Hordes

samedi 3 décembre 2011

From the grave : Aluk Todolo - Live At The Music Hall Of Williamsburg The First Of October MMIX (2011)



Morito Ergo Sum

Zatokrev - Zatokrev (2004)


Petit pays, à la fois isolé et central en Europe, la Suisse n’a pas manqué de livrer maints groupes de metal, souvent intéressants, toujours originaux, à l’instar de Celtic Frost ou de Coroner. 

De part sa jeunesse, Zatokrev ne peut en aucun cas être déjà comparé à ses deux illustres ancêtres, mais ce groupe est néanmoins des plus prometteurs. Il s’agit d’un trio forgeant une musique d’une densité écrasante, qui doit autant au hardcore américain (pour le chant hurlé et vindicatif) qu’au doom (pour ses rythmiques pachydermiques), sans oublier une louche de metal atmosphérique (pour les passages les plus planants et hypnotiques). 

La filiation avec les travaux récents de Neurosis est certes évidente, mais les petits Suisses parviennent à tirer leur épingle du jeu dans ce style que certains baptisent déjà doomcore (ça ne s’invente pas). En cinq titres pétrifiés, les musiciens vomissent une véritable oppression sonore au soufle apocalyptique effrayant. 40 petites minutes, c’est à la fois peu et largement suffisant pour ce faire une idée de la puissance de la bête.  

Le groupe n’a pas peur de diversifier ses attaques, en introduisant parfois des voix clairs lumineuses (“ Through ”) ou un groove robotique et répétitif (le final de “ … Zato Krev ”) ; aussi à l’aise qu’il est dans le format court façon panzer qui pulvérise tout sur son passage (“ Reveal ”), que dans la longue complainte destructrice aux climats faussements paisibles (“ Fourem ” et ses 14 minutes agonisantes). 

Un groupe à suivre donc, tout comme le jeune label (Codebreaker) qui l’a signé. 7/10 (nb : chronique écrite en 2006 et non retouchée depuis).



vendredi 2 décembre 2011

Infernal Legion - The Spear Of Longinus (2011)


Troisième blasphème – et le second sous la bannière Moribund - de Infernal Legion, The Spear Of Longinus a tout du petit album (ce n’est pas péjoratif) au propre – il ne dépasse guère la demi-heure – qu’au figuré en cela que de ses boyaux coule le charme de l’artisanat modeste mais passionné qui ne saurait se développer à l’extérieur d’un underground dont il ne cherche par ailleurs nullement à s’extraire. 

Pochette à la Chris Moyen, La référence en matière de visuel cradingue, en moins dégueulasse tout de même et satanisme bas du plafond comme combustible habillent une vritrine moins patibulaire qu’elle n’en à l’air. Alors certes, les Américains abattent le petit bois en digne émule d’Incantation avec lequel ils partagent un même sens de la brutalité morbide et des atmosphères ad hoc, aimant foncer pied au plancher, témoin le viol sans vaseline "Wallowing In Your Faith", porte d’entrée qui donne d’emblée le "la" d’un album taillé dans les viscères du pur Death Metal qui montre les crocs. Mais déjà, il y a ce break lourd et implaccable qui a la bonne idée de casser une trame qui sinon aurait été par trop linéaire. 

De fait, Infernal Legion n’est jamais aussi terrifiant que lorsqu’il se lance dans l’érection d’un tempo ultra Heavy, rampant, malsain, moulinant des accords bien Evil au-dessus d’un gouffre profond ("Disregard For The Afterlife", "Vinland Valor"). The Spear Of Longinus aurait respecté ce schéma tout du long qu’il aurait pu être considéré comme un parcours (presque) sans faute. Las, le groupe, qui n’avait pourtant pas besoin de s’embarrasser d’un quelconque souci mélodique, trouve le moyen de se fourvoyer parfois dans une veine plus accessible où pointe une (mauvaise) influence suédoise, comprendre celle de Göteborg, référence lointaine mais à laquelle on est bien obligé de penser à l’écoute d’un titre tel que "The Immaculate Deception" par exemple. 

