primaire du coin. Et ce qu'il y a de plus remarquable avec cette hostie impie est que l'absence de batterie ou de distorsion ne l'empêche à aucun moment de mettre le feu à l'église. Le chant couplé à des instruments acoustiques suffisent comme allumette. 

Ajattara a certes troqué sa cape pour ne conserver que son squelette mais il reste néanmoins plus black metal que jamais et ce faisant livre probablement l'une de ses œuvres les plus marquantes avec Äpäre. Tout simplement. 7/10

A lire : Äpäre (2006)





With the regularity of menstrual flow, Pasi Koskinen, stashed behind the nickname here Ruoja, spits every year or every two years (but no more) a new mischief of his private thoughts with him, Ajattara. Well, we would prefer that the singer is occupied by Shape Of Despair which is still awaited successor to Illusion's Play (2004 already!) But that is another story.

Perhaps he felt (or not at all) that the group began to walk dangerously on the line between inspiration and autopilot, the fact remains that brings Noitumaa (finally!) some fresh blood to the virgin music of the Finns. Not that it distances Ajattara with invariants which he will dispose of any case ever, that this primitive black metal, and particularly sinister stripped, without affectation, but this time he chose a different format, one of the album acoustics. This choice is not so common in the black chapel (we can still quote the recent Runaldjod of Wardruna for example) to point out as it should.

The first listening, however, are relatively disappointing at first. The tab of the group is still there, although this very short with these titles that rarely exceed four minutes, as this will permeates the occult but Noitumaa gives a picture of clumsiness. Without power, the menu looks ugly and unpleasant to taste. And helping them return, this sixth offering reveals its intimacy gradually, she begins to open her thighs and moving, hard at first, becomes irresistible.

Diction bruised Ruoja our guide and he spits out the words in Finnish that we end up hanging. And what seemed poor and not very interesting at the beginning of a gradually adorned almost incantatory dimension. Not even the band's sound has been dipped in a black as deep, as anthrax. Shamanic ritual with the stench of sulfur, Noitumaa secretes a dirty fluid and viscous hundred times more evil than many turds Chies by mastiffs with wrinkled paint stuck to the local primary school. And what is more remarkable is that this impious host without battery or distortion does not stop at any time to set fire to the church. The song coupled with acoustic instruments as sufficient match.

Ajattara certainly has traded his cape to keep only its skeleton, but is still more black metal than ever and this book probably doing one of his most significant works with APARE. Simply. 7/10

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