Hordes

samedi 5 octobre 2013

Chronique : Doro - s/t (1990)




Si sur le papier, Force Majeure marque le point de départ de la carrière solo de la chanteuse, c’est bien ce disque éponyme - son second - qui incarne ses premiers pas hors de Warlock, son aîné n’ayant pu bénéficier d’une sortie sous la bannière du groupe que pour des raisons essentiellement juridiques. Désireuse ne plus être liée à une seule formation dont elle estime qu‘elle bride sa liberté, Doro décide donc désormais de voler de ses propres ailes, ce que confirme bien le nom de cet opus aux airs de nouveau départ. En outre, le succès aidant, elle fait le choix d’affirmer une "américanisation" de sa musique que Triumph and Agony etForce Majeure avaient déjà entamé. Fini les visuels typés heroic fantasy, la jolie teutonne s’affiche sur la pochette de Doro à la manière d’une chanteuse pop. Autre signe qui ne trompe pas : la présence de Gene Simmons (Kiss, mais est-il besoin de le préciser ?) en tant que producteur exécutif. L’avisé musicien et amateur de belles femmes collabore à l’écriture de plusieurs morceaux alors qu’une reprise de son légendaire groupe se glisse dans le menu. C’est l’excellent « Only You » (extrait deMusic From The Elder). Avec un tel soutien de poids et une équipe de mercenaires pour l’accompagner (dont Paul Morris qui jouera plus tard dans Rainbow ou le batteur Chris Frazier), comment cet album aurait pu être mauvais ? De fait, également produit par Tommy Thayer (alors guitariste de Black ’N’ Blue et futur membre de Kiss d’ailleurs !) et Pat Regan, une des rares personnes à s’entendre avec Ritchie Blackmore, il s’impose comme une des pierres angulaires de la carrière de sa chanteuse. Avec bonheur et talent, elle coule, son identité dans une plastique plus FM, moins heavy peut-être, malgré le lourd « Something Wicked This Way Comes ». Des brûlots tels que « Broken », « Mirage » ou « Unholy Love » illustrent cette orientation. Ceci étant dit, Doro reste fidèle à la cause métallique dont elle est l‘incontestable déesse. Elle ne perd pas son temps à chanter des guimauves - les ballades y sont rares et belles ( « I’ll Be Holding On ») - et prouve que l’homme a la langue démesurée n’a pas limé ses griffes. Ses performances superbes sur « I Had Too Much To Dream », « Rock On » et plus encore sur le fabuleux « Alive », certainement un de ses meilleurs titres, sont autant de preuve d’une puissance vocale et d’un charisme intacts. Meilleur que son prédécesseur, l'album connait un grand succès, ce qui conforte l'Allemande dans sa décision de mener sa barque à sa guise. Dommage que True At Heart, gravé l’année suivante avec une bande de musiciens totalement renouvelée, n’ait pas totalement transformé l’essai. (878)



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