Dommage car, pour le reste, on tient là un infame – et donc très réussi – crachat sentant bon la chair de zombis carbonisés et dégorgeant cette aura blasphématoire aux relents fétides de lèpre insidieuse. Petit violeur de l’ombre, Infernal Legion s’impose avec ce nouveau méfait, le plus solide d’une carrière vieille déjà de plus d’une dizaine d’années, comme un serviteur diabolique zélé à surveiller de près d’un Death Metal noir qui ne confond jamais violence malsaine et brutalité vide de sens. 6.5/10 (Music Waves)






Architeuthis Rex

Chronique : Ablaze In Hatred - Deceptive Awareness (2006)




jeudi 1 décembre 2011

Visthia - In Aeternum Deleti (2011)


Alors que lorsque le genre n'en était encore qu'à ses premières églises brûlées, l'Italie, faute peut-être de l'humus propice à la prolifération d'une engeance noire, prêtait plus à sourire qu'à faire frémir dans ce domaine, le Black Metal transalpin semble depuis quelques années vouloir de racheter une virginité. Et on ne compte plus les groupuscules au goût d'interdit bien décidés exalter un art plus exigent que ce que certains veulent bien croire. C'est en toute logique que beaucoup d'entre eux trouve refuge chez le revendeur national ATMF, label élitiste s'il en est, peu habitué à signer le premier sataniste bas du front venu mais au contraire des artistes, des vrais, détenteurs d'une vision de leur art. 

Auteur d'un premier méfait en 2006 dont votre (pas si) humble serviteur doit reconnaître qu'il n'a pas eu la chance de poser ne serait-ce qu'une moitié d'oreille dessus, Visthia ressugit de  l'oubli avec le tardif successeur de Reditus Conscientia. Les Italiens, qui peuvent compter désormais sur la présence derrière le micro du chanteur de Arcana Coelestia (LS), sont les architectes d'un Black Metal extrêment sombre dans sa peinture oppressante d'un monde désincarné. Sons bruitistes ("Id Vidi Splendere Nocte"), voix trafiquées ou vocirant un discours envenimé, instruments aux allures de défilés martiaux déterminent un art froid comme la pierre de ces édifices autoritaires. 

A l'instar de ses compagnons d'écurie, Janvs ou Tronus Abyss et ce, bien que les trois ne nouent finalement que peu de liens entre eux, Visthia se pare à sa manière, proche de la musique industrielle d'un Aborym notamment, d'une armure dictatoriale, comme s'il se nourrissait d'un passé fasciste effacé mais trouvant dans le Black Metal un véhicule à sa mesure, quand bien même le groupe ne saurait être arrimé à une quelconque mouvance extrémiste. On aime quand les Italiens misent tout sur les atmosphères, témoin les premières mesures mortuaires ouvrant "Ut Sibilus Flagelli", dont les aplats tout d'abord hypnotiques puis grésillants cèdent ensuite la place à une plastique plus agressive et donc moins surprenante. On aime également lorsqu'ils capturent l'essence venimeuse et primitive qui palpitait dans les veines des Grands Anciens, à l'image de "Horrete Coela", piste Ambient vibrant aux sons sinistres de riffs sévères sur fond de martèlemements guerriers. 

De fait Visthia gagnerait à explorer les traits les plus lourds et Indus d'une personalité encore en gestation et se montrer aussi intriguant et d'une aussi laide beauté que son très réussi visuel. Oeuvre inégale, In Aeternum Deleti illustre toutefois la vitalité d'une scène italienne que l'on ne cesse de découvrir... 7/10 (La Horde Noire)



Locrian

Zephyr - Going Back To Colorado (1971)


Going Back To California est la seconde offrande de Zephyr, éphémère groupe emmené par la chanteuse Candy Givens et le regretté virtuose de la six cordes, Tommy Bolin. 

Moins efficace que le premier opus éponyme, ce dsique veut quant à lui plus varié, bien que moins musclé. La tigresse Candy ne pousse  plus autant sa voix et semble avoir rentré ses griffes, bien que sa performance demeure toujours intéressante ("Miss Libertine") ; tandis que le guitariste se fait plus discret, sauf sur le puissant "See My People Come Together", titre qui rappelle le plus les anciens morceaux. 

Moins hard peut-être, cette galette se teinte en revanche d'un panel de couleurs très vaste, passant du folk ("Going Back To California") à l'expérimental (le surprenant "Night Fades Softly"), sans oublier le blues ("The Radio Song"), la ballade (le sublime "At This Very Moment") ou le hard rock ("Showbizzy"). Candy n'hésite pas non plus à laisser le micro le temps de deux chansons, à son frère David tout d'abord, puis à l'organiste John Farris sur très réussi "Take My Love". 

Alors bien sûr, des orgies telles que "Sail On" ou "Hard Chargin' Woman" nous manquent, mais au moins, le groupe, avec intelligence, n'a pas choisi la facilité en évitant de faire fonctionner la photocopieuse. Il a décidé de nous surprendre : alors tant pis si Going Back To California ne balance pas autant la sauce que Zephyr. 

Malgré cette nouvelle réussite, Tommy Bolin ne tardera pas à quitter le groupe pour rejoindre le James Gang le temps de deux galettes (Bang en 1973 et Miami, l'année suivante), avant d'entamer une carrière solo (Teaser en 1975 et Private Eyes en 1976) et de remplacer Ritchie Blackmore dans Deep Purple. Zephyr ne s'en remettra pas et ne publiera plus qu'un seul disque, Sunset Ride en 1972. 8/10 (nb : chronique écrite en 2006 et non retouchée depuis)
Lire aussi : Zephyr (1970)



mercredi 30 novembre 2011

Sleepmakeswaves - ... And So We Destroyed Everything (2011)


L’émotion dégagée il y a maintenant plusieurs années de cela par les travaux tutélaires des Isis, Cult Of Luna et autre Russian Circles est loin désormais et ce qu’on a baptisé faute de mieux le post rock, ou metal, peu importe, ne soulève aujourd’hui plus autant d’enthousiasme, lessivé qu’il est par des cohortes de suiveurs cependant que ses fondateurs ont peu à peu confirmé une inspiration en berne à chaque nouvelle publication. Ceci dit, le genre continue de se développer, d’essaimer un peu partout. Nous ne sommes parfois pas à l’abri d’une bonne surprise dès lors qu’un groupe confère une vague originalité sinon un peu de fraicheur à une scène dont on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression qu’elle tourne franchement en rond. 

Sans être révolutionnaire dans son approche d’un style dont il respecte à lettre le moindre des invariants (sustain de guitares stratosphériques, longues échappées en forme de montée en puissance, rythmique plombée….) qu’il aligne sagement comme des pinces à linge sur un fil, Sleepmakeswaves est plutôt une bonne nouvelle en cela que ces Australiens démontrent que le Post Metal instrumental ne se conjugue pas toujours avec chiantise absolue. Ils ne leur faut pourtant parfois pas grand chose pour en apporter la preuve, ici des lignes de violon (lors des dernières mesures de "To You They Are Birds, To Me They Are Voices In the Forest"), là des notes de claviers paisibles ("In Limbs And Joints"), quelques touches Trip/hop saupoudrées ailleurs ("Now We Rise And We Everywhere"). 

De ce premier essai longue durée, coule une force tranquille, une mélancolie doucereuse qui permet à ces huit compositions dont seules trois d’entre elles prennent réellement leur temps, de ne jamais ennuyer. Epicentre de …. And So We Destroyed Everything, "A Gaze Blanks And Pitiless As The Sun", du haut de ses plus de dix minutes, synthètise assez bien la manière dont Sleepmakeswaves réussit, à sa mesure modeste, à aérer le genre en lui greffant un chapelet d’éléments, de détails qui procèdent par petites touches pointillistes, à l’image de ces cuivres discrets mais déterminants. Epousant un tracé plus éprouvé, le terminal titre éponyme séduit néanmoins par sa vibration de six-cordes entêtante, colonne vertébrale atmosphérique autour de laquelle le groupe tricote une trame tour à tour evanescente ou plus accrocheuse qui se délite, s’efface en une brise insaisissable. C'est beau.

En définitive, Sleepmakeswaves signe un galop d’essai au souffle déclicat, confirmant en cela les promesses que le Ep In Today Already Walks Tomorrow annonçait. Entendons-nous bien, le groupe n'invente (presque) rien mais outre le fait qu'il injecte de discrètes touches personnelles à son Post Metal, s'écoute avec un vrai plaisir qu'il serait regrettable de ne pas souligner à sa juste valeur. 7/10 (Music Waves)



Magenta

Chronique : Aathma - The Call Of Shiva (2009)








mardi 29 novembre 2011

Mithras - Time Never Lasts (2011)


Demeuré dans l'ornière de la confidentialité, ce n'est pas avec Forever Advancing... Legions, sa première mise en orbite que nous avons découvert Mithras mais avec son successeur, le monstrueux Worlds Beyond The Veils que d'aucuns considèrent - à raison - comme une des pièces maîtresses du Techno (brutal) Death dont la thématique cosmique rendait encore plus vertigineux. La faute à un Behind The Shadows Lie Madness à l'inspiration en berne et survenu quatre ans plus tard, d'espoirs, les Britanniques sont passés au rang d'astéroide perdu dans un trou noir. 

Annonciateur d'une quatrième exploration longue durée, Time Never Lasts a la bonne idée de nous rappeler cette excellente formation à notre bon souvenir après, de nouveau, plusieurs années de silence radio. Au programme, deux nouvelles compositions que complètent trois enregistrements live. Il va sans dire que ce sont vers les premières que notre attention se porte en toute logique, premiers signaux de vie reçus depuis 2007 ! Toujours extrêmement dense, la musique forgée par le duo anglais conjugue avec une technicité affolante maillage brutal et atmosphères stellaires uniques, que propulsent des guitares tendues comme des verges lourdes mais dont la violence n'oblitère jamais une capacité intacte à tracer des câbles vers d'inaccessibles sphères célestes. Le magnifique titre éponyme est une manière de synthèse pour Mithras, tout cela tient en un peu plus de cinq minutes remplies jusqu'à la gueule avec en filigrane une amorce mélodique lointaine bien que néanmoins évidente. Plus brutal se veut revanche "Inside The Goldmind", empilement de strates et des plans ultra techniques ouverts sur un monde cosmique aussi effrayant qu'envoûtant. 

Dix minutes inédites, c'est à la fois maigre et suffisant pour démontrer que Mithras n'a pas encore tout dit, ce que devrait confirmer  son nouvel album à venir. Reste ensuite les trois extraits capturés sur scène et axés pour les deux tiers sur Forever Advancing... Legions ("Tomb Of Kings" et "Wrath Of God"). Intéressant sans être indispensable, le vaisseau laissant aux vestiaires, dans ce cadre forcément plus approximatif, une bonne part de cette dimension spatiale ainsi que cette démesure rentrée tout à fait singulière. Objet rassurant, Time Never Lasts remplit néanmoins sa mission. 7/10 (La Horde Noire)



Cormorant - Dwellings


Zephyr - Zephyr (1970)


Bien qu'officiellement né dans la Perfide Albion, le hard rock a très tôt essaimé chez le cousin d'Outre-Atlantique. Malgré une carrière éphémère (trois disques seulement), Zephyr fut un des pionniers US du metal alors naissant, une sorte de croisement entre Janis Joplin pour la voix furieuse de Candy Givens et Deep Purple, pour la musique. Le fait que le leader de la formation soit le guitariste Tommy Bolin, futur remplacant du dieu Blackmore au sein du Pourpre Profond, le temps du gigantesque Come Taste The Band en 1975, n'est peut-être pas un hasard. 

Cependant, réduire Zephyr à une copie au féminin du géant britannique ne peut être que réducteur, car le groupe possède aussi une identité qui lui est propre, laquelle repose sur le timbre puissant et vertigineux de la jolie Candy, sur un visage bluesy très marqué ("Somebody Listen") et sur le jeu volubile du regretté Tommy qui, a 19 ans (!!), impressionne déjà par son talent et sa maîtrise de la six cordes. Enfin, son origine géographique (la Californie) le distingue forcément de ses collègues rosbifs, comme le prouve l'excellent "Cross The River" et son passage instrumental très jazzy. 

Ce premier album (le meilleur des trois) se révèle être un pur joyau, riche en morceaux de bravoure : citons, outre les deux titres déjà mentionnés, l'énergique "Sail On" et le dantesque "Hard Chargin' Woman", emporté par la performance hallucinante de la chanteuse qui n'a clairement rien à envier à Janis Joplin, comme le démontre durant cet orgasme de plus de 8 minutes. 

Vous l'aurez donc compris, ce disque demeure, trente six ans après sa publication, un incontournable du hard rock, que tous les amateurs de cette patine seventies désormais révolue et, plus généralement, de bonne musique, se doivent de posséder à tout prix. 8.5/10 (nb : chronique écrite en 2006 et non retouchée depuis)
Lire aussi : Going Back To Colorado (1971)



lundi 28 novembre 2011

Trillium - Alloy (2011)


Nouveau venu sur la scène métallique,Trillium est avant tout une histoire de famille, non pas de sang mais de coeur, entre, d'une part, Amanda Somerville, chanteuse et coach américaine dont le talent n'a d'égal que la beauté, longtemps réduite au rang d'utilité chez nombre de formations estampillées Power/true metal (Avantasia, Edguy...) et Sacha Paeth, multi-instrumentiste et producteur emblématique de tout cette scène et dont l'une des premières collaborations fut l'inégal Days of Rising Doom d'Aina en 2003, et d'autre part, entre la belle et Sander Gommans, guitariste avec lequel elle multiplie les associations, d'After Forever à Kiske Somerville en passant par HDK. 

Si ce dernier fut avant toute chose le projet du Hollandais, Trillium se pose comme celui d'Amanda qui y brille de mille feux, y trouvant l'écrin idéal pour sa voix tour à tour puissante et émotionnelle, que nous étions nombreux à attendre, lassés de devoir se contenter de sa présence, soit sous forme de choeurs chez d'autres, soit partageant le micro avec un homologue masculin, sans oublier en solo dans une tonalité plus pop/rock. 

Ecrit à six mains donc, Alloy la met (enfin) en vedette dans un registre Metal gothique où elle se permet de renvoyer à leurs chères études toutes les cantatrices qu'elle a pourtant elle-même épaulées. Véritable feu d'artifice vocal sans sombrer dans la démonstration stérile, ses lignes procurent des frissons, bien aidées il est vrai par une écriture de qualité, Sacha Paeth et Sander Gommans n'ayant plus rien à prouver. Cette dizaine de titres porte le style respectif de ces deux musiciens, le premier dans un registre soit plus feutré ("Utter Descension" ou le très beau "Into The Dissonance") ou ambiancé ("Purge"), le second demeurant fidèle une accroche plus dure et heavy ("Bow To The Ego", "Machine Gun" ou "Scream It" qui voit la belle se frotter à l'organe imposant de Jorn Lande pour un résultat qui ne figure toutefois pas - à notre avis - parmi les meilleurs titres du lot).

A l'image de son visuel, il s'agit d'une oeuvre assez sombre et tranchante, teinte dispensée par une instrumentation et des arrangements aux modelés nerveux. Lourdes et acérées, les guitares participent notamment d'une atmosphère gothique plus subtile et au ton juste, très loin du tout venant du metal à chanteuse ! Séduisante collection de chansons souvent remarquables sinon efficaces et charmantes, Alloy ne peut que réjouir les amoureux de cette grande dame demeurée trop longtemps dans l'ombre. Cet album entièrement à sa gloire est une manière de revanche en même temps qu'une leçon. 7.5/10 (Music Waves)



Aspen - Winds Of Revenge


dimanche 27 novembre 2011

The Atlas Moth - An Ache For The Distance (2011)


N'ayant pas écouté The One Amongst The Weed Fields, simple EP basé sur des reprises (Pink Floyd, The Doors...), nous avions quitté The Atlas Moth il y a deux ans avec A Glorified Piece Of Blue-Sky, un galop d'essai qui, bien que suffisament prometteur pour que nous notions alors de suivre d'assez près sa carrière, ne nous a finalement pas laissé de durables résidus dans la mémoire. Une signature chez l'une de nos officines préférées en matière de musique lourde nord-américaine (Profound Lore, auteur du plus grand hold-up de l'année dans le genre : Dark Castle, A Storm Of Light et en attendant Pallbearer), un titre énigmatique et un visuel qui l'est tout autant, à la nudité affichée forcément attractive pour le pervers pépère qui sommeille (encore) en nous, auront suffi à nous rappeler à notre (bon) souvenir ce groupe plus original qu'il n'en a l'air dans sa manière de mixer Doom, Sludge et Post Rock avec une réussite certaine. 

Mieux, masterisé par James Murphy (Death), An Ache For The Distance dévoile un collectif que l'on attendait pas à un tel niveau d'inspiration. La maturité enfin acquise, The Atlas Moth a ainsi gagné en profondeur. Denses et ramassés mais vibrant d'une énergie sourde, chaque titre se révèle être un joyau d'écriture et d'atmosphère(s), guidé par un remarquable travail sur les parties vocales, tour à tour écorchées ou plus neurosiennes ("Gemini", véritable travail d'orfèvre ou bien encore "Perpetual Generations"). 

Souvent belles car érigeant des câbles de désespoir, à l'image de l'obsédant "Coffin Varnish" et "Holes In The Desert", une des pièces d'anthologie d'un menu qui n'est pourtant pas avares de ce genre de gemmes, les guitares envoûtent autant qu'elles attirent la musique façonnée par les Américains vers un abîme de plomb ("25s & The Royal Blues", aux relents bluesy pollués et lointains). Macérant dans une nasse terreuse, An Ache For The Distance sécrète une mélancolie qui prend aux tripes, sentiment rôdant toujours au détour de ces compos chiadées qui grouillent de stigmates mélodiques et où pointent en filigrane des références au rock psyché voire progressif des années 70, comme l'illustre avec discretion et douleur "Your Calm Waters". 

Fidèle à une signature qui commence peu à peu s'extraire de sa gangue, The Atlas Moth a incontestablement progressé depuis A Glorified Piece Of Blue-Sky et gageons que, contrairement à ce dernier, cette seconde offrande ne se fera pas oublier de si tôt, ouvrant un avenir qui en toute logique devrait se montrer passionnant à suivre si le groupe maintient ce niveau d'inspiration... 7.5/10 (Music Waves)



Surachai - To No Avail


